𝕷𝖔𝖛𝖊 𝕸𝖊 𝖔𝖗 𝕶𝖎𝖑𝖑 𝕸𝖊

19

- JAX -

- Tu vas redescendre dans la cave comme une bonne fille. Je vais t'attacher et te baiser. C'est ce que tu veux, non ? 

Je sens son corps frémir sous ma poigne, ses yeux s'écarquiller et se dilater sous l'effet de la peur. C'est cette peur que je cherche à éveiller, à exacerber, afin qu'elle se transforme en excitation et que Violet ne me prenne plus pour une menace, mais pour son sauveur. Je lui propose un plan fou, qui peut satisfaire ses fantasmes les plus obscurs, mais si elle ne prend pas la main que je lui tends, je serai obligé de la forcer. Violet le sait. Elle sait qu'elle est condamnée à être ma victime, mon jouet. Elle est encore trop aveuglée par ses doutes pour voir que je suis là pour l'aider, pour la sauver de ce qui la ronge de l'intérieur.

Pour qu'elle ait confiance en moi, je dois d'abord lui montrer que moi, j'ai confiance en elle. Je relâche légèrement la pression autour de sa gorge, mes pouces effleurant sa peau dans un geste qui se veut à la fois rassurant et menaçant. C'est un avertissement : si elle fait quelque chose qui me déplaît, je peux facilement l'étouffer à nouveau.

Elle sait que je suis sérieux, que mon invitation n'est pas vaine. Il y a une partie d'elle qui veut céder, qui veut lâcher prise et me laisser l'emmener là où elle doit aller. Mais une autre partie, plus forte, résiste encore, s'accrochant à une idée erronée de contrôle. Violet n'a aucun contrôle, ni sur sa vie, ni sur son corps. Elle essaie seulement de s'en persuader.

Encore une fois, je la teste. Je lui rends sa liberté un instant, lui laissant assez d'espace pour décider d'elle-même. Elle a plusieurs choix devant elle : la fuite, ou la sécurité. La peur, ou le désir. C'est une guerre interne qu'elle mène et, pendant un instant, le temps se suspend dans un lourd silence. Puis, elle lève les yeux sur moi. En une fraction de seconde, tous ses muscles se relâchent, son regard s'affaiblit, une lueur de compréhension la traversant soudainement. Elle sait que je ne la laisserai pas tomber, peu importe ce qu'elle décide. En choisissant de se soumettre, elle facilite le processus et nous évite une énorme frustration.

Elle ne dit rien mais elle n'en a pas besoin. Je vois dans ses yeux qu'elle a accepte l'aide que je lui offre. Elle accepte d'abandonner une partie d'elle, une partie de sa morale. Ce n'est pas de la faiblesse, c'est un combat qu'elle décide de mener contre ses démons. Violet a besoin de moi.

- Je savais que tu étais une bonne fille.

Comme un robot, elle se décolle du mur et retourne dans la cave, descendant lentement une marche après l'autre, rejoignant peu à peu l'obscurité. La main sur la rambarde, elle évite de croiser le regard de Richard, à l'agonie. Cependant, toutes ces odeurs mélangées de sang, de sueur, d'humidité et de poussière lui filent la nausée.

Je ne compte pas la laisser trop longtemps avec ses pensées, au risque qu'elle regrette d'être descendue de son gré et que sa morale lui rappelle que j'ai enchaîné un homme pour le tuer. Je m'empresse de récupérer une chaîne, la même que j'ai utilisé pour attacher Richard. Je la passe autour de la poutre la plus solide que je trouve et sans la prévenir, j'attrape le poignet de Violet pour l'enchaîner. Elle devient alors ma prisonnière, ma victime, soumise à chacun de mes désirs. Présentement, mon désir est de baiser Violet devant ce vieux con à poil. Il va mourir sous ses yeux, alors que Violet va revivre.

Doucement, je donne quelques claques à Richard pour le réveiller un peu. Il lève des yeux livides sur nous et commence à regarder partout, se replaçant peu à peu dans cette cave lugubre puis se rappelant qu'il est entre la vie et la mort. Je lui laisse le temps de recouvrir ses esprits pendant que j'étouffe les petits couinements d'excitation et de peur de Violet grâce à mon épais scotch gris. Elle me suit du regard, frémissant à chaque contact de mes doigts sur sa peau. Quand je m'approche de son visage avec mon couteau, la peur laisse doucement place à la curiosité, puis elle soupire de soulagement en réalisant que je ne découpe que ses vêtements. Pour le moment.