On aurait pu penser que ce fameux après-midi, ce moment où San et Wooyoung ont franchis la barrière de l'intimité n'avait été qu'un léger dérapage, un moment d'ennui qui n'aurait pas lieu de se reproduire.
En tout cas, c'est ce que Wooyoung pensait. San passait ses journées devant ses livres, il avait eu besoin d'une pause, d'un moment à part, et il l'avait eu. Point.
Et pourtant, chaque nuit ou presque ils replongeaient dans cet océan de luxure où leurs deux corps n'en formaient plus qu'un, dans un moment hors du temps lors duquel plus rien ne comptait, où ils pouvaient oublier tout ce qu'ils cherchaient, ce qui les tracassaient.
San espérait vraiment que la porte en bois de sa cabine était assez épaisse pour insonoriser la pièce correctement. Non pas que l'idée que l'équipage entende à quel point il faisait crier Wooyoung de plaisir le rebute, mais pour le bien de leur sommeil, il espérait. Ils avaient quand même un bateau à faire naviguer.
Six jours étaient passés depuis la première fois qu'ils ont franchis cette étape, et Wooyoung avait décidé de ne même plus retourner jusque sa couchette pour dormir. Pourquoi réveiller quelques membres de l'équipage et se cogner l'orteil dans le coin du meuble en bois à cause du noir alors qu'il pouvait profiter d'un vrai lit et d'un vrai matelas ?
Ils avaient beau avoir partagé leurs nuits et leurs corps plus d'une fois, Wooyoung n'avait à ce jour toujours pas perçu un millimètre de ce que San cachait sous sa chemise. Ses yeux étaient bandés à chaque fois, ses mains accrochées à la couverture ou entrelaçant celles du roux. Et même s'il mourrait d'envie de laisser ses doigts caresser le corps du capitaine, il ne voulait pas risquer de le mettre en colère et de ne plus avoir le droit à ces moments d'intimité ensemble.
Il n'en oubliait pas pour autant le collier qui hantait ses pensées, celui qu'il cachait sous sa pile de vêtements près de sa couchette. D'habitude, il passait toujours jeter un coup d'œil après manger pour voir s'il était bien là. Mais maintenant qu'il était occupé toute la soirée, il y allait pendant que le dîner cuisait.
Depuis deux semaines, Wooyoung commençait néanmoins à comprendre que le pendentif ne risquait pas grand-chose. Parfois, ça lui arrivait de ne pas vérifier sa présence pendant trois jours, et il n'avait toujours pas bougé.
Cependant, depuis qu'il ne quittait plus la cabine de San le soir, quelque chose avait changé. Ses soirées avaient beau être merveilleuses, ses nuits l'étaient beaucoup moins.
Chaque nuit, il se faisait réveiller par des sensations de brûlures, de griffures, de douleurs parfois si fortes qu'il ne savait même pas s'il s'agissait d'un rêve ou de la réalité. Il commença à penser que c'était peut-être ce qui l'attendait à son retour sur le Wonderland s'il ne remplissait pas sa mission. Et il priait intérieurement pour qu'il ne se mette pas à faire des rêves prémonitoires.
Wooyoung était encore plus perdu par le fait que la vision de son rêve juste avant de se faire réveiller par la douleur n'avait rien à voir avec celle-ci. Depuis quatre nuits, ce qu'il voyait, c'était un bateaux, un immense navire. Pas le Blue Bird, pas le Wonderland. Un tout autre navire. Et devant lui, trois enfants qui jouaient à l'épée.
Il n'entendait rien hormis les rires enfantins, et aux premiers abords ils ressemblaient à n'importe quels enfants.
Mais cette nuit-là, pour la première fois, il eût un nom.
- Sanie ! Vite ! Derrière-toi, un Kraken ! avait crié un des petits garçons avec le sourire, plongé dans son jeu.
Wooyoung ne pouvait pas parler, pas bouger. Il n'était que spectateur.
Ses rêves, ils se clôturaient toujours de la même façon. Un des garçons se tournait vers lui et le regardait droit dans les yeux, avant d'être plongé dans le noir et de sentir ces brûlures et déchirures le parcourir dans tous le corps. Le dos était là où ça faisait le plus mal, comme si on lui enfonçait des piques sur chaque millimètres de son épiderme dorsal.
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The Cromer [ʷᵒᵒˢᵃⁿ 𝒻𝒶𝓃𝒻𝒾𝒸𝓉𝒾𝑜𝓃]
Fanfic≋ 𝕿he 𝕮romer ≋ Et si le pouvoir de contrôler le temps était à votre portée, seriez-vous prêts à consacrer votre vie pour lui ? Plongeriez-vous tête baissée dans le reflet de la puissance, dans l'espoir de voir un miracle se réaliser ? Choi San, lu...