Etoile de mer

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— Friday, tu peux la remettre ?

//Don't Stop Me Now de Queen se fait entendre dans tout l'étage //

— Pas encore, désespéra Tony.

Lui et Hedda travaillaient ensemble à l'atelier depuis la veille au soir. Il était maintenant presque 6h du matin.

— Je suis sûre que si tu limitait un peu leur vitesse de rotation et que tu augmentait la pression ici... Oui, ça pourrait marcher.

— Et comment tu résous le problème de la sur-compensation ?

Hedda se mordit les lèvres.

— Je n'avais pas pensé à ça...

— C'est une impasse. Je te l'avais dit. Rien à faire, dit Stark, l'air résigné.

— Il y a forcément une option qu'on a pas encore envisagé.

— Aller, au lit gamine. Si ta mère débarque et nous trouve dans cet état, ça ne va pas lui plaire !

— Ca nous laisse un peu plus de deux heures...

— Tout juste. Deux heures pour dormir.

— Mais ! Je suis à deux doigts de...

— A deux doigts de tomber de fatigue. Aller, on ne discute pas les ordres d'Ironman, plaisanta t-il.

Hedda laissa retomber ses longs cheveux sur ses épaules et jeta l'élastique qui tenait son chignon en grognant.

— Eh bien, vous êtes carrément matinaux !

La voix de Pepper les fit sursauter. Ils se regardèrent paniqués puis la regardèrent elle, fixement, sans trop savoir quoi dire.

— Tu... Tu ne devais pas rentrer vers 8h ?

— Oh non Tony, ne me dis pas que vous avez recommencé ?

	— C'était de ma faute cette fois, confessa la jeune fille

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— C'était de ma faute cette fois, confessa la jeune fille. J'ai eu cette idée... Et puis ça a un peu débordé au fur et à mesure. On a pas vu les heures passer...

Pepper soupira.

— Vous êtes dingues, je peux pas vous laisser seuls trois jours tous les deux ! Vous avez mangé au moins ?

— Oh oui, oui, ne t'en fait pas pour ça, répondit Tony en désignant deux piles de cartons de pizza vides.

— D'accord, mais je voulais dire, ça fait combien de temps que vous n'avez pas mangé quelque chose de nutritif ? Les vitamines, ça vous dit quelque chose ? Mon dieu, ma chérie tu as l'air de sortir d'un Tim Burton. Vous n'avez pas ouvert les rideaux depuis que je suis partie ?

Elle se mit à palper les joues de Hedda et son front comme si elle craignait qu'elle soit tombée malade.

— Je t'assure, ça va, je vais bien ! Il y avait de la sauce tomate et des poivrons sur la mienne.

— Pfff Vous me fatiguez. Allez vous coucher. Je vous laisse jusqu'à midi, ensuite vous me rangerez tout ça.

Tony fronça les sourcils.

— Tu sait que Dum-E a littéralement été créé pour ça ?

— Je le sais, sourit-elle.

— C'est donc un châtiment délibéré ?

— Tout à fait. Et ça vous fera du bien de bouger un peu après avoir été vissé à vos chaises si longtemps.

Stark fit théâtralement la révérence en signe de soumission, suivi de sa fille qui répéta la figure élégamment avant de filer dans sa chambre.

— Plus tard dans la journée —

Le salon commençait à ressembler à nouveau à une pièce de vie. Tous les trois s'étaient rassemblés sur le canapé. Hedda avait les yeux rivés sur sa tablette holographique. Elevée à la manière Stark, elle n'avait pas tardé à manier les maths, la physique et la robotique. Et puisqu'elle ne pouvait pas sortir, elle passait le plus clair de son temps à concevoir des programmes. Si bien qu'elle n'était pas loin d'égaler son père.

— Décroche un peu ma chérie, tu va finir par attraper une migraine, l'avertis Pepper.

— Je crois que c'est trop tard pour ça, répondit la jeune fille en clignant fort des yeux.

Un petit « Bip » suivi d'un gros « Boom » la fit sortir de ses calculs. D'un geste de la main, elle sauvegarda ses avancées et et mit à courir en direction de l'ascenseur. Là, deux grosses valises gisaient sur le sol marbré.

— Happy ! S'écria t-elle en lui sautant au coup.

L'homme fut prit un peu au dépourvu mais il répondit favorablement à l'accolade.

— Alors ? Comment c'était ? S'empressa t-elle de demander. Tu as vu des requins ?

— Oufff, eh bien... essaya t-il de répondre en se détachant de la jeune fille délicatement.

— Il y avait beaucoup de monde ? Dis, moi ? Et le sable, tu l'as ?

— Je...

— Oh ! Et le volcan, tu as pu t'en approcher ? Tu est monté tout en haut ? Ca doit être magnifique ! Non ? Tu voyais quoi ? Et la nourriture, tu as pu en ramener aussi ?

— C'est...

— Mais j'oubliais ! Le surf, tu as testé ? Et les cocktails ? Oh je suis sûre que là-bas ils doivent être bien meilleurs...

Happy l'arrêta.

— C'était super. Pas de requins. Beaucoup de monde. Oui, dans ma valise. Je suis allé tout en haut. Magnifique. Pas de nourriture, refusé à l'aéroport. Pas de surf. Et très bons cocktails, je suis d'accord, dit il en reprennent son souffle. On est bon ?

Hedda souriait à pleines dents, subjuguée par la curiosité.

— Eh bien c'est à croire qu'elle te préfère à ses vieux parents, plaisanta Pepper. Moi, elle ne m'a rien demandé !

— Chicago c'est pas Hawaii, maman...

— Quand-même...

— Alors c'était bien ton voyage ? Les réunions étaient sûrement... à couper le souffle, se moqua Hedda.

— Elle n'a pas tord, renchérit Tony. C'est pas pour rien que je t'ai laissé le job.

Sans attendre la permission de Happy, Hedda attrapa une valise et décrypta son code en quelque secondes. Le bagage s'ouvrit et elle commença à fouiller.

— Ne te gène pas surtout, contesta t-il gentiment.

Elle sortit un petit sachet en plastique rempli de sable et s'émerveilla aussitôt.

— Je vais pouvoir l'ajouter à ma collection !

Tony ne pouvait s'empêcher de se sentir coupable. Devoir la garder enfermée ici n'avait jamais été facile et la voir se passionner à ce point pour tout ce qu'elle n'avait jamais pu découvrir du monde l'affectait beaucoup.

— Attends, j'ai même mieux que ça.

Happy ouvrit la deuxième valise et lui tendit une étoile de mer séchée de la taille d'une main.

La jeune fille en resta bouche bée.

— C'est une vraie ?

— Bien sûr.

— T'es vraiment le meilleur !

Elle serra le garde du corps dans ses bras une fois de plus mais cette fois plus fermement. Tony fit semblant de les séparer.

— Ne me l'étouffe pas, Gamine, j'en ai encore besoin ! 


HeddaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant