Chapitre 28 (Kaycee)

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Tentant de déterminer la matière qu'effleurait ma paume de main, je balayais également du regard cette pièce de la taille de mon appartement. Tous les meubles, minutieusement agencés, semblaient coûter une fortune malgré leur look neutre. La table basse posée devant moi ne ressemblait guère à tout ce qui existait dans mon salon, le bois massif qui constituait le meuble semblant venir tout droit d'une forêt des plus nobles. Je n'avais jamais posé les pieds dans un tel environnement, accentuant encore plus le malaise qui commençait à me gagner.

— Je me suis servi un verre de vin, tu en veux un ?

D'un simple mouvement de tête, j'acceptai sa proposition, comprenant très bien que seul l'alcool pouvait m'aider à me détendre. S'installant à côté de moi dans ce canapé qui était cette fois, j'en étais sûr, en velours, il me tendit un splendide verre à pied que je saisis sans perdre de temps.

— Tu as l'air stressée. Tu te sens bien ?

— Bien sûr. répondais-je le plus naturellement possible après avoir siroté ce nectar piégé dans le cristal.

J'étais venu ici en toute connaissance de cause, il était alors hors de question que je continue de jouer la carte de l'indécision. J'avais envie de lui, à m'en arracher la peau et le cœur. J'avais compris, malheureusement trop tard, que mes sentiments à son égard avaient déjà dépassé le stade du simple désir sexuel. Je lui avais ouvert les portes de mon passé, lui permettant d'entrer dans mon cœur avec une simplicité folle. Et même si cette nuit en perspective devait me pousser définitivement en direction de sentiment synonyme de souffrance, j'étais prête à en prendre le risque.

Il ne comprenait pas ce que le mot attachement signifiait pour moi. Pour la première fois, on me désirait, on me protégeait, on me questionnait, on me comprenait. Ce soir, je serais à lui une dernière fois, avant de disparaître définitivement. Ce soir était mon adieu.

— Allons dans la chambre. Je n'aime pas le faire sur un canapé.

— Pardon ?

— Tu n'en as plus envie ? Ou tu préfères un endroit plus insolite peut-être ?

N'ayant pas le temps de lui répondre, il me saisit délicatement le poignet, m'entrainant avec hâte dans une des nombreuses pièces collée au salon. Sans prendre la peine d'allumer la lumière, il m'assit sur un lit aux draps d'une douceur exquise. La pièce, aussi soigneusement décorée que le reste de l'appartement, sentait son odeur à s'en enivrer. J'étais assise sur le lit ou son corps dormait chaque nuit, j'étais dans son appartement où il vivait son quotidien, j'étais dans sa chambre ou il allait me faire l'amour.

— Est-ce que tu es sûr ? Je ne suis pas certain de pouvoir me contrôler une fois les mains sur toi.

— Oui. dis-je la voix tremblante, presque intimidée par cette phrase qui résonnait comme une menace.

— Alors, j'aimerais que tu déshabilles. Je veux te voir nue.

Sans oser remettre en question son ordre des plus excitant, je commençais à défaire les attaches de ma robe. Mes gestes étaient d'une lenteur extrême, ne voulant pas voir disparaître ce regard d'excitation qu'il posait sur moi en me regardant faire. Ma poitrine, jusqu'à la compressée, se dévoila au fil de la chute du tissu. Mes seins, enfin libérés de leurs prisons, frémirent au contact de l'air frais. Mes tétons durcirent en quelques secondes, toujours sous le regard d'Adrian qui continuait de scruter chacun de mes faits et gestes. N'ayant pas reçu l'indication de m'arrêter, je fis glisser ma robe jusqu'à mes chevilles, ne laissant plus qu'une simple culotte sur mon corps. Ce dernier bout de tissu était mon dernier rempart, le dernier obstacle entre moi et son regard qui ne faisait que s'intensifier. Si je l'enlevais, j'étais à lui.

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