Chapitre 30 (Kaycee)

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Le regard brouillé par les larmes, je tentais de les essuyer avant que d'autres ne les remplacent. Si je n'avais pas à ce point peur de souffrir, j'aurais couru dans ses bras, le rassurant sur mes intentions plus que sincères. Mais en valait-il la peine ?

— Je suis désolée d'avoir gâché ta fête Lian. Je ne me sens pas très bien et je ne voulais pas aller dehors seule.

Une main dans mon dos, Lian me ramena vers lui avec une gentillesse qui lui était propre. D'un mouvement de paume discret, il me tapota le dos avec hésitation, ne trouvant sûrement pas les mots pour apaiser mon chagrin dont il ne connaissait rien.

— Tu peux retourner à ta fête, je vais prendre un taxi et rentrer chez moi. Excuse-moi encore pour tout ça.

— Je m'en fiche de cette fête, je ne vois que mon amie qui s'est effondrée en larmes au beau milieu du bar. Je sais très bien que tu ne me diras rien, mais il est hors de question que tu restes seule. Je vais rentrer à la maison, viens avec moi.

Mes pleurs, pourtant atténués, reprirent de plus belle à l'écoute de ses mots si attentionnés. Je n'avais actuellement besoin de pas grand-chose pour aller mieux, seulement une épaule ou pleurer. Pourquoi n'avais-je toujours pas parlé de mes problèmes à mes propres amis ?


— La petite dort, ne fait pas de bruit s'il te plait.

— Très bien. chuchotais-je, veillant à ne heurter aucun obstacle sur le chemin en direction du salon.

L'appartement de Lian, aussi exigu que le mien, était un temple de référence geek. Tout dans la pièce rappelait son amour du jeu vidéo et du cinéma en vue des très nombreux posters, figurines ou DVD disposés dans la pièce. Un sanctuaire que je remarquais vite envahi par les affaires de bébé présentent déjà un peu partout.

Yoko, assise sur le canapé devant la télé, me fit un signe de la tête pour m'inviter à m'asseoir.

— Je suis vraiment désolée de m'imposer, j'espère que je ne vous dérange pas. À quelques jours de ton accouchement, tu dois avoir envie d'être tranquille.

— Tu plaisantes, ça me fait toujours plaisir de te voir. ma rassura-t-elle un grand sourire aux lèvres. Lian m'a dit que n'allais pas très bien, qu'est-ce qu'il se passe ?

— Je suis juste un peu fatigué à cause du travail.

Lian, des verres et un pichet d'eau dans les mains nous rejoignit dans le salon, une mine presque agacée au visage. Mon silence l'agaçait.

— Elle ne veut pas nous en parler. Ça fait des mois qu'on la voit malheureuse, pourtant elle ne veut rien avouer.

— Lian arrête, ne la met pas mal à l'aise.

— C'est vrai, elle ne nous dit jamais rien. Kaycee, tu es mon amie, comment veux-tu que je t'aide si tu ne peux même pas me dire ce qui te ronge ? On se connait depuis assez d'année maintenant pour que tu saches que je peux tout entendre.

Le sermon de Lian refit couleur une nouvelle fois mes larmes, m'étonnant presque que je puisse en produire autant en si peu de temps. Il avait raison, mais était-ce la bonne solution en vue de l'autre personnage principal de cette histoire ?

— Je suis malheureuse à cause d'un homme, c'est tout.

— Quelqu'un t'a fait du mal ? me coupa presque Yoko, visiblement inquiète des agissements de ce fameux protagoniste.

— Non. J'aime un homme qui ne veut pas de moi, c'est tout. Je suis comme une adolescente qui vit son premier chagrin, incapable de penser à quelque chose d'autre tant toutes mes pensées sont dirigées vers lui.

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