Chapitre IX : Nestor Ford

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- Tu étais carrément flippante, oh my god ! J'ai kiffé ! Crie Juan à mon entrée dans la salle de réunion de l'étage.

- Tu as mis un micro, je me trompe ? Demandai-je, avec curiosité.

- Non madame. Répondit-il d'un ton enjoué, sans lever les yeux de ma mallette. Il hésita un instant, captivé par ma froideur apparente.

- Recommence plus alors. Ordonnai-je d'une voix calme mais dénuée d'émotion.

- Oui, madame.

Je me replonge dans mes pensées, déconnectée de la réalité qui m'entourait. Posant ma mallette soigneusement sur la table, je retirai ma veste en cuir noir avec une indifférence calculée, la déposant négligemment sur le dossier de ma chaise. Un silence régna, seulement interrompu par le frottement de ma main sur la peau découverte. Des éclats de sang séché témoignaient d'un passé récent que je m'efforçais de ne pas oublier, mais je ne laissais rien transparaître.

Le rouge du sang contrastait violemment avec la noirceur de ma veste en cuir. Des souvenirs affluent, des fragments d'un autre temps où la vie était teintée de nuances plus sombres. Le regret me prend-t-il à revers ? La salle de réunion, en apparence banale, semblait s'estomper autour de moi, comme si je m'étais évadée dans un monde intérieur.

Mes doigts parcoururent délicatement les marques rouges sur ma peau, mes pensées se perdent dans les méandres de mon antécédent. Je savais que chaque détail était scruté par ceux qui m'entourent, mais je n'en laisse rien transparaître, cultivant l'art du contrôle absolu.

Les échos du passé résonnent dans le silence oppressant de la salle de réunion. Le contraste entre la réunion d'affaires en apparence banale et la réalité trouble qui se cachait derrière mes yeux créait une atmosphère électrique. Juan s'activait autour de moi, obéissant à mes ordres, mais j'étais déconnectée, plongée dans mes propres pensées labyrinthiques.

Je repris finalement le contrôle de la situation, me demandant combien de temps je pourrais maintenir ce mystère, cette dualité entre mon apparence extérieure et la complexité de mon être intérieur. C'était un jeu dangereux, mais j'adorais chaque instant de cette danse entre la lumière et l'obscurité, tout en restant déconnectée de la réalité qui m'entourait.

Dans l'obscurité oppressante de la nuit, je m'enfonce plus profondément dans l'ombre, traquant chaque indice laissé par ceux qui ont trahi cette promesse. Chaque pas résonne comme le tic-tac d'une horloge sinistre, me rappelant que le temps s'écoule inexorablement, tout comme ma détermination à accomplir cette vengeance.

Les souvenirs d'un crime déchirant hantent mes pensées, mais je ne peux pas me permettre de flancher. Les visages de ceux qui ont trahi ma confiance surgissent dans mon esprit, alimentant la flamme de la colère qui brûle en moi. Chaque cicatrice, physique ou émotionnelle, devient une braise qui alimente ma quête de rétribution.

Les ruelles sombres et les rivières calmes de la ville servent de toile de fond à ma recherche implacable. Chaque indice trouvé, chaque connexion établie, m'approche un peu plus de la vérité. Les mystères se dévoilent lentement, mais chaque révélation n'est qu'une étape supplémentaire sur le chemin ardu de la justice personnelle.

Les ombres deviennent mes alliées, me permettant de me déplacer furtivement dans l'obscurité sans être détectée. Mon existence est devenue une danse macabre entre le passé et le présent, entre la douleur et la détermination. La promesse que j'ai faite résonne comme un écho implacable dans le silence de la nuit, me guidant à travers les dédales complexes de ma quête.

La froideur de l'acier dans ma main rappelle la froideur des cœurs qui ont trahi. Chaque pas, chaque souffle, m'approche de l'accomplissement ultime de ma vengeance. La tension dans l'air est palpable, et je sais que le moment fatidique approche, où la balance de la justice penchera enfin en ma faveur.

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