𝕷𝖔𝖛𝖊 𝕸𝖊 𝖔𝖗 𝕶𝖎𝖑𝖑 𝕸𝖊

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- VIOLET -

- Il n'y a pas l'eau courante, ici. C'est une maison abandonnée.

Jackson me tend une serviette pour essuyer mon visage plein de fluides corporels. J'en ai même dans les cheveux, ça me file un haut-le-cœur. Je me dégoûte et pourtant, ça n'a pas l'air de déranger Jackson, qui me regarde avec toujours autant de désir. Du moins, j'en ai l'impression.

- Est-ce que... je vais pouvoir rentrer chez moi ?

Je parle doucement et avec beaucoup d'hésitation. Je ne veux pas le brusquer. Jackson a tué un homme devant moi et veut sûrement me garder auprès de lui pour s'assurer que je me tienne à carreaux et que je n'aille pas parler à la police. Cette idée ressemble plus à un espoir qu'à une peur, mais j'essaie de le cacher. Je risque de passer pour une folle.

- Tu veux rentrer ? me demande-t-il en haussant les sourcils de surprise.

Il arbore un air malicieux, un sourire se formant lentement dans le coin de ses lèvres. Il sait que je ne veux pas vraiment partir. Il sait que je me sens bien avec lui, malgré la relation tordue que nous avons établie. Jackson est dangereux. Il a promis de me tuer et pourtant, malgré la torture qu'il vient de m'infliger, je n'arrive pas à me détacher de lui, et à avoir peur au point de fuir.

- J'aimerais surtout prendre une douche, je lui avoue.

Il frotte son doigt sur sa lèvre tout en me regardant, perdu dans ses pensées. Il réfléchit en observant mon corps à moitié nu. Je n'ai pas froid, ni honte. Je ne ressens même pas le besoin de cacher mes parties intimes, espérant secrètement qu'il me désire encore.

- J'aimerais que tu fasses quelque chose pour moi, m'impose-t-il en prenant une grande inspiration.

- Tout ce que tu voudras.

La rapidité de ma réponse nous surprend tous les deux. Il n'y a eu aucune hésitation et je ne mens pas. J'essaie tant bien que mal de garder ma confiance, mais fuis toutefois son regard, mal à l'aise.

Le tueur me tend alors son couteau, le tenant par la lame. Je lève les yeux sur lui, curieuse.

- Coupe-toi l'intérieur des cuisses.

Je regarde à nouveau le couteau en me demandant s'il me fait réellement confiance avec ce couteau, ou s'il s'agit d'un test. Que va-t-il se passer lorsque je vais le prendre ? Le courage me le dira. Je saisis donc le manche du couteau et le tire vers moi tandis qu'il lâche son côté en souriant. Mes mains se mettent à trembler au contact de l'arme.

- Tu veux... que je me coupe ?

- Oui. Je veux que tu te mutiles, comme tu as l'habitude de faire.

La honte et le danger me paralysent soudain.

- J'ai vu tes marques, insiste-t-il. Tu l'as déjà fait entre tes cuisses.

Il est vrai que je me mutile, et que j'ai encore des cicatrices à cet endroit, datant du lycée. Je me coupais les cuisses lorsque je vivais encore chez mes parents. Puisque je devais cacher mon malheur, c'était le meilleur endroit pour que personne ne voie ce que je m'infligeais toute seule. Je ne l'ai pas refait depuis toutes ces années, ayant trouvé plus de facilité à me mutiler les poignets.

Je culpabilise, mais je ne montre rien. J'essaie de ne pas paraitre hésitante, d'accepter que je ferai n'importe quoi pour lui. Je veux lui prouver que je suis en effet une "gentille fille", alors j'obéis. Je me rassois sur le canapé, écarte les jambes et approche la lame de ma peau.