La fin du voyage

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Legolas sauta légèrement à terre, et Elenár atterrit derrière lui. Il se tourna vers l'Elfe de Doriath et esquissa un sourire.

— Voilà bien longtemps que je n'avais pas profité du plaisir de sauter de branches en branches, dit-il.

Elenár hocha joyeusement la tête.

— J'ai appris à grimper avant de savoir marcher, fit-il en s'adossant à un arbre. Grimper est dans ma nature.

Ils s'élancèrent à nouveau dans les airs pour regagner les branches, puis continuèrent leur course à travers les arbres.

Legolas inspira profondément, savourant l'air frais de la forêt et le plaisir de se mouvoir librement. Ses muscles étaient toujours un peu raides, et les tissus cicatriciels qui recouvraient ses anciennes blessures le tiraillaient parfois. Mais il était en vie. Et guéri.

Il sourit à nouveau, se laissa tomber dans le vide et attrapa une branche. La vitesse lui permit de tourner autour et de se propulser sur un arbre en face du sien.

Elenár le rejoignit.

— Vous êtes doué, dit-il impressionné. Je n'ai vu que rarement de tels talents.

Legolas inclina la tête.

— Vos prouesses parmi les arbres sont également stupéfiantes. Vous avez de bons réflexes. Vous devez être un bon guerrier.

Elenár rit.

— Oh, je ne me bats pas. Nous, les Elfes de Doriath, nous favorisons les connaissances de la guérison et ne nous soucions pas de l'art de la guerre.

— Une vocation très humble.

Ils regagnèrent la terre ferme et marchèrent un moment en silence sur le tapis de feuilles de la forêt.

— Ainsi, dit Elenár, brisant le calme qui s'était installé, vous avez participé à sauver la Terre du Milieu du joug de Sauron ?

— En effet, répondit Legolas. Mais si nous sommes tous saufs, c'est grâce à Frodo Sacquet, un Hobbit de la Comté. C'est lui qui porta l'Anneau jusqu'à la Montagne du Destin pour le détruire entre les flammes.

— Une bien grande tâche pour un si petit être.

— Il s'est révélé plus fort que ne le suggéraient les apparences.

Ils arrivèrent au village. Aragorn et Gimli les attendaient auprès de leurs chevaux, et Elenár se figea en les apercevant. Il se tourna vers Legolas.

— Merci de votre accueil, déclara celui-ci. Nous allons à présent devoir retourner d'où nous venons, car des devoirs nous y attendent.

— Vous partez ? demanda Elenár.

Legolas inclina la tête en signe d'assentiment. Tirisar sortit d'une cabane et s'approcha d'eux. D'autres Elfes s'assemblèrent derrière lui.

— Je vous souhaite un bon voyage, dit-il. Puissiez-vous regagner vos terres sans encombres.

— Merci pour tout, fit Legolas.

Il se tourna vers Elenár et posa une main sur son épaule.

— Portez-vous bien, murmura-t-il.

L'Elfe de Doriath sourit et Legolas se détourna. Il s'inclina, imité par Aragorn et Gimli, puis ils enfourchèrent leurs chevaux et s'élancèrent au galop dans la forêt.

— Je suis content de ne plus avoir à diriger cette bête, annonça Gimli. Non pas que je ne l'apprécie pas, bien sûr.

À présent que Legolas était guéri, il était capable de chevaucher sans aide et avait donc repris sa place sur Arod. Gimli, à son habitude, s'était assis derrière lui.

Il aurait suffi d'une flècheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant