Embuscade

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Le vent se leva et se faufila entre les congères, maître des lieux et cause de la mort de bien des créatures vivant en cet endroit froid et hostile. Il s'enroula autour des trois compagnons qui ne tardèrent pas à frissonner. Autour d'eux, le paysage était désolé et couvert de neige. Les Montagnes de Brumes se dressaient au-dessus de leur tête, immenses et majestueuses.

Méfiant, Aragorn scrutait les alentours avec suspicion. Ils approchaient de l'une des portes de Gobelinville, et les attaques d'Orques étaient fréquentes à cet endroit.

Bientôt, comme son cheval peinait à avancer dans la neige, Aragorn dut descendre et continuer à pied, tenant Hasufel par la bride. Legolas frissonnait, les yeux clos, et se tenait courbé, s'agrippant faiblement à la crinière d'Hasufel.

La nuit tombait doucement autour d'eux, aussi glaciale que le vent. Il leur faudrait bientôt trouver un endroit où s'arrêter et passer la nuit.

Un craquement retentit derrière eux, et Aragorn se retourna vivement. Il scruta l'obscurité qui envahissait les lieux sans rien voir d'inquiétant, et ils reprirent leur route.

Un cri résonna soudain dans la nuit et une dizaine d'Orques surgirent dans leur dos. Une bande de créatures du même nombre jaillit de derrière un rocher quelques mètres plus haut et leur fondit dessus en poussant des cris sauvages.

Aragorn dégaina aussitôt son épée et décapita un Orque avant d'arrêter le coup d'un autre. Gimli sauta à terre, sa hache à la main, et se joignit au combat. Au grand désespoir du Rôdeur, Legolas tira l'un de ses poignards et se laissa glisser jusqu'au sol pour les rejoindre en vacillant dangereusement. Aragorn ne vit pas ce qui arriva à l'Elfe ensuite ; il fut submergé par les Orques.

Il tua trois de ses assaillants d'un coup de lame circulaire puis en décapita un autre. Il se retourna et plongea son épée dans le ventre du suivant, qui s'écroula en gargouillant. Il ressentit soudain une vive douleur au bras ; un Orque venait de planter son épée dans sa chair. Aragorn grogna et lui trancha le cou. Il examina rapidement la plaie et constata avec soulagement qu'elle n'était pas profonde.

Devant lui, Gimli trancha un Orque en deux et enfonça sa hache dans la poitrine d'un autre. Aragorn chercha Legolas des yeux et le trouva quelques mètres plus loin en train de combattre deux Orques. L'Elfe était pâle et serrait les dents, souffrant visiblement, mais il parvint à jeter ses assaillants à terre en leur tranchant la gorge.

Un Orque lança soudain son arme vers la tête d'Aragorn, qui se baissa juste à temps pour éviter le coup. Il se redressa et planta son épée dans le ventre de la créature.

Les derniers Orques battirent soudain en retraite, conscients qu'ils ne pourraient pas gagner, et Aragorn soupira de soulagement.

Un grand froid l'envahit soudain. Leurs chevaux avaient disparu. La bataille avait dû les effrayer, et des empreintes de sabots sillonnaient la neige un peu plus bas, indiquant que leurs montures étaient descendues précipitamment. Aragorn jura puis s'approcha de Legolas. L'Elfe s'était adossé à un rocher, les yeux clos.

— Avez-vous été blessé ? demanda Aragorn.

Legolas leva une main ensanglantée sans répondre. Aragorn baissa les yeux vers le ventre de l'Elfe et s'aperçut que ses vêtements étaient trempés de sang.

— Ce sont mes anciennes blessures qui se sont rouvertes..., souffla Legolas.

Le Rôdeur passa le bras de l'Elfe autour de ses épaules pour l'aider à tenir debout, puis se tourna vers Gimli.

— Il faut que nous trouvions un endroit où nous abriter pour la nuit, annonça-t-il.

Le Nain hocha la tête et ils se mirent en route, avançant lentement. Alors qu'Aragorn désespérait qu'ils ne trouvent jamais rien, une ouverture dans la roche se présenta devant eux. C'était une grotte de taille moyenne, et Gimli leur fit signe d'entrer après avoir inspecté l'intérieur afin de vérifier que rien ne s'y trouvait.

Il aurait suffi d'une flècheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant