— J'ai piraté Friday.
— Pardon !?
— Je n'avais pas le choix... Il faut que tu comprenne !
— Sors-moi de là tout de suite !
Tony se retrouvait prisonnier de sa propre armure. Il lui était impossible d'effectuer le moindre mouvement. Prétextant avoir amélioré son nouveau système de micro-répulseurs, Hedda avait réussi à immobiliser complètement son père.
— Friday !
— Il ne te répondra pas. Je l'ai complètement reprogrammé.
— Reprogrammé ? Tu n'a pas pu...
— Un an, trois mois et dix-sept jours. C'est tout le temps que ça m'a pris.
— Impossible. Tu plaisantes, tu n'a pas vraiment fait ça ?
Hedda ne répondit pas. Elle regrettait profondément d'avoir à en arriver là mais c'était le seul moyen, la seule issue. Elle savait que son père ne l'aurait jamais laissée sortir.
— Je suis prête à prendre le risque, annonça t-elle.
— Le risque ?
Elle s'approcha et posa ses mains sur ses joues encore découvertes.
— Je sais que tout ce que tu as fait jusqu'ici avait pour unique but de me protéger. Je le sais, je le respecte. Crois-moi, ce n'est pas contre toi. Mais je ne suis plus une petite fille. Il est temps que je fasse mes propres choix et cela concerne aussi ma santé. Je connais les risques et je serait la seule responsable si quelque chose devait m'arriver.
Elle referma le casque sur le visage paniqué de Tony.
— J'ai besoin de voir. Je suis désolée.
— Attends ! Attends ! Essaya t-il de la dissuader. Gamine, ne fais pas ça !
Mais elle était déjà partie.
Les escaliers déroulaient sous ses pieds à toute allure. Elle n'avait jamais imaginé qu'il y avait autant d'étages. Descendre les marches lui donnait presque le tournis mais cela faisait partie de son aventure, elle voulait voir chaque étage. Prendre l'ascenseur aurait été bien trop rapide. Elle tenait à profiter de chaque instant.
Arrivée au rez-de-chaussée, elle était comme une enfant devant ses premiers feux d'artifices. Chaque pas la rapprochait du monde extérieur. Elle touchait enfin au but.
Encore un pas.
Une porte à passer.
La voilà dehors.
L'air s'engouffra violemment dans ses poumons. Tout son être exultait. La lumière n'avait jamais paru si pure. Il n'y avait plus de vitres, plus d'écrans, rien d'autre que la réalité.
Hedda marchait timidement. Elle parcouru d'abord les environs de la tour sans trop s'écarter. Tous ces gens, ils étaient si nombreux. Leurs dégaines, leurs conversations futiles, leurs odeurs remplissaient son esprit. Elle avait rêvé de ce moment si longtemps, des années durant.
Il n'y avait toujours eu que Tony, Pepper et Happy dans sa vie. C'étaient les seules personnes qu'elle voyait. Et là, tout autour d'elle, des centaines et des centaines de hommes, de femmes, d'enfants et de vieillards. Trop pour pouvoir les compter. Trop pour pouvoir les distinguer. Une ville autour d'elle. La vraie vie.
Attirée par le raffut que faisait un petit groupe de musiciens itinérants, elle commença à se détacher de la tour quand tout à coup, son ventre se serra. C'était comme si son corps lui envoyait un message, comme s'il la forçait à tourner la tête, juste un peu.
là, à quelques mètres à peine venait d'apparaitre une silhouette titubante. Le teint blafard, l'homme se tenait le ventre et grognait de douleur. Il peinait à tenir debout. Lorsqu'elle remarqua le sang qui coulait le long se son pantalon, Hedda voulu immédiatement s'en éloigner, fuir. Mais quelque chose l'en empêchait. Elle savait qu'elle ne pourrait pas avoir la conscience tranquille si elle laissait un homme blessé sans assistance.
« Eh merde ! » pensa t-elle.
Elle vint à la rencontre de ce grand brun avec beaucoup de précaution, conservant une petite distance de sécurité entre elle et lui, juste au cas où il se montrerait menaçant.
— Vous avez besoin de soins, je vais appeler une ambulance.
Mais à peine eut-elle put terminer sa phrase que l'homme lui attrapa l'épaule et manqua se écrouler sur elle. Hedda laissa s'échapper un petit cri de surprise. La distance de sécurité s'évapora et il s'appuyait tellement sur elle pour garder l'équilibre qu'elle ne pouvait pas se dégager sous peine de le laisser tomber.
— Stark, articula t-il.
— Pardon ?
— Il faut que...
— Attendez, on va vous asseoir sur un banc.
Elle tenta de le conduire quelque part où il pourrait reprendre son souffle mais même avec le peu de force qu'il lui restait, il parvenait à garder le contrôle et poussait la jeune fille comme une canne en se dirigeant vers la tour.
— Oh non, non, non, non, non ! Non ! Qu'est-ce que vous faites !?
— Je dois le voir !
— Voir qui ? Il vous faut un médecin d'urgence !
Elle parvint à le stopper quelques mètres avant l'entrée principale.
— Stark. C'est ma seule chance...
— Qu'est ce que vous racontez ? Ce n'est pas un hôpital ici !
— Il ne pourront rien... Pour moi, dit-il en rassemblant toutes ses forces.
Il réussi dans un dernier effort à se détacher de la jeune fille et continua à avancer par a-coups jusqu'aux portes. Hedda l'observait avec stupéfaction, indécise quant à ce qu'elle devait faire. Comme l'ouverture nécessitait un badge, il resta appuyé contre la porte et se mit à pousser désespérément sur les poignées.
« C'est pas vrai, c'est pas vrai, c'est pas vrai, pas maintenant, pas aujourd'hui ! Mais pourquoi ? Fait chier ! Merde ! »
— Très bien, je vous ouvre, je vous emmène le voir et j'appelle une ambulance. Mais avant, donnez-moi vos mains, dit-elle finalement.
— Non.
— Non ? Désolée mais même blessé, je ne laisse pas entrer un étranger chez moi sans m'assurer qu'il ne pourra pas se retourner contre moi.
Il resta interloqué et tendit ses mains. Elle s'empressa de les lui attacher.
— Vous habitez... ici ?
— Hedda Stark, ravie de faire votre connaissance.
Sous le choc, l'homme se mit à trembler. Le souffle court, ses jambes se dérobèrent sous lui. Hedda le releva aussitôt, sans comprendre.
Ils entrèrent sans perdre de temps et cette-fois, elle prit l'ascenseur. La respiration de l'homme devenait de plus en plus rauque. Il ne pouvait s'empêcher de la fixer. Il s'accrochait à son regard comme s'il s'agissait d'une corde qui le retenait de chuter dans le vide. Cela devint de plus en plus gênant pour la jeune femme. Quand ils arrivèrent enfin au bon étage, elle soupira de soulagement. Lui, commençait à tourner de l'oeil.
Tant bien que mal, elle réussi à le soutenir jusque dans le salon où Tony était encore enfermé dans son armure. Essoufflée elle ordonna à Friday de libérer son père.
« Mon dieu mais qu'est ce que je suis en train de faire !? »
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Hedda
Fiksi PenggemarIl y a de cela bien des années, Frigga découvrit aux limites d'Asgard un nouveau-né, une petite fille abandonnée nommée Hedda. Elle décida de l'adopter et de l'élever comme son enfant. La petite grandit paisiblement, entourée de ses grands frères Th...