Legolas posa une main sur sa poitrine, à l'endroit où se trouvait son cœur, pour en sentir les battements. Il se raidit lorsque sa main effleura sa blessure, sans la retirer pour autant. Il sentait les faibles pulsations envoyer le sang à travers son corps, et son cœur semblait parfois tressauter comme s'il avait du mal à battre.Ils sortirent de la forêt. Une large plaine les séparait de la Doriath, et en plissant les yeux, il était possible d'apercevoir l'orée de ses forêts.
À la vue de ces arbres, Legolas sentit l'espoir l'envahir. Peut-être y parviendraient-ils, finalement. Peut-être atteindraient-ils la Doriath avant que son cœur ne cesse de battre et que les ténèbres de la mort ne s'abattent sur lui.
Une douleur soudaine à la poitrine le plia en deux, et il serra les dents en sifflant douloureusement. Il se força à inspirer profondément le temps que la douleur se calme.
— Elbereth Gilthoniel... soupira-t-il.
Rejetant la tête en arrière, Legolas posa sa main sur l'encolure d'Hasufel. Il leva les yeux vers le ciel, où des nuages noirs et menaçants s'amoncelaient rapidement.
— Espérons que l'orage n'éclate pas avant que nous n'ayons atteint le couvert des arbres, murmura Aragorn.
Comme pour le contredire, le tonnerre gronda au loin, et la terre se recouvrit d'ombres. Un éclair zébra les cieux.
— Il est encore loin, dit Gimli. Nous avons le temps de gagner la forêt.
Enfin, ils atteignirent la lisière des forêts de Doriath. Hasufel s'arrêta devant les arbres, soufflant bruyamment, l'air nerveux, et Aragorn le talonna pour qu'il avance. Ils pénétrèrent sous les branches, et Gimli se tourna vers Aragorn et Legolas en souriant.
— Nous avons réussi, dit-il. La Doriath.
Aragorn ouvrit la bouche pour répondre, mais un craquement dans les fourrés le fit se retourner. Plissant les yeux, il scruta le feuillage avec méfiance et descendit de cheval pour aller chercher l'origine du bruit, la main sur le pommeau de son épée.
Deux yeux brillants s'allumèrent entre les buissons, et dans un rugissement effroyable, une créature hideuse surgit d'entre les branches des arbustes. Son poil était brun et hirsute, et sous son museau triangulaire luisaient des crocs jaunes et aiguisés.
— Un Warg ! cria Gimli.
Le Warg bondit. Aragorn l'évita en se baissant et la bête alla percuter un arbre. Elle secoua la tête, sonnée, puis volte-face en grognant. Aragorn dégaina son épée et s'élança en avant. Il trancha la tête du Warg. La bête s'effondra en gargouillant.
— Ce fut moins une, haleta Aragorn. Fort heureusement, il était seul.
— À votre place, je n'en serais pas si sûr, souffla Gimli en tendant la main.
Aragorn regarda derrière son épaule et il lui sembla que toute chaleur désertait son corps. Une vingtaine de créatures semblables à celle qu'il avait tuée se tenaient en demi-cercle derrière lui. Il leur fit lentement face.
— Gimli, murmura-t-il. Emmenez Legolas en lieu sûr et trouvez le peuple de Doriath.
— Nous ne pouvons pas vous laisser seul ! protesta le Nain.
— Il n'en est pas question, souffla Legolas dans le même temps.
Aragorn serra les dents.
— Vous êtes blessé, dit-il. Vous ne pouvez pas vous battre.
Pour toute réponse, l'Elfe et le Nain se laissèrent descendre de leur monture. Legolas grimaça de douleur et sortit ses poignards de leur fourreau en inspirant profondément.
VOUS LISEZ
Il aurait suffi d'une flèche
FanfictionL'Anneau est détruit et Sauron est vaincu. Cependant, tout le monde n'a pas le coeur à la fête; durant la bataille finale, Legolas a été grièvement blessé, et la blessure semble refuser de guérir. Celle-ci se révèle être empoisonnée, et l'unique es...