Chapitre XXIX : Le dernier Acte

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J'éteins mon téléphone et fixe le miroir avec une intensité désespérée. Mon ventre est en feu, une brûlure cuisante qui semble refléter l'angoisse croissante. Le stress me paralyse, me fait trembler de la tête aux pieds. Mes mains et mes jambes sont en proie à des convulsions nerveuses, chaque mouvement trahissant ma peur et ma culpabilité.

La culpabilité me ronge, implacable. Chaque pensée est une lame aiguisée qui me rappelle que tout est de ma faute. Si je n'avais pas pris ce ballon, si je ne m'étais pas approchée de cet homme, nous ne serions pas arrivés à ce point. Je me dis que retirer une vie ne fera pas disparaître le cercle vicieux de la culpabilité dans lequel je suis enfermée. Je me sens coupable d'avoir infligé ma propre perte à ma mère, coupable qu'elle se soit enlevé la vie, que ce soit en partie à cause de moi.

Je ne suis pas la pire personne sur terre, mais cela ne me console en rien. Être consciente de mes défauts ne m'apporte aucun soulagement. Je porte le poids de ma culpabilité, celle de ne jamais avoir su pardonner, celle d'avoir laissé mes erreurs déterminer ma valeur.

Je suis convaincue que ma vie ne vaut plus rien, que je ne mérite plus d'être sauvée. La mort semble être la seule issue possible, la seule porte de sortie à cette souffrance insupportable. Si cela devait se terminer ce soir, je pourrais enfin respirer, soulagée de ne plus avoir à endurer cette douleur incessante.

Soulagée de ne plus souffrir.

Soulagée de ne plus vivre.

Mon cœur bat à un rythme effréné, résonnant dans le creux de mes oreilles comme le tintement de mes talons sur le sol dur. J'ouvre la porte menant au couloir, et celle des toilettes se referme automatiquement derrière moi avec un claquement sec. Je fais un pas en avant, la tête haute, mais je sens que mon cœur est à deux doigts de la crise cardiaque, prêt à céder sous la pression.

Chaque pas me semble lourd, chaque mouvement demande un effort colossal. J'avance avec une détermination fébrile, cherchant à maintenir une façade de calme alors que l'angoisse me dévore de l'intérieur. Lorsque j'atteins l'escalier, je ne laisse pas la moindre hésitation me ralentir. Je sais que, dans les premières étapes de cette soirée, je resterai masquée, invisible, comme une ombre parmi les autres. Mais lorsque le moment de mon discours approchera, je dévoilerai enfin ma présence.

Ce sera la dernière image qu'ils auront de moi avant que les lumières ne s'éteignent. Ce discours marquera la fin de mon anonymat et le début du chaos que j'ai minutieusement orchestré. Mon apparition finale sera inoubliable, gravée dans leur mémoire comme le dernier éclair avant la nuit complète.

Je serai la dernière image qui hantera leur esprit, tout comme celles qui hantent les miens, inoubliable et persistante. Certains ne survivront pas à cette nuit ; pour eux, la mort sera une réalité inévitable. D'autres, en revanche, s'en sortiront peut-être mieux, mais marqués à jamais par ce qu'ils auront vécu.

Chaque visage que je croiserai ce soir portera le poids de cette soirée, une empreinte indélébile dans leur mémoire. Je ne serai pas simplement une ombre fugace dans leur rétine, mais le spectre de leur terreur, de leur confusion. La dernière image qu'ils verront avant que tout ne bascule dans l'obscurité et le chaos.

Mon regard se fixe dans celui de Zayane, et il ne me quitte pas un seul instant. Je sais qu'il sera mon cavalier pour la soirée, et cette pensée me serre le cœur avec une intensité redoutable.

Je prends un moment pour ajuster mon masque sur mon visage, et il fait de même avec le sien. Nos yeux restent accrochés, comme pour nous ancrer l'un à l'autre dans cette nuit de mystère et de révélations. Mon cœur bat encore plus fort, chaque pulsation semblant résonner dans la pièce. Une sensation de fourmillements envahit mes jambes, mélange étrange de nervosité et d'excitation.

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