Chapitre VIII : Précision mortelle

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Ma première victime. Mon premier jour en tant que bourreau.

Une pièce froide, en plein mois de décembre. J'entends ce fond de musique de Noël dehors au loin. Cette usine désaffectée où ils se cachent. Par peur, que je le trouve. J'entends d'ici la douce mélodie de ses dents qui claquent de peur. Azumi l'avait ligoté en attendant mon arrivée. Je sens dans l'humilité ambiante, cette goutte sur son front qui descend en harmonie avec son poul qui pulse le sang dans ses veines. La barre de ferraille bloquée dans mon point racle le sol dans un bruit métallique. Un voile de plastique, lui, s'étendait devant moi, lui laissant comme seule point de vue une silhouette floue. Une absence de contrôle, une sensation d'être pris au piège.

Mes narines se gonflent d'une envie meurtrière. J'inspire l'odeur de la peur. Un sourire se dessine sur les interstices de ma bouche. Une envie dévorante me pousse à lui faire ressentir la douleur, mais bien plus encore, un aperçu de l'enfer.

Minuit, les cloches tintent dans l'obscurité de la nuit. Un cadeau va être fait cette nuit. Joyeux Noël.

Je dégage d'un geste la couche plastique, qui me sépare de l'espace de confinement, se froissant dans mon mouvement. Tel un vautour planant dans les cieux, je me mets à rôder autour de ma proie, scrutant chaque détail de l'environnement qui m'entoure. Les murs, témoins silencieux de mes intentions, semblent rétrécir sous mon regard scrutateur. Une lueur d'excitation danse dans mes yeux, et le frisson de l'anticipation parcourt tout mon être.

Le temps semble suspendu, une seconde éternelle où le monde retient son souffle. Puis, dans un éclair d'instinct, je m'élance vers ma victime, le piège se refermant avec une précision mortelle. La chasse est lancée, et dans cet espace de confinement devenu terrain de jeu, je me mue en un chasseur implacable, prêt à saisir ma proie avec une détermination sans faille. Ses yeux sont bandés. Je le vois tourner la tête en quête de la provenance des bruits. D'un mouvement souple j'enfonce ma barre de fer dans l'abdomen de ma victime.

- Sens-tu cette douleur au creux de ton ventre ? Cette douleur qui te ronge jusqu'au plus profond de ton être. Quelle régal pour mes yeux. Je l'observe agonisant de douleur. Quelle question défile dans ta tête ? Le questionne-je intéresser. Est ce que demain je serai encore sur cette terre ? Je peux te dire une seule chose. L'enfer. Cette chose que l'homme ne connaît que par un mot. Je vais t'en faire une démonstration. Tu me supplieras pour que je t'achève.

Sa chaise commence à vaciller avant de heurter le sol sans un bruit sourd. Mes mains tremblent légèrement alors que je m'approche de lui, allongé sur cette surface froide et impitoyable. La pièce résonne de ses cris déchirants, mais étrangement, pour moi, c'est une symphonie sinistre qui berce mes sens. Chaque gémissement, chaque expression de douleur semble être une note dans la mélodie de ma satisfaction personnelle.

Je sors de ma poche une paire de gants en latex noir. Je prends une profonde inspiration, savourant l'odeur âcre de la peur qui flotte dans l'air. Mes doigts, enveloppés dans des gants froids, saisissent fermement la barre métallique. Le contact glacial contre ma peau contraste avec la chaleur palpable de l'angoisse qui émane de lui. Un sourire presque sadique danse sur mes lèvres alors que je m'apprête à retirer cet instrument de torture.

Le métal cède avec un craquement sec, accompagné du cri strident de la victime. C'est une symphonie macabre qui pénètre mes oreilles, une délectation dérangeante qui me remplit d'une satisfaction sombre. Ses yeux s'ouvrent en grand, la terreur y brille intensément, et un hurlement déchirant s'échappe de sa bouche.

Je ne peux m'empêcher de ressentir une montée d'adrénaline, une sorte de frisson délicieux parcourant ma colonne vertébrale. Mon regard fixe le désarroi dans ses yeux, comme si je puisais une énergie malveillante de sa souffrance. C'est une expérience presque extatique, une transe où la frontière entre le bien et le mal s'estompe, me laissant savourer cette dépravation avec une délectation perverse. Suis-je passé de l'autre côté de la frontière ?

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