Chapitre 30 : Lucha

161 4 0
                                    

PDV Raphaëlle

Il a raison, je dois prendre un peu de temps pour moi. J'ai déposé mes dossiers de candidature et il ne me reste plus qu'un devoir à faire pour la semaine prochaine. Pourtant, j'angoisse toujours, la douleur au niveau de ma poitrine et les courbatures qui recouvrent mon corps me le rappellent. Je me prépare rapidement, j'enfile un jean et un sweat trop grand pour moi qui appartient à Pablo. Puis, je le rejoins dans le salon.

Nous nous installons dans la voiture du jeune footballeur, c'est systématiquement lui qui prends le volant depuis qu'il a de nouveau le droit de conduire. Je m'installe donc du côté passager.

Nous arrivons au centre ville au bout de quelques instants et nous rejoignons Alejandro et Mario. Pablo me présente rapidement à ses amis puis nous promenons dans la ville.

Je suis heureuse d'être à nouveau à Séville, c'est de loin ma ville préférée en Espagne. Un milliard de souvenirs de mes étés passés ici me reviennent en mémoire. Cela me rappel aussi à quel point ma grand mère me manque, j'aimerais tant revivre ne serait-ce qu'un été avec elle.

Puis, vers quatorze heure, les garçons commencent à avoir faim et cherche un lieu pour se restaurer. Mon angoisse monte rapidement à cette idée.

Le jeune footballeur le remarque et glisse ses doigts dans les miens pour me rassurer. Ils choisissent des sandwichs à emporter. Pablo me demande ce que je eux, je lui indique de simplement me prendre la même chose que lui.

Ensuite, nous allons nous poser dans un parc. J'avale facilement les premières bouchées avant que la peur ne commence à m'envahir. Encore une fois, le jeune catalan est là pour me rassurer. Il m'encourage sans me mettre la pression. Je ne sais où il trouve cette patience, j'ai peur de l'user avec le temps. Pourtant, je vois un sourire se dessiner sur son visage lorsque je parviens à terminer mon repas. Il semble fière de moi, ce qui me permet de faire taire la petite voix dans ma tête qui cherche à me faire culpabiliser.

En fin d'après midi, nous nous rendons tous à la villa du jeune footballeur. Ils entament une partie de FIFA pour changer. Je n'apprécie pas d'être en retrait et leur demandent de participer. Ils acceptent de m'intégrer dans leur tournoi. Je leur fais vite regretter leur choix en remportant toutes les parties.

Vers vingt deux heure, les amis de Pablo rentrent chez eux. Comme à mon habitude, je suis déjà fatiguée alors nous allons rapidement nous coucher après leurs départ.

Je m'endors dès que je sens les bras de mon petit ami m'entourer. Je me réveille le lendemain vers neuf heure, pleine d'énergie. Cela faisait un moment que je n'avais pas si bien dormi.

Nous commençons par faire notre valise car notre vol est en fin de journée. Puis, nous rejoignons à nouveau les amis de Pablo en ville. La journée passe assez vite. Si bien que je suis déçu lorsque nous prenons le taxi qui nous amène à l'aéroport. Comme à chaque fois, il m'accompagne jusqu'à la sécurité avant de me prendre une dernière fois dans ses bras et de me dire au revoir. Je suis triste de lui dire encore une fois au revoir. J'ai tant envie de l'avoir à mes côtés tout les jours.

Le vol se passe sans encombre, j'arrive à mon appartement épuisé vers vingt deux heure. Je prend une rapide douche avant de m'effondrer dans mon lit.

Le lendemain matin, je me prépare rapidement avant de me rendre à l'université. Je commence déjà à angoisser avant même d'arriver. Je n'ai pas eu le courage de terminer mon devoir pour demain dans l'avion et j'ai un contrôle à réviser.

La journée passe sans que je n'ai une seule seconde pour souffler. C'est seulement lorsque je rentre chez moi vers vingt heure après être reste travailler à la bibliothèque universitaire que je prends du temps pour jouer avec Pablito. Il me colle énormément, malgré que ma voisine soit passée ce week-end s'occuper un peu de lui. J'ai l'impression qu'il m'en veux un peu de l'avoir laissé seul pendant deux jours.

Vers vingt deux heure, j'appelle Pablo, nous prenons notre dîner ensemble par écran interposé, c'est notre nouvelle habitude. Comme ce week-end, il m'encourage et me félicite du moindre de mes progrès. Manger avec lui me rassure et me permet de penser à autre chose que la nourriture que j'ingère.

Je fais de mon mieux pour le rendre fière mais j'ai toujours ce sentiment que je suis en train de devenir un poids pour lui. Je devrais être là pour lui plutôt que le contraire, malgré que sa reprise du sport se passe sans grande difficulté, je sais que cela lui manque de jouer.

Quelques minutes après avoir raccroché avec Pablo, je reçois un appel de ma mère. Je décroche sans réfléchir.

« Allo, ma chérie ?, me demande-t-elle d'une voix inquiète.

- Oui, maman.

- Ca va ? Cela fait un moment que je n'ai pas eu de nouvelles de toi.

Elle a raison, cela fait au moins deux semaines que je n'ai pas parlé à mes parents et presque un mois que je ne les aient pas vu, depuis mon anniversaire avec mes grands-parents maintenant que j'y réfléchis.

- Je vais bien, je suis désolé de ne pas avoir trop donné signe de vie. J'ai eu beaucoup de travail avec la fac.

- Et le footballeur, tu es toujours avec lui ? On s'inquiète de son influence sur toi avec ton père.

- Oui, Pablo est une bonne personne, j'aimerais que vous arrêtiez de le juger sans le connaître.

- Dans ce cas, j'aimerais le rencontrer pour me faire mon propre avis.

- D'accord, je vais lui en parler. », je lui réponds avant de mettre fin à la conversation.

J'envoie un message à Pablo pour l'informer de l'envie de mes parents de le rencontrer. J'avoue que je ne suis pas sereine à cette idée, je pense que ça va bien se passer avec ma mère mais j'appréhende énormément la rencontre avec mon père.

Le jeune footballeur me répond assez vite qu'il pense venir sur Paris pour les quarts de final de la ligue des champions et qu'ils rencontrera mes parents à ce moment là. J'en informe ma mère pour qu'elle détermine une date.

Ce soir la, avant de me coucher, je ne peux m'empêcher d'analyser les moindres détails de mon corps. La psychologue m'a pourtant conseillé de porter des vêtements amples et tout faire pour ne pas penser à l'aspect de mon corps mais il semblerait que j'en soit incapable. Je commence à penser que je suis peut être irrattrapable.

Pour ne pas changer, je me dégoûte. Je m'insulte intérieurement tellement je me déteste. De plus, j'ai sans cesse la nausée, mon estomac me rappel à chaque instant que j'ingère plus de nourriture que je ne le voudrais, ce qui renforce mon inconfort vis à vis de mon corps. Je pense rapidement à ma lame pour me soulager, cependant je chasse cette idée. Je ne veux pas faire du mal à Pablo, je dois lutter, je veux qu'il soit fière de moi, qu'il n'est plus a se soucier de mes problèmes.

Le vendredi qui suit j'ai rendez-vous avec mon médecin pour faire un premier bilan. Je tente de cacher mon angoisse pendant qu'il m'examine. Il termine par ce que je déteste le plus, le moment de me peser. Je tente de penser à autre chose et je n'écoute pas le nombre qu'il m'annonce.

Puis, il m'invite à m'assoir sur la chaise en face de son bureau. Il me fait un rapide bilan, si j'ai bien compris, mon état de santé est toujours aussi mauvais et je n'ai pas repris de poids comme prévu. Pourtant, il me rassure et me conseille de simplement poursuivre mes efforts.

Après, le rendez-vous, je prends le train pour me rendre chez mes parents. Je profite du trajet pour avancer dans mes devoirs.

Dès que je passe le pas de la porte, mon frère et mon père son en train de se disputer. Je les ignore et fait bonne figure devant ma mère, consciente de ne pas lui avoir donné suffisamment de nouvelles ses derniers temps. Je vois qu'elle tente de s'assurer que je vais bien alors je m'efforce de répondre à ses questions. Elle semble s'intéresser à Pablo, je réponds donc à ses questions, contente qu'au moins une personne de ma famille lui porte de l'intérêt. Cependant, je n'adresse pas la parole à mon père qui ne m'a fait que des remarques négatives depuis mon arrivée.

Le samedi après midi, je rentre chez moi et je m'occupe de Pablito qui attend mon arrivé avec impatience au vu de l'accueil qu'il me fait. Je ne pensais pas qu'une petite boule de poil pouvait avoir autant d'énergie. Je passe donc la soirée à jouer avec lui dans le but de le fatiguer avant que le jeune m'appelle footballeur comme à notre habitude.

Trop BeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant