Chapitre IV : Souvenir meurtrie

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Neuf ans plus tôt,

ЗАЙАНЕ monte dans ta chambre et ferme ta porte à clé. Elle se dirige vers moi pour me pousser en direction de l'escalier, je suis toujours troublé par ce genre de soirée, je ne sais pas comment réagir pour la protéger. Tu ne sors et n'ouvre sous aucun prétexte avant demain, c'est bien compris ?

J'arrive vers le milieu des marches et je m'arrête. Ma tête posée entre les barreaux de la rampe d'escalier, je regarde ma mère observer l'arrivée de mon père à travers la fenêtre. Cet être de douleur. Celui qui sous l'emprise de l'alcool frappe sans se rappeler au petit matin.

Tout cela avait commencé quand maman a perdu son travail. Beaucoup de soucis d'adultes comme maman m'a dit. Elle répétait que ça allait, qu'on était pas à plaindre et qu'elle allait retrouver du boulot. Sauf que papa ne l'entendait pas du tout de cette oreille. Depuis, il l'a frappe, quand il est saoul.

Des pas lourds tambourinent sur le perron devant la porte. À travers le verre de l'entrée, l'ombre titubante de mon père avance un peu plus, avant que la poignée ne s'affaisse sous la pression exercée par sa main.

Quand la porte glisse pour s'ouvrir, tous les événements s'enchaînent à une vitesse folle. Un clignement de paupière, un battement de cil et l'irréparable se produit.

La bouteille à la main, il s'avance vers ma mère. Elle tremble de peur. Comme frigorifiée, elle reste sur place, sans avoir la force de ne faire un seul mouvement. Il lâche la bouteille au sol, celle-ci se casse en une multitude d'éclats de verre. Les boues sont propulsés un peu partout dans la pièce. Je vois ma mère se tenir la joue, avant d'écarter sa paume rougie par le sang.

- Tu es encore sous mes yeux sal garce !

Il l'attrape par la gorge et commence à serrer, de ses mains autour de son cou. Ma mère commence à se débattre commençant à manquer d'air. Son visage vire petit à petit au rouge avant de gravir l'échelle de couleur et devenir violacé. Elle tente de le taper pour lui faire lâcher prise mais rien ne se passe. Ils n'ont pas la même force. Mon cœur tape contre ma poitrine, je décide sur un coup de tête d'aller chercher un couteau comme ce que j'ai vu dans un film.

Dans l'obscurité oppressante de notre foyer, j'ai pris une décision cruciale. Je serai le héros de cette histoire, le sauveur tant attendu. Ma mère, la personne que j'aime le plus au monde, ne mérite plus de subir les coups cruels infligés par mon père. Son regard empli de terreur et de douleur a été le catalyseur de ma détermination.

Un sentiment brûlant d'indignation s'est emparé de moi, alimentant ma détermination à mettre un terme à cette violence insoutenable. Désormais, je suis résolu à protéger ma mère, à lui offrir le bonheur et la sécurité qu'elle mérite. Plus jamais elle ne subira la moindre souffrance de la part de mon père.

J'ai pris conscience de ma propre force intérieure, de ma capacité à agir pour mettre fin à cette tragédie familiale. Les cris et les bruits sourds résonnent dans la maison, mais je ne reculerai pas. Je suis prêt à affronter mon père, à lui tenir tête, à faire preuve de courage pour protéger ma mère. Je serai son bouclier, son protecteur, son héros. Et aujourd'hui, je mettrai fin à ce cauchemar.

Du sang s'écoulait sur le sol, formant une flaque de rouge foncé. J'étais là, debout à contempler la dépouille de mon père. Le couteau que je lui avais planté dans le dos tombe de mes mains dans un bruit sourd. Le corps de ma mère ne bouge plus. Il est lui aussi inanimé.

La douleur dans mon cœur était insupportable. J'avais voulu la protéger, mettre fin à ses souffrances, mais à quel prix ? Le silence pesant de la pièce résonnait dans mes oreilles, soulignant l'irréversibilité de mes actions.

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