Chapitre 20 : Abuso

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PDV Raphaëlle

Je me réveille vers quatre heures du matin, frigorifiée, impossible de me réchauffer malgré la chaleur de Pablo calé contre moi. Je me détache de lui en faisant attention de ne pas le réveiller, je me lève et j'enfile une couche supplémentaire. Quelques minutes plus tard, j'ai toujours aussi froid alors j'attrape une couverture et je m'emmitoufle dedans puis je retourne me coller au jeune footballeur. Au bout d'une bonne heure, je parviens enfin à me rendormir.

A sept heure, mon réveil sonne, je n'ai absolument pas envie de sortir de mon lit. Je veux rester dans ses bras, je ne veux pas qu'il parte aujourd'hui. Il est si attentionné envers moi, il prend toujours le temps de me rassurer et s'assure que je vais bien. Il m'a offert la plus belle des premières fois. Il est beaucoup trop bien pour moi, j'ai aucune idée de pourquoi il m'a choisi. Par conséquent, j'ai tellement peur de le perdre.

Je parviens pourtant à trouver la motivation de me préparer à aller en cours. Une fois prête, je retrouve Pablo qui a proposé de m'accompagner à l'université. Son avion étant à quatorze heure, il sera parti avant mon retour de la fac.

Le trajet passe rapidement, il est déjà temps de nous séparer. Je le prends une derrière fois dans les bras puis il m'embrasse avant que je prenne le chemin de la fac et qu'il retourne dans la voiture. Il me fait coucou par la fenêtre et me promet de me tenir au courant de son trajet du retour et qu'on s'appelle ce soir.

La journée passe rapidement, je ne suis pas vraiment concentrée alors qu'il faut que je travaille et que je rattrape le retard que j'ai accumulé avec la présence de Pablo. Je suis donc déterminer à travailler dès mon arrivée chez moi lorsque je prends le chemin du retour.

C'est la première fois depuis plusieurs jours que je reprends les transports en commun. Cela ne m'avais pas manqué, comme d'habitude, on me pousse pour que je rentre dans le rer B, je manque de tomber mais je me rattrape à la dernière minute.

Encore une fois, je me retrouve serrée entre les gens, un homme derrière moi me colle fortement mais je ne m'inquiète pas plus que ça, il ne doit pas avoir le choix. Pourtant, j'ai l'impression qu'il se serre de plus en plus contre moi, ce qui commence à m'agacer mais je prends sur moi, il me reste que deux stations de toute façon.

Tout à coup, je commence à sentir quelque chose contre moi, je pense d'abord que c'est sa main, je suis immédiatement énervée qu'il ose la poser sur moi. En passant ma main pour retirer la sienne, je comprends que j'ai fait erreur, ce n'est pas sa main. Dans un premier temps, je refuse d'accepter la réalité de la situation mais assez vite, elle m'oppresse, je dois sortir de toute urgence, je veux rompre ce contact au plus vite.

Heureusement, les portes s'ouvrent à ce moment là, je sors rapidement en bousculant quelques personnes sans le vouloir. J'entends qu'on m'insulte mais je m'en fiche totalement, il fallait que je m'échappe.

Je passe le reste du trajet à essayer de penser à autre chose mais rien n'y fait. J'aurais pu me défendre mais non, j'ai mis une éternité à réaliser ce qui m'arrivait. J'ai l'impression de le sentir encore collé derrière moi. Je me sens si sale, je ne veux plus sentir quelqu'un me frôler sans avoir peur qu'on me touche à nouveau sans mon consentement.

Dès que je passe la porte de chez moi, je m'effondre en pleure, je met une bonne demi-heure à retrouver le contrôle de mes émotions.

Lorsque je regarde mon téléphone, je vois que j'ai une notification de Pablo, il est bien arrivé chez lui. Je lui réponds puis je me motive à travailler comme je l'avais prévu malgré qu'il soit déjà dix-huit heure et que j'ai qu'une seule hâte, aller me laver pour faire disparaître toute trace de cet événement.

C'est seulement à presque vingt et une heure que je vais enfin prendre ma douche. Je me savonne à plusieurs reprises mais rien n'y fait, j'ai toujours l'impression d'être aussi sale. Mais au bout de trente minutes, j'abandonne et je sors de la douche avant d'enfiler un pyjama propre.

Je sens encore la présence de cet homme quand je vais me poser dans mon lit et elle ne me quitte pas. Vers vingt deux heure, Pablo m'appelle comme prévu, il me raconte sa journée mais je l'écoute à peine. Assez vite, il s'en aperçoit et me demande si quelque chose ne va pas. Au début, j'hésite à lui en parler, ce n'est pas si important, cela arrive souvent. Pourtant, je finis par lui raconter en m'effondrant en pleure à nouveau.

« Je te jure que si un jour je le croise, c'est un homme mort. Je m'en veux de pas avoir été là, c'est normal que tu n'arrives pas à penser à autre chose. Cet homme est un gros porc !, s'exclame-t-il, très énervé.

- Je ne me suis même pas défendu, j'aurais pu lui en mettre une mais non, j'ai juste fuie et je me suis faite insultée par les autres car je les aies bousculés, je lui avoue.

- Si tu l'aurais frappé, les autres s'en seraient pris à toi, ce n'est pas grave, ne t'en veux pas. Dans tout les cas, ce n'est pas de ta faute. Honnêtement, ça me fait chier que tu doives prendre les transports tous les jours avec des personnes aussi irrespectueuses. », me répond-t-il toujours aussi énervé.

Je lui demande de changer de sujet car j'ai envie de penser à autre chose, bien sûr, il accepte. Je raccroche seulement vers minuit mais je me sens un peu mieux d'en avoir parlé avec lui.

Le lendemain, je parviens à me rendre au travail, je fais attention à garder mes distances avec les autres et à ce que l'on ne me frôle pas quitte à laisser plusieurs trains passer. Les enfants au travail sentent que je ne suis pas dans mon assiette, je reçois énormément de câlins de leur part, ce qui m'aide à retrouver un peu le sourire et à penser à autre chose.

Samedi matin, je prends le train pour passer la journée chez mes parents, j'ai prévue de passer l'après-midi avec Mael. Dès que j'arrive, je prends ma voiture et je me rends chez lui. Nous passons une bonne partie de la journée à jouer. Il m'oblige à faire la course avec lui. Malgré qu'il ne fasse que tricher et que je sois épuisé à la fin, je refuse de le laisser gagner, ce qui m'énerve puisqu'il est tout aussi mauvais joueur que moi.

Comme toujours, passer du temps avec lui me fait le plus grand bien. Je rentre chez mes parents avec le sourire. Je me pose quelques minutes dans le canapé en attendant qu'il soit l'heure que j'aille prendre mon train lorsque mon père descend dans le salon.

« Ça va la feignante ? », me demande-t-il en passant.

Je ne réponds pas, une nouvelle fois sa remarque me touche parce je sais qu'il a raison. L'instant suivant, mère m'indique qu'il est l'heure qu'elle me dépose à la gare, j'enfile donc mon manteau et j'attrape mon sac puis je la rejoins.

Pendant tout le trajet du retour, je ressasse ce que mon père m'a dit. De plus, la petite voix me rappelle que je suis une incapable, que ses derniers jours, je n'ai pas réussi à contrôler ce que je mange. Elle me répète que je suis vouée à l'échec si je ne me reprends pas.

Toute la soirée, je ne fais que penser à quel point je suis déçu de moi. Par conséquent, j'ai le sentiment que je mérite d'être puni. Une idée me passe par la tête lorsque je prends ma douche mais je la chasse. Pourtant, elle ne me quitte pas. Après tout, ce n'est pas grave si ce n'est qu'une fois et puis, je vais sûrement me rendre compte que je fais une erreur et ne jamais le refaire.

Alors, je me lève et j'attrape une lame et le flacon de désinfectant. Tout d'abord, j'ôte mon sweat et m'installe devant mon miroir. Je trace le premier trait sur mon poignet d'une main tremblante. Je ressens une vive douleur mais elle m'apaise. Alors, j'en trace un second et puis un autre, et ce jusqu'à qu'il n'y ait plus de place mes avant bras. Ma peau me brûle mais je sens soulagée d'un poids, la voix dans ma tête se tait enfin.

Avec application, je nettoies mes plaies et je les bandes. Puis, je retourne dans mon lit, il est l'heure de notre appel quotidien, je lui raconte ma journée avec Mael et lui me raconte la sienne puis Pablo reste en ligne avec moi jusqu'à ce que je trouve le sommeil.

Trop BeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant