ALIVE

Chapitre XXVII : Faiblesse du cœur

J'ai bandé mon avant-bras où ma douleur s'était déchaînée. La bande adhésive serrait fermement la chair, marquant le début de la guérison. La douleur était encore présente, lancinante, mais les plaies, bien que profondes en émotion, étaient superficielles en réalité. Elles commencèrent à cesser de saigner.

Assise sur le rebord froid de la baignoire, je laissais mes yeux se perdre dans mon reflet dans le miroir. Mes cheveux, en désordre, encadraient un visage pâle et fatigué. Des cernes soulignaient mes yeux rougis par les larmes.

— Si j'avais su... me murmurai-je, laissant échapper un soupir.

Si nous savions tout, rien n'aurait le mérite d'être vécu. Cette pensée me traversa l'esprit comme un éclair de lucidité. La vie était faite d'imprévus et d'erreurs. C'est ainsi que j'allais avancer, en pardonnant la moi du passé. Je devais accepter mes erreurs, comprendre que je ne pouvais pas tout contrôler. Une vague de tristesse m'envahit, mais elle était accompagnée d'une résolution nouvelle. Je me promis de ne plus en vouloir à celle que j'étais autrefois, celle qui avait pris des décisions que je regrettais maintenant.

Je me levai doucement et me dirigeai vers le lavabo. Je tournai le robinet, laissant l'eau fraîche remplir le bassin en porcelaine. L'eau reflétait la lumière, créant des motifs apaisants sur les murs de la salle de bain. Plongeant mes mains dans cette eau, je sentis la fraîcheur sur ma peau, comme une caresse bienveillante. J'espérais que cette eau puisse effacer mes émotions passées et futures, me purifier de ce que je ne voulais plus ressentir.

Il fallait que je me détache de lui, que je cesse de porter son souvenir dans mon cœur et que naisse la rancœur.

Le souvenir de cette soirée me hantait. Je lui avais donné une partie de moi ce soir-là, une partie que je ne pouvais pas récupérer. Et aujourd'hui, je le regrettais amèrement.

Les pensées tourbillonnaient dans ma tête, chaque souvenir plus douloureux que le précédent. Pourquoi ai-je été si naïve ? Pourquoi ai-je cru que cet homme serait différent ? Le désespoir se mêlait à la colère, une colère dirigée contre moi-même.

La salle de bain, avec ses murs blancs et ses carreaux froids, semblait devenir plus petite, m'enfermant dans ma solitude. Le silence était lourd, interrompu seulement par le goutte-à-goutte de l'eau du robinet. Je me sentais isolée, perdue dans mes pensées, chaque recoin de la pièce reflétant un morceau de ma douleur intérieure. Je m'accroche au bord du lavabo, les jointures blanchies par la pression, cherchant un ancrage dans ce tumulte émotionnel.

Peu à peu, une sorte de calme s'installa. Je ne pouvais pas changer ce qui s'était passé, mais je pouvais décider de la manière dont je réagirais à l'avenir. Il était temps de laisser partir ces regrets, de cesser de m'auto-flageller pour des erreurs que je ne pouvais plus corriger. En me regardant dans le miroir, je vis non seulement une femme blessée, mais aussi une femme forte, capable de surmonter cette épreuve, comme les précedentes.

J'ai décidé de me redonner une chance, de me reconstruire. L'eau dans le lavabo, maintenant immobile, symbolisait une nouvelle page blanche. J'attrapai une serviette et essuyai mes mains, puis mon visage, effaçant les traces de larmes séchées. Chaque geste était une promesse de renouveau. Je voulais laisser derrière moi la douleur, les regrets, et commencer un nouveau chapitre, plus serein et apaisé. Et pour cela, il faut que j'élimine tout ce qui me crée ce stress.

Je n'étais pas seulement une victime de mes choix passés, j'étais aussi une survivante, capable de tourner la page.

Chaque expérience, aussi douloureuse soit-elle, portait en elle une leçon. Celle-ci m'avait appris à être plus prudente, à écouter davantage mes instincts et à ne pas m'oublier dans l'amour pour l'autre. Il était crucial que je garde ces enseignements précieusement, non pas pour me protéger à outrance, mais pour avancer avec sagesse et compassion envers moi-même.