Chapitre XIX : Mépris

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NDA : commenter et voter pour le chapitre ça fait toujours plaisir ❤️‍🩹

La matinée avait été consacrée à des séances éreintantes au stand de tir. À travers la fumée âcre et les échos sourds des coups de feu, j'avais vidé presque une dizaine de chargeurs, chaque détonation résonnant comme une pulsation dans ma tête, m'aidant à me concentrer sur notre prochaine mission qui approchait à pas de géant, mais aussi à libérer une tension grandissante qui me rongeait.

Pourtant, alors que je rechargeais mon arme pour la énième fois, je réalise que ce n'était pas suffisant. Mes mains tremblaient légèrement, agitées par une énergie que les balles ne pouvaient contenir. J'avais besoin de quelque chose de plus, quelque chose de plus intense pour calmer la tempête qui grondait en moi. Peut-être un saut à l'élastique, une chute libre dans le vide, mais même cette idée ne parvenait pas à apaiser l'orage qui faisait rage en moi.

Azumi était absente, occupée par une mission pour son oncle. J'aurais dû l'accompagner, peut-être que le trajet aurait dissipé le brouillard dans ma tête, aurait clarifié mes pensées, mais c'était trop tard pour regretter maintenant.

Un vide béant s'était creusé en moi, un gouffre insatiable que je peinais à combler. Je cherchais désespérément quelque chose pour remplir ce néant qui m'engloutissait, mais chaque pensée, chaque tentative de distraction ne faisait qu'attiser la flamme de mon irritation, la transformant en un brasier incontrôlable qui menaçait de me consumer tout entier.

Alors que j'insérais le onzième chargeur dans mon arme, une sensation de vide se fit sentir dans mon estomac, me rappelant que la faim commençait à se faire ressentir. Je décidai donc de remonter pour me ravitailler en fruits et prendre une douche bien méritée avant le repas de midi. La chaleur étouffante, aggravée par la panne de climatisation dans la salle de tir au sous-sol, avait transformé ma peau en un miroir ruisselant de sueur.

Une fois remontée à l'étage, un silence pesant m'accueillit. La maison semblait inhabituellement déserte, dénuée de tout signe de vie. Ce calme olympien, habituellement troublé par le bruit des pas ou le murmure des voix, me parut étrangement irréel, comme si j'avais pénétré dans un univers parallèle où le temps lui-même s'était suspendu. Des frissons d'inquiétude me parcoururent l'échine, car même dans les moments les plus calmes, il y avait toujours quelqu'un, mais là, une absence totale régnait, enveloppant la maison dans un voile de mystère et de solitude.

Soudain, un bruit provenant de l'étage fait battre mon cœur à tout rompre. Sans hésiter, je me précipite vers le meuble d'entrée, où je tire avec précaution un tiroir pour en extraire une arme dissimulée sur le dessus. Mes doigts effleurent le métal froid de la crosse, et d'un geste assuré, je vérifie rapidement le chargeur avant de me lancer à l'assaut de l'escalier.

Chaque marche montante résonne dans le silence oppressant de la maison, mes sens en alerte maximale. À mi-chemin, je m'arrête brièvement pour saisir un petit poignard dissimulé sous la table basse du salon. Le métal lisse glisse entre mes doigts, et je le range habilement dans ma chaussure, veillant à ne pas émettre le moindre son qui pourrait trahir ma présence.

Je me fige, attentif au moindre son, mes sens en alerte maximale. Je retiens ma respiration, veillant à ce qu'elle soit aussi lente et silencieuse que possible, tandis que des gouttes de sueur perlent sur mon front, témoins de mon anxiété grandissante.

Un frisson d'appréhension me parcourt lorsque le bruit se répète, provenant cette fois de mon bureau, juste en face de ma chambre. Cette dernière est étrangement ouverte, une anomalie qui me glace le sang car je suis habitué à la fermer systématiquement derrière moi pour préserver mon intimité. Chaque détail semble exacerbé dans ce moment de tension, chaque ombre dansant sinistrement dans la pénombre, alimentant mes craintes les plus sombres.

ALIVEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant