Vers le nord

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Legolas toussa et grogna de douleur.

Aragorn posa une main sur le front de l'Elfe et constata avec inquiétude qu'il était toujours brûlant de fièvre. Legolas frissonnait malgré les épaisses couvertures de laine qui recouvraient son corps et son visage avait pris une teinte gris cendre.

— En Doriath ? Rassurez-moi, vous n'êtes pas sérieux ?

Aragorn posa des yeux sévères sur Gimli.

— C'est sa seule chance, Gimli, répondit-il.

— Mais c'est presque deux fois la distance que Frodo a accomplie pour aller au Mordor ! C'est du suicide, vous allez le tuer en l'emmenant là-bas.

— Le laisser là, c'est signer son arrêt de mort, rétorqua calmement le Rôdeur.

— Si vous y allez, il mourra d'épuisement ! Vous ne pouvez pas faire ça.

— Peut-être est-ce au concerné d'en décider, intervint faiblement une voix qu'Aragorn connaissait trop bien.

Il se tourna vers le lit où était allongé Legolas, mais s'aperçut que celui-ci n'avait pas bougé et que ses yeux étaient toujours clos. Il crut d'abord avoir rêvé, mais Legolas ouvrit les yeux à demi et se redressa difficilement.

Aragorn posa une main sur sa poitrine et le força à se rallonger.

— Ménagez-vous, dit-il. Vous avez besoin de repos.

Legolas eut un pâle sourire et écarta la main du Rôdeur.

— Je n'ai pas besoin que l'on me dise que faire, murmura-t-il. J'ai déjà été blessé de nombreuses fois au cours de ma vie, bien qu'il me faille admettre n'avoir jamais autant souffert... Il s'interrompit, cherchant péniblement à reprendre son souffle.

Gimli s'approcha du lit.

— Que vas-tu faire ? demanda-t-il.

Legolas fronça les sourcils et toussa. Il se raidit en grimaçant de douleur.

— Si ce qu'Aragorn dit est vrai... une nouvelle quinte de toux l'interrompit. Il ne dit rien durant plusieurs minutes, attendant que sa respiration saccadée se calme, puis reprit ; ... Si ce qu'Aragorn dit est vrai, alors je vais me rendre en Doriath.

Gimli fronça les sourcils.

— Si c'est là ton souhait, alors je vous accompagnerai, dit-il en regardant tour à tour Legolas et Aragorn. Vous pourrez compter sur ma hache et moi pour vous défendre.

Aragorn sourit et posa sa main sur l'épaule du Nain.

— Merci, dit-il.

Il se tourna vers Legolas, qui avait de nouveau fermé les yeux.

— Reposez-vous, souffla-t-il. Nous partirons demain.

Legolas acquiesça. Il se figea soudain, et Aragorn craignit un instant qu'il ne soit mort, mais il s'était simplement endormi.

— Ne vaudrait-il pas mieux attendre que ses plaies se soient refermées et ses côtes réparées avant de partir ? demanda Gimli.

Aragorn secoua la tête.

— Non, cela ne servirait à rien. Ses blessures ne se refermeront pas tant que le poison sévira dans son organisme, tout comme son corps sera trop faible pour réparer ses côtes, même avec de l'aide. Voilà pourquoi il nous faut partir au plus vite.

Gimli acquiesça et plongea son regard dans les yeux d'Aragorn.

— J'espère tout de même que nous ne faisons pas une erreur, murmura-t-il.

Il aurait suffi d'une flècheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant