Chapitre 1

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Le professeur annonce la fin de mon interminable cours de sociologie, Marina et moi nous dirigeons vers la sortie tout en débâtant sur l'ennui mortel du professeur quand Julie vient vers nous en s'exclamant :

- Mais qu'est-ce qu'il est chiant ce cours !!! Bon sinon vous venez avec les filles et moi boire des bières près du fleuve ? En plus il y a les mecs qui viennent avec nous.

Mon cœur s'accélère rien qu'à l'évocation de passer du temps avec ces pimbêches hypocrites prêtent à tout pour attirer l'attention d'un individu mâle et pour ne rien améliorer il y aura surement Evan dans le tas, un gars qui crush sur moi depuis le début de nos études, le genre de forceur qui ne comprend pas qu'il ne puisse pas plaire. Heureusement je peux compter sur mon amie Marina pour m'inventer une excuse digne de ce nom, elle sait très bien que j'ai horreur de rester avec nos « camarades » qui font les mêmes études que nous. Marina quant à elle, est quelqu'un de beaucoup plus sociable et moins angoissée que moi c'est pourquoi elle accepte la proposition de Julie.

- On se voit demain Elizabeth, et pas besoin de me remercier pour ton prétendu rendez-vous chez le dentiste; me dit-elle suivi d'un clin d'œil.

Je prends donc la direction de mon appartement en prenant bien soin d'éviter les groupes de jeunes de mon âge surexcités par la fin des cours et par l'idée de se saouler comme tous les autres jours de la semaine.

Au plus loin que je me souvienne, j'ai toujours été quelqu'un d'angoissé. Déjà à la maternelle quand je dépassais trop de mon coloriage je me mettais à pleurer devant la maîtresse complètement démunie. Mes parents sont même aller consulter une psychiatre qui n'a pas eu l'air plus alarmée que ça et disait que je serai probablement une grande stressée toute ma vie. Donc me voilà, âgée de 20 ans et rentrant à mon appartement ou je vis seule. Après avoir réussi mes 2 premières années de psychologie avec brio j'ai demandé à mes parents de pouvoir habiter sur le campus par facilité mais également parce que je voulais m'habituer à une vie sans que mes parents soient toujours derrière moi, pour pouvoir apprendre à me débrouiller seule et également vaincre mon anxiété.

J'arrive enfin chez moi, je pousse un soupire de bien-être, enfin du silence. Je mets une tenue confortable et me place devant mon miroir pour rebrosser mes longs et épais cheveux brun clair emmêlés à cause du vent, j'observe mon reflet de mes yeux bleus translucides qui ont souvent été jalousés par mes copines à l'école. Enfin, si on peut les appeler des « copines », j'ai toujours eu 1 ou 2 meilleure amie à qui je disais tout et pour moi les autres ne comptaient pas vraiment, à quoi cela sert d'être dans un grand groupe de pote si c'est pour qu'ils parlent tous de toi une fois que tu as le dos tourné ? C'est pour cela que je me contente d'être polie et de sourire mais sans jamais chercher à en savoir plus sur les autres.

Je m'installe confortablement dans mon fauteuil et décide de relire mes cours, contrairement aux autres qui font la fête tous les soirs, je ne vais pas me plaindre que je n'ai pas assez de temps pour étudier quand les examens arriveront, moi au moins. Une fois mes cours relus, je continue ma routine bien orchestrée et commence à me préparer un bon petit plat, plat que je vais manger tout en continuer de regarder ma série. Et c'est seulement quand je sens mes yeux se fermer que je pars me coucher. Je mets mon réveil en fonction de l'heure à laquelle je commence demain et m'installe dans mon lit, j'adore m'emmitoufler dans ma couverture quand il fait froid dehors et écouter la pluie tomber sur le toit. C'est grâce à ce son que je commence à m'endormir paisiblement, je ne le sais pas encore mais c'est une des dernières fois que mon appartement sera aussi silencieux et que j'aimerai ça.

Entre vousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant