Mes doigts glissant avec légèreté sur les touches du clavier, je choisissais minutieusement chaque mot utilisé. Il était hors de question que je notifie les raisons de mon choix, mais je voulais tout de même correctement faire les choses pour cette entreprise qui m'avait accueilli durant de nombreuses années. Quitter Éros était un choix difficile, mais désormais nécessaire. Avec mélancolie, je me rappelais ma vie avant la venue d'Adrian. D'un ennui mortel, elle était pourtant d'une sécurité vitale. Toutes ces habitudes m'avaient empêché de réellement vivre, me laissant dans une posture passive digne d'un animal en cage. Rien de tout cela n'était sain, mais comment nier que cette période de ma vie avait été la plus heureuse ?
À l'écoute de la vibration de mon téléphone, je pus m'empêcher de sursauter, tant la crainte qu'on ait retrouvé mes coordonnées m'obsédait. Tapotant mon écran avec l'index, ma boule au ventre ne voulut disparaître à l'affiche d'un numéro inconnu. Avec précaution, j'ouvris le SMS dont le contenu intensifia l'aigreur présente dans mon corps. Malgré la syntaxe parfaite et le choix des mots des plus clair, je dus relire plusieurs fois le contenu du message. Cela aurait pu être une mauvaise blague, si une photo le représentant enfant n'avait pas été envoyée avec le texte. On me proposait une rencontre pour tout m'expliquer. Un traquenard évident qui me liait une nouvelle fois à cette histoire que je cherchais à fuir. Tous mes sens m'alertait, alors pourquoi avais-je l'envie d'accepter cette proposition ?
Les genoux collés, je veillais bien à les cacher sous la table pour me faire la plus discrète possible. Enfoncée dans un fauteuil en velours plus confortable que mon propre lit, mes yeux observaient avec discrétion la décoration délicate des lieux. La lumière tamisée des lustres en cristal créait un jeu d'ombres absolument somptueux grâce aux moulures du plafond. Un jeu de lumière qui mettait encore plus en avant le mobilier en bois massif déposé au millimètre près dans la pièce. Le choix d'un café aussi luxueux était évident pour quelqu'un de l'entourage d'Adrian, mais la délicatesse de l'endroit me confirmait le sexe de ma future interlocutrice.
— Kaycee ?
Avec sursaut, je relevai la tête en direction de cette voix douce. Trop aspirée par la beauté de son visage, je ne pus lui répondre immédiatement. Sa ressemblance avec Adrian était frappante, de la forme de ses yeux à celle de sa bouche. Une femme sublime au cœur pourtant noir.
— Oui, c'est bien moi. Bonjour.
— Excuse-moi de mon retard, mon petit prince a eu le mal des transports.
Dépassant à peine de la table, seule une petite touffe de cheveux blond était visible. Adrian avait donc un petit frère ?
— Merci beaucoup d'être venu. Je me doute que ma demande était particulière en vue du contexte. Mais c'était important pour moi de vous parler.
— Comment avez-vous eu mes coordonnées ? Est-ce que c'est Adrian qui vous les à donné ?
— C'est compliqué, mais je vous promets que je ne les ai partagés à personne.
— Si vous ne me dites pas comment vous les avez obtenues, je m'en vais.
Malgré son charme, je tentais de ne pas me faire avoir par cette sorcière. Je savais ce qu'elle avait fait et à quel point elle avait été un réel traumatisme pour lui. Je n'allais pas le venger, mais je ne pouvais non plus accorder de la sympathie à un de ses bourreaux. Dans un monde alternatif, Adrian aurait peut-être été quelqu'un de meilleur sans elle.
— La réponse ne vous plaira pas, mais le père d'Adrian a réussi à vous retrouver. Il s'est rendu compte que son fils se détournait de l'entreprise à cause d'une femme, alors il a voulu en savoir plus sur vous.
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Start-Up Obsession
RomanceResponsable marketing de la Startup New-Yorkaise Éros, Kaycee Neal prenait plaisir à vivre ses journées qui se ressemblaient toutes. Un calme paradisiaque interrompu par l'arrivée d'Adrian Hoffman, célèbre homme d'affaires. Appelé pour gérer la fo...