Chapitre 6

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Wendy

La nuit commence à tomber, les derniers rayons du soleil disparaissent à l'horizon. Me laissant dans le silence de la nature dans le parc où ma vie s'est arrêtée il y a dix ans. Les dernières personnes à avoir vu Hortense ont été mes frères et moi quand nous avons quitté ma demeure pour aller à un repas tous les trois. Joseph était à un dîner avec des collègues, j'avais laissé ma petite fille avec une nourrice qui à été retrouvée quelques jours après la disparition de Hortense, tuée.

Depuis ce jour, ma vie à tourner au cauchemar. Tous les soirs, je rêve de ma petite Hortense, ma fille. Celle que l'on m'a enlevée, que l'on m'a retirée. Moi qui voulait une vie parfaite avec des enfants, un mari aimant. Une vie parfaite comme le pays imaginaire.

— Peut-être qu'elle est avec Peter et les garçons perdus. soupirais-je en humidifiant mes lèvres.

Ma fille à été perdue, les enfants perdus sont tous au pays imaginaire. Alors pourquoi pas elle, c'est possible n'est ce pas ?

— L'imaginaire est réel. entendis-je dans l'air.

Je regarde autour de moi, pour ne voir que des oiseaux et des écureuils, dans ce paysage apaisant au possible.

— Un enfant perdu trouve toujours sa place dans le royaume du roi Peter Pan. souffle une voix dans le vent.

Je regarde de tous les côtés à la recherche d'une quelconque personne. Je suis en train de devenir folle ? Mon rêve de retrouver ma fille me fait rentrer dans la folie.

— La fée Clochette est venue ici, il y a de cela dix ans. lance la même voix de femme plus prêt de moi.

Clochette, elle est venue ici ?!

— Qui es-tu ?! demandais-je en tournant sur moi-même à la recherche de toute personne.

— Une vieille amie de Peter.

— Où es- tu ?

— Juste là. dit-elle en sortant de derrière le chêne près de la petite rivière. Bonsoir Wendy Darling Michealson.

Une femme d'une vingtaine d'années s'avance vers moi, des yeux d'un bleu très clair des cheveux roux lisse qui tombe jusqu'à ses hanches. Des vêtements modestes. Un pantalon noir en tissu, une chemise longue blanche avec une veste en cuir noir. Sa peau métissée fait en sorte de ressortir ses yeux et sa chevelure de feu.

— Qui êtes vous ?

— Noestra. répondit-elle en me détaillant de haut en bas. Tu as bien vieilli Wendy.

— Nous nous sommes déjà rencontrés ?

— Je t'ai surveillée quand tu es venue au pays imaginaire. De loin. répondit-elle en se mettant à marcher autour de moi, me détaillant.

— Vous savez des choses concernant ma fille ? demandais-je en sentant une montée de stress prendre possession de mon corps.

— Elle est au pays imaginaire. répondit-elle en s'arrêtant face à moi. Elle est devenue la première fille perdue, la sœur des garçons perdus et protégée du roi.

En entendant cela mon coeur se met à battre la chamade,  ma douce fille est au pays imaginaire, en sécurité avec Peter.

— Elle est surnommée "l'ombre du roi", elle est la seule qui ait le privilège de rentrer dans le royaume de Clochette dans le royaume des Faes.

— Elle est en bonne santé ? demandais-je en me rapprochant d'elle.

— Oui elle l'est. dit-elle en croisant les bras. Mais cela risque de changer. termine-t-elle avec un sourire.

— Comment ça ?

— Des choses vont apparaître, des choses dépourvues d'humanité. récite-elle avec un sourire étrange. Des créatures qui viennent des îles cachées, des tréfonds des rêves. Qui ont soif de sang et de mort, la destruction est leur vie.

En entendant cela mon cœur se serre, j'ai l'impression que mon monde s'effondre. Des choses aussi obscures sont-elles réelles ? Comment faire pour ramener ma fille ici ? En sécurité !

— Ramène moi ma fille. dis-je en m'avançant vers elle. Ramène la ici, où est sa place.

— Et me mettre en danger face au roi du pays imaginaire ? demande-t-elle en me regardant de haut en bas. Hors de question.

— Je ferai tout ce que tu veux. dis-je en lui prenant les mains, les serrant pour lui montrer dans quel déstresse je me trouve.

Elle me sourit étrangement encore une fois avant de regarder derrière elle. Avant de reporter son attention sur ma personne.

— Ce n'est pas moi qui te ramènera ta fille, mais toi qui viendra la chercher. dit-elle en retirant ses mains de mon emprise.

— Je ne peux pas. dis-je en reculant de quelques pas.

Retournée au pays imaginaire, seuls les enfants peuvent y aller. Pas les adultes.

— Si tu vas pouvoir, en échange j'aurai besoin de toi à un certain moment. dit-elle en prenant une perle de sa poche. Cette perle t'emmènera au pays imaginaire.

Elle me prend l'une de mes mains et doucement me met la perle dans ma paume, avant de refermer mes doigts dessus.

— Tu n'a qu'à l'exploser au sol. dit-elle en reculant. Et tu sera au pays imaginaire.

Je regarde cette perle, qui pourrait m'emmener auprès de ma fille. Ma précieuse Hortense. Dois-je y aller, en laissant derrière moi mon mari et mon fils. Laissant sans avertissement ma famille... Je fais tourner cette perle entre mes doigts, elle est la seule chose qui puisse m'emmener auprès de Hortense.

— Tu n'as qu'une seule chose à faire. sifflote Noestra en mettant ses mains dans le dos. A moins que tu n'aimes pas réellement ta fille, ta propre chair et ton sang.

— J'aime ma fille. dis-je s'entend la colère monté à ses propos. Elle est une partie de moi.

— Dans ce cas, vas la chercher. dit-elle en perdant son sourire. Explose cette perle.

Je fixe quelques secondes la perle avant de la lâcher, j'ai l'impression que tout se passe au ralenti, je la vois doucement tomber. Quand elle rencontre le sol, une fumée grise apparaît.

— Je te souhaite bonne chance, Wendy Darling Michaelson. lance Noestra avant que je ne plonge dans l'obscurité.

Pays imaginaire : La seule fille perdu (En cours de réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant