Voilà quinze ans. Quinze années que Loki avait passé entre Migroïr et les champs de bataille. Ses mains avaient finit par cicatriser mais elles demeuraient tordues et infirmes. La seule chose qui l'empêchait de souffrir était de ne plus tenter de se servir de sa magie. Il lui fallut des années pour supprimer ses réflexes et apprendre à vivre sans. Pourtant, elle était toujours en lui, elle le tourmentait, l'empêchait de dormir. Cette ancienne amie était devenue la pire des ennemies et il finissait par espérer pouvoir s'en débarrasser complètement un jour.
Sous le nom d'Aesir, Loki était effectivement devenu le serviteur d'Olav. Il triait ses cartes, faisait son lit, pliait ses uniformes, astiquait le sol. Des tâches qu'il répugnait mais ce n'était pour lui qu'un moindre mal. Toutes ces années il n'avait attendu qu'une chose, une opportunité de s'en tirer. Et, enfin, cette opportunité semblait venir à lui. Odin avait provoqué la colère d'un prince de Geifem, une obscure planète qui selon les légendes, n'était faite que d'illusions. Cependant, il devait bien y avoir autre chose puisqu'un peuple y vivait. Il y avait un prince, il y avait un peuple et il y avait aussi le Tesseract. Kroll, Olav et une armée d'as gardiens et d'esclaves allaient s'y rendre le jour qui venait. Loki exultait intérieurement. Il savait que le prince était un homme de magie et il était décidé à trouver en lui un allié.
Olav le sortit de ses songes d'un simple regard. C'était un home taiseux mais cela n'affectait en rien son autorité. Il n'avait qu'un soupir, qu'une moue, qu'un geste à faire pour que ses hommes le suivent.
- Maître... Dois-je embarquer vos affaire dans le premier vaisseau ?
L'autre pencha la tête en signe d'approbation.
A cet instant, Kroll débarqua dans la tente, faisait tomber vases et statuettes, laissant derrière lui une trainée de sang. L'homme avait l'air d'un ours, un ours satisfait. Son sourire dévoilait des dents pourries et des gencives à vif. Olav se leva immédiatement.
- Je t'emprunte ton crapaud ! Le mien n'est plus en état, j'ai du lui sortir les tripes, rigola t-il.
Olav gardait son sérieux, comme à son habitude, il avait l'air contrarié. Non qu'il fut attaché à Loki, seulement, il faudrait qu'il se trouve un autre bon à rien assez docile pour le servir et assez silencieux pour ne pas lui donner mal à la tête.
- Ne me l'abîme pas trop, celui-là ne fait pas de bruit, dit-il simplement.
Les plans de Loki devinrent tout de suite bien plus concrets. Il serait aux premières loges, c'était parfait.
Dès le lendemain, les vaisseaux se lancèrent dans le vide via le Bifrost. Loki ne pouvait s'empêcher d'être prit de nostalgie en passant devant Heimdall. Le gardien lui adressa un bref regard. Un regard de la même sorte de ceux que l'on donne aux soldats qui ne reviendront pas.
Geifem était à première vue un énorme caillou anthracite. Les vaisseaux restèrent en orbite quelques temps, inquiets de ne rien voir de plus que cela. Pendant que Kroll décidait des manoeuvres d'atterrissage, Loki en profita pour se faufiler dans la salle où les généraux gardaient leurs plans et leurs stratégies. Il ne pouvait s'empêcher de sourire, ses yeux retrouvant alors toute leur malice alors qu'il apprenait par coeur les intentions des différentes troupes. Il ne lui fallut que quelques minutes pour tout mémoriser. Ceci étant fait, il retourna à son poste ni vu ni connu, cirant bottes et cintures. Ils ne devaient débarquer que dans quelques heures mais Loki avait autre chose en tête.
Discrètement, il s'empara d'une clé qui avait été bien naïvement accrochée à une ceinture et se précipita vers une porte en acier. Elle s'ouvrit, il la referma, personne n'avait rien vu. Là, il prit un mini-vaisseau individuel, essaya au hasard quelques boutons et démarra finalement. Si quelques secondes auparavant il était encore incognito, le bruit du moteur alerta toute la bande. Aussi, il se dépêcha de sortir du vaisseau-mère et c'est sous les tirs des généraux d'Asgard qu'il prit la fuite.
- Bande d'abrutis, fanfaronnait-il en approchant de la terre ferme.
Mais alors qu'il allait se poser sur la roche, il passa au travers. Le sol était en fait bien plus bas et par conséquent, la planète bien plus petite que prévue. Loki essuya de nombreuses perturbations qui faisaient vaciller l'astronef. Une lumière l'aveugla un instant. Quand il pu ouvrir les yeux, quelle ne fut pas sa surprise de découvrir jardins et collines verdoyantes. Tout le monde disait de cet endroit qu'il était aride et que les gens y vivaient dans la famine et le froid.
Le vaisseau se posa au milieu de champs cultivés, a l'EST d'un petit village. Personne n'était là pour l'accueillir. Loki trouva ça extrêmement louche. Il n'était pas dupe. Ce n'était pas normal. Une planète sur le point de se faire attaquer aurait organiser un système de riposte et serait à l'affut du moindre objet volant entrant dans son atmosphère. Mais il ne flottait qu'un vent paisible. Le Dieu de la malice regarda partout autour de lui. Fleurs, maisons, bois, fleurs encore, fleurs, fleurs, fleurs...
La tête commença à lui tourner. Ce parfum... Il y avait quelque chose de...Une silhouette sombre s'approcha alors qu'il peinait à tenir debout et à garder les yeux ouverts. Une seconde silhouette. Une troisième. Il était encerclé.
- Je... Je viens en paix... Parvint-il a dire difficilement.
Murmures.
- C'est un asgardien. Nous devrions le dépecer et rendre sa peau à ses amis. Cela ferait bon effet, votre majesté.
Ce furent les dernières paroles qu'il entendit.
Ensuite, il n'y eut que le noir, le vide.

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Hedda
FanfictionIl y a de cela bien des années, Frigga découvrit aux limites d'Asgard un nouveau-né, une petite fille abandonnée nommée Hedda. Elle décida de l'adopter et de l'élever comme son enfant. La petite grandit paisiblement, entourée de ses grands frères Th...