Chapitre 8

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Une fois toute préparation pour le dîner fini, les 5 esclaves se dirigèrent vers le Skali pour préparer la table. Quelques minutes plus tard, Ubbe, rentra dans le Skali accompagner de sa femme et de son 2e frère, Sigurd. Hvitserk suivit à son tour, et enfin, ce fut au tour d'Ivar, debout sur ses béquilles, qui rentra bruyamment, le visage fermé probablement à cause de la douleur. Elle vit les autres esclaves s'activer et commencer le service, et s'interrogea une seconde, Ragnar ne les rejoint pas ? Il reste pourtant une place vacante à la table. Elle ne s'attarda pas sur sa question sans réponse, puis prit le pichet de boisson, et se dirigea vers les princes pour les servir. A la fin du repas, elle fit de nouveau le tour de la table, souriant à Sigurd qui l'avait gentiment remercié après l'avoir servi, puis termina son service par Ivar. Ivar lui, ne lui adressa pas un seul regard, et fit comme si de rien était, continuant sa conversation sans doute passionnante avec son grand frère sur la façon idéale de tuer un cerf. Une fois sa coupe pleine, il l'attrapa pour en boire le contenu, mais il en décida autrement, et le renversa directement sur la robe de Jeanne. Jeanne, surprise, regarda la tache de bière sur sa robe sans rien dire, sentant simplement la colère montée en elle.

- Ivar !

Grogna son plus grand frère en regardant la Saxonne.

- Oups... Mon verre est vide, resserre-moi.

Irritée, Jeanne regarda le jeune homme, incrédule, puis lui adressa un sourire radieux.

- Mais avec plaisir mon prince.

C'est alors que de son plus beau sourire, Jeanne renversa le reste de la cruche pleine directement sur la tête d'Ivar. Le rire de ses frères se mit à résonner dans tout le Skali.

- Comment oses-tu ?!

- Vous souhaitez autre chose, Majesté ?

Ivar n'eut rien à dire, restant ahuri du culot de la jeune femme. Il agrippa sa béquille et se leva, mais Jeanne ne lui laissa pas l'occasion de la punir ou de se venger et posa sa cruche sur la table, avant de ne quitter le Skali en courant.

- Jeanne !

Elle courut en direction de la sortie de la ville, là ou plus tôt elle aurait pu s'échapper. Une fois les portes de la ville passée, sans plan précis, elle courut à en perdre haleine pour se réfugier dans la forêt, et s'y enfonça. Après une course folle, elle ralentit le rythme, jusqu'à s'arrêter totalement, reprenant son souffle en se reposant contre un grand pin. À partir de ce moment-là, il fallait être réfléchi, méthodique, et surtout, ne pas paniquer. Une fois, le souffle repris et les esprits remis en place, Jeanne se redressa et regarda à travers les arbres, ou en était le soleil. Malheureusement pour elle, la nuit tombait doucement, et les bois n'étaient clairement pas un lieu sûr pour passer la nuit. De plus, Jeanne ne savait absolument pas par où elle était venue. C'était donc mal parti pour elle. Elle chercha dans un premier temps un bout de bois qu'elle pourrait manier si le besoin venait, puis, elle essaya de regarder aux alentours, avant de partir dans une direction totalement aléatoire. L'objectif était simple, s'éloigner de Kattegat dans un premier temps, puis trouver les côtes pour trouver un village avant la nuit noire qui était déjà en train de tomber. Après ça, elle aviserait. Son plan fut vite anéanti lorsqu'en se retournant, elle se retrouva nez à nez avec un géant. Un véritable ours, armé jusqu'aux dents, recouvert de cicatrices, un sourire carnassier au visage.

- Quelle aubaine, une belle jeune femme sur mon chemin. Approche.

Jeanne se recula doucement lorsque lui s'avança vers elle.

- Laissez-moi !

- Ou quoi ?

Il s'approcha plus vite de la jeune femme, rangeant sa hache dans son dos, puis d'un coup bondit sur elle pour l'attraper par la gorge et la plaquer à un grand chêne derrière elle. La Saxonne hurla à plein poumon sous la surprise dans un premier temps, puis par peur. Elle se débattit comme elle put, mais face à l'homme, qui d'ailleurs avait plus l'apparence de monstre que d'homme, ses coups étaient totalement inutiles. Cela le fit rire, puis il commença à arracher le bas de la robe de Jeanne, puis son corset, pour ne laisser sur elle que des lambeaux sur sa chemise blanche qu'il s'apprêtait également à déchirer. Jeanne continuait de hurler, espérant attirer l'attention de quelques chasseurs ou esclaves qui passeraient dans les parages, et dans un geste rapide, asséna une gifle qui griffa tout le visage de droite à gauche de son agresseur. Cette action n'eut pour effet que de le mettre en colère, alors pour contrer les gestes de Jeanne, il attrapa ses poignets qu'il plaqua au-dessus de sa tête contre le tronc, et mit sa deuxième main sur la gorge de celle-ci coupa sa respiration dans sa quasi-totalité.

Dans un autre monde ...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant