Regarde-moi !

29 3 0
                                    


 Les feuilles se parachutaient du haut des arbres. Octobre. Les cimes perdaient leurs couleurs, laissant la place à de tristes squelettes. Dehors, c'était l'agitation. Le froid naissant faisait galoper les passants. Mais à l'intérieur, dans la salle à manger, plus personne ne bougeait. Pepper avait convaincu Tony de laisser Loki dîner avec eux. Sans doute pensait-elle que cela rendrait la situation plus « normale ». Elle se trompait.

Ils étaient plantés tous les quatre autour de la table dans un silence de plomb. Les tomates farcies n'avaient jamais eu un tel succès. La fugue de la jeune femme était passée complètement à la trappe. Stark ne se concentrait que sur Loki, épiant le moindre de ses gestes, prêt à répliquer en cas de débordement.

Mais l'asgardien, épuisé, n'avait aucune intention de se rajouter des problèmes. L'annonce de sa mort prochaine l'avait plongé dans ses pensées. Il n'était pas résigné. Pas après tout ça. Il n'allait pas lâcher l'affaire si facilement.

— Alors comme ça vous êtes le dieu de la malice ? Demanda Hedda histoire de faire la conversation.

— C'est cela, répondit-il en essayant d'avoir l'air détaché.

— Et, en quoi ça consiste exactement ? Non parce qu'être le dieu des marteaux c'est une chose mais...

Loki ne put s'empêcher d'être amusé.

— Le dieu des marteaux ?

— Votre frère, Thor. Vous êtes bien son frère ?

— Oui oui... Le dieu des marteaux, donc, railla t-il.

— Mais être le dieu de la malice, qu'est-ce que ça veut dire concrètement ? Et puis, qui est-ce qui vous donne ces titres d'ailleurs ?

— Eh bien, c'est ce que nous incarnons, tout simplement. En fait je ne suis pas seulement le dieu de la malice, je suis aussi le dieu des illusions et de la discorde.

— Mais comment vous savez ce que vous incarnez ?

Loki marqua un temps d'arrêt. Une pensée fusa en son esprit.

— C'est Odin, le père de toutes choses qui peut nous le dire. Il est le seul à pouvoir reconnaître un dieu ou une déesse...

Hedda.

Mais bien sûr.

Hedda était elle aussi une déesse. Odin l'avait remarqué dès qu'il l'avait accueillit. La déesse du souffle. Elle possédait en elle les deux facettes de cette force, le souffle de vie et le souffle destructeur. Si le père de toutes choses craignait à ce point les effets dévastateurs de sa magie, alors ses aptitudes de guérison devaient être à cette même hauteur. Et si c'était le cas... Ce pourrait bien être elle la clé de son rétablissement...

— Bon, assez parlé, les interrompit Tony. Comme il le dit lui-même, c'est un manipulateur et les manipulateurs, je leur garde une place bien spéciale dans le labo.

Loki se leva d'un bond.

— Ce n'est peut-être pas une fatalité !

— Peut-être pas mais ce n'est pas mon affaire. Aller, oust !

— De quoi est-ce qu'il parle ? Interrogea Pepper.

Tony s'exaspérait. Il n'avait absolument pas envie de s'attarder la dessus devant sa fille.

— Je vais mourir, commença Loki. Mes plaies se sont refermées mais quelque chose est en train de m'empoisonner.

— C'est exact, continua Tony. Un quelque chose très extra-terrestre et très instable dont je ne vais pas m'occuper.

HeddaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant