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- JAX -

L'image de la petite fille timide n'était qu'une façade. En réalité, Violet se bat avec des démons intérieurs, qui l'empêchent de vivre comme les autres et apprécier les plaisirs de la vie. Parce que pour elle, la vie n'offre aucun plaisir, que du malheur. Pourtant, il y a encore quelque chose au fond d'elle qui la pousse à se voiler la face. Elle veut tout de même faire bonne figure et n'accepte pas qu'on la voit dans son côté le plus obscur.

Puisque je regarde trop longtemps ses cicatrices, Violet détourne mon attention en m'embrassant. Elle reproduit mes gestes et cette fois, je suis la victime désemparée, choqué de ce qui m'arrive. Heureusement, cela ne dure que quelques secondes, le temps que je retrouve mes esprits et reprenne les rennes.

Violet m'intrigue, me donne envie de prendre mon temps, envie d'apprendre à la connaître, et allonge ainsi sa longévité. Si nous pensions tous les deux qu'elle mourrait ce soir, ce n'est plus le cas. Je ne tue pas pour le plaisir de ma victime. Si je tue Violet, je veux qu'elle me supplie de l'épargner, pas qu'elle pointe l'arme sur elle. Il n'y a rien de plus excitant qu'une respiration haletante, et un regard remplit de terreur, dont la lueur d'espoir s'éteint petit à petit, jusqu'à disparaitre complètement. C'est déjà le cas de Violet, qui ne possède pas un regard innocent, mais vide. Vide d'espoir et vide d'émotion.

Pour reprendre le contrôle de la situation, je la repousse contre la portière et essuie ma bouche d'un semblant de dégoût. Elle se mord la lèvre, mais n'attend rien de moi. Elle déboutonne son jean, le dézippe et le fait glisser le long de ses jambes, elles aussi, marquées par une mutilation compulsive. Et quand elle essaie de passer sur l'autre siège, le mien, je plaque mes mains sur son cul en le claquant violemment.

Violet monte sur moi et me regarde dans les yeux. Je tente de cacher mon hésitation, encore incertain de mes mouvements et de la tournure de la soirée. J'ai envie de baiser avec elle, mais plus de la tuer. Je ne sais pas de quoi est fait l'après et le mélange d'angoisse et d'excitation me file la nausée.

- Tu as une arme ? me demande-t-elle sur un ton provocateur, tout en dézipant désormais mon pantalon.

Elle ne me croit pas. Elle ne me croit plus. Mes paroles ne lui semblent pas sincères, et si elle espère secrètement que j'abrège ses souffrances, elle n'a aucune certitude que j'en serai capable. Pour la rassurer, et lui prouver que je suis en pleine possession de mes moyens, je tire sur la boite à gant et en sort mon revolver, chargé d'une seule balle.

Violet s'arrête dans ses mouvements, laissant ma braguette ouverte, mais ma queue encore enfermée dans mon caleçon noir. Elle tourne la tête et observe l'arme métallique avec déception. Sa bouche se tord en une grimace et quand elle se penche pour embrasser mon cou et plonger ses mains dans mon caleçon, elle murmure :

- Je préfère les couteaux...

- J'en ai un aussi, je lui avoue.

Là, elle se redresse brusquement et plante ses iris bleue dans les miennes, curieuse. Avec un sourire, je sors de ma poche arrière un couteau, qui s'ouvre dans un mouvement de poignet menaçant. Violet se mord la lèvre et lorsque j'approche le couteau de sa bouche, elle l'ouvre et tire la langue. J'appuie la lame dessus et la force à le lécher, ce qu'elle fait avec beaucoup d'entrain.

J'avais tout faux. Violet n'est pas une gentille fille réservée et effacée. Elle est en réalité complètement foutue, adepte de la mutilation, et adore les trucs tordus et dangereux, parce que ça lui procure le sentiment d'être vivante. On dit que la douleur nous rend humains, mais Violet n'aime la douleur que parce qu'elle la déshumanise. Comme ce couteau que j'agite dans sa bouche et qui peut la tuer à tout moment si je lui enfonce trop profondément dans la gorge.

𝕷𝖔𝖛𝖊 𝕸𝖊 𝖔𝖗 𝕶𝖎𝖑𝖑 𝕸𝖊Où les histoires vivent. Découvrez maintenant