Chapitre XXV : Meurtre avec préméditation

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Son regard est livide, terne comme un crépuscule sans promesse de l'aube. C'est comme si, il y a peu, aucune âme n'habitait ce corps abandonné. Étendu à même le sol, ses vêtements en lambeaux, il semble n'être qu'une coquille dénuée de vie.

Le cœur, obstiné, refuse de propulser le sang dans ses artères, abandonnant ce corps fragile à une immobilité glaciale. Les poumons, récalcitrants, renoncent à se gorger d'air, laissant ce souffle vital en suspens.

Son âme, légère comme une plume, s'est envolée avec son dernier souffle, quittant ce monde dans un murmure éthéré. Les yeux, brillants de supplications muettes, imploraient un retour, une réanimation de l'étincelle. Mais rien n'y fait. Elle gît là, sur ce sol impassible, figée dans une tranquillité qui n'a rien de paisible.

Une voix me réclame, éthérée, flottant dans l'air comme un murmure insaisissable. Je regarde autour de moi, cherchant désespérément la source de cet appel, mais rien n'y fait, le mystère persiste. Mon corps commence à trembler, la panique s'insinue dans chaque fibre, tétanisant mes muscles et m'empêchant de bouger.

Soudain, je sens une main invisible saisir mon cou, serrant avec une force implacable. Mon corps, toujours paralysé, refuse de répondre. J'essaie de crier, mais aucun son ne parvient à franchir ma gorge nouée. Des larmes, témoins silencieux de ma détresse, coulent le long de mes joues.

D'autres mains, surgissant de l'ombre, s'emparent de mon corps. Elles le manipulent avec une autorité terrifiante, comme si je n'étais plus que marionnette entre leurs doigts avides. Mes vêtements sont tirés de toutes parts, craquant sous la pression implacable. J'essaie de me libérer, de repousser ces intrusions, mais mes efforts sont vains. Ces mains impitoyables me font leur proie, m'arrachant toute volonté.

Je ne peux plus lutter. Résignée, je sens ma conscience s'effilocher, me laissant m'en aller, emportée par un courant inexorable.

Mon esprit, flottant à la lisière de la réalité et du rêve, se laisse emporter dans un tourbillon d'ombres et de lumières. Les mains qui m'enserraient se dissipent, et je tombe, tombe sans fin dans un abîme sans fond. L'air autour de moi est lourd, oppressant, mais je ne ressens plus la peur. Une étrange sérénité m'enveloppe, comme si j'avais franchi une porte vers un autre monde.

En bas, un éclat lumineux perce les ténèbres. Je m'approche, attirée par cette lueur rassurante. Lorsque mes pieds touchent enfin le sol, je découvre un paysage irréel, baigné d'une lumière douce et dorée. Des fleurs aux couleurs éclatantes parsèment la prairie infinie, et une brise légère caresse ma peau, apaisante comme une tendre étreinte.

Au loin, une silhouette se dessine, marchant lentement vers moi. Mon cœur, qui semblait si distant, bat soudain avec une vigueur retrouvée. La silhouette se précise, révélant un visage familier, rayonnant de bienveillance. C'est une figure de mon passé, un être cher que je croyais perdu à jamais, Kayla.

Elle tend la main, et je la prends sans hésitation. À son contact, une chaleur bienveillante se répand en moi, dissipant les résidus de peur et de douleur. Ensemble, nous marchons à travers ce paysage onirique, chaque pas nous rapprochant d'une sérénité plus profonde.

Autour de nous, le monde semble chanter, une mélodie douce et réconfortante. Les arbres murmurent des secrets de paix éternelle, et les rivières murmurent des promesses de renouveau. Chaque souffle d'air est une promesse de réconfort, chaque rayon de lumière un baume pour l'âme.

Nous arrivons enfin à un pont de pierre délicatement sculpté, enjambant une rivière scintillante. De l'autre côté, un village paisible, baigné dans une lumière dorée, nous attend. Les habitants, souriants et accueillants, semblent connaître mon voyage, leurs regards emplis de compréhension et de compassion.

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