Chapitre 32

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- Elle est sympa ta chambre ; commence Allison.

Ni l'un ni l'autre n'a le temps de se retourner vers moi que j'attrape mon oreiller et commence à les frapper tous les 2 à l'aide de celui-ci.

- Ça c'est pour m'avoir parler comme de la merde ; je les frappe chacun à leur tour en criant ; ça c'est pour ne pas m'avoir dit aurevoir ; je continue sur ma lancée en faisant tournoyer l'oreiller ; et ça c'est pour ne pas m'avoir prévenu que vous arriviez !!!

Une fois à bout de souffle j'abaisse mon arme, les jumeaux n'ont pas bougé et se sont laissé faire, leurs cheveux sont en bataille et ils affichent un air coupable que je ne connais que trop bien maintenant.

- On s'est rendu compte qu'on a été cons ; m'avoue Adam.

- Ouais on était grave mal ; continue sa sœur.

- Et c'est vrai qu'on ne t'a pas prévenu qu'on arrivait ; rajoute le frère avant que j'aie pu dire un mot.

- En vrai on avait peur que tu refuses de nous voir, alors on a préféré rien t'envoyer ; confesse Allison.

- Et c'est tout ? Après 3 jours sans nouvelle vous débarquez chez moi comme des fleurs avec des biscuits de Noël ?

Ils se regardent tous les 2 ne comprenant pas ou je veux en venir

- Moi je suis en déprime depuis que je suis arrivée, je vous imaginais à la rue en train de vous battre, je vous imaginais avec... enfin bref et vous ne vous excusez même pas ?

- Bah si on s'est excusés ; me dit Allison.

- Non non Ally, je n'ai jamais entendu le mot « pardon » sortir de votre bouche depuis que vous êtes arrivés

- Bon he bha pardon alors ; me répond celle-ci.

- Pas comme ça, je veux que vous le disiez en même temps et en me regardant dans les yeux

Ils soupirent et se retrouvent bien obligés de ravaler leur fierté, ils me regardent tous les deux et me disent en chœur :

- Pardon Elizabeth

- Ok c'est mieux ; je dis satisfaite.

Soudain un détail me revient en mémoire

- Vous avez demandé l'adresse à Marina je présume ?

- Ouais et on a pris cher crois-moi ; rigole Adam.

- Bien fait pour vous ; je ne peux m'empêcher d'ajouter.

Je remets mon oreiller à sa place et m'installe sur mon lit, Allison vient s'assoir sur le bord de celui-ci tandis qu'Adam prend place sur ma chaise de bureau et déclare :

- Tu sais on n'allait jamais partir sans te le dire, on comptait rester à ton appart pendant les vacances

- Et qu'est-ce qui vous a fait changer d'avis ?

- On se sentait coupable d'avoir réagi comme ça .... et puis on était triste que tu sois pas là ; il me répond.

- Ça c'est sûr, une fois je l'ai entendu pleurnicher dans la salle de bains ; me glisse Allison.

- Tu peux parler toi, t'es restée couchée sur son lit à renifler ses draps pendant des heures ; rétorque son frère.

Je me sens rougir, je n'avais pas besoin d'autant de détails ! Heureusement l'appel de ma mère vient nous sauver de toutes ses révélations.

- Venez, on va manger et surtout pas un mot à mes parents sur le fait que je vous loge depuis des mois

Nous descendons tous les 3 et venons nous assoir, il règne une bonne odeur de spaghetti bolognaise. Mes parents tentent de faire la conversation mais je peux voir qu'Adam et Allison sont assez gênés, ils ne se sont certainement jamais retrouvés à table, à manger comme une famille normale.

- Vous faites des études ? ; demande ma mère.

- Oui, on tente d'avoir notre diplôme de mécanique ; répond Adam.

- C'est très bien ça, il en faut, en plus vous pourrez aider Elizabeth si elle a un problème parce qu'elle n'est pas du tout manuelle

Je lève les yeux au ciel, même si je sais qu'il a raison

- Ça c'est sûr, elle a failli foutre le feu à l'appart avec son sèche-cheveux ; ricane Allison.

Son frère lui balance un coup de pied sous la table, quant à moi je ne bouge plus, espérant que mes parents n'ont rien décelé d'étrange.

- Tu les as déjà invités chez toi Elizabeth ? ; me demande ma mère.

- Oui oui, avec Marina, on a joué à des jeux et toutes sortes de trucks ; je bégaie.

Le repas continue sans accro et je prie pour qu'Ally n'ouvre plus sa bouche. Comme il se fait tard mon père décide d'organiser la répartition des chambres pour les nuits à venir.

- Adam tu pourras prendre la chambre d'amis, et on mettra un matelas dans la chambre d'Elizabeth pour Allison ; décide mon père.

Mes parents sont très vieux jeux, pour eux c'est hors de question qu'un garçon dorme dans une chambre avec d'autres filles. Je pensais qu'Adam serait content de pouvoir avoir une chambre pour lui, vu que ça fait des mois qu'il squatte mon canapé, mais il a l'air très contrarié. Allison quant à elle, jubile carrément :

- Oui comme ça on pourra rester entre filles ; ricane-t-elle.

Une fois la table débarrassée, nous remontons et Allison en profite pour continuer à narguer son frère

- Allez dans ta chambre frérot, laisse-nous un peu d'intimité

Je soupire, partager sa chambre avec cette fille pendant 10 jours ne va pas être de tout repos. Nous gonflons son matelas et les jumeaux déballent leurs affaires et s'installent. Je vais mettre mon pyjama dans la salle de bain car je suis bien trop gênée de me déshabiller devant Ally, sachant que ça ne lui dérangerait absolument pas.

Je reviens dans ma chambre et la découvre allongée sur mon lit en petite culotte et top moulant. J'ignore son sourire charmeur et viens me glisser sous mes draps.

- Par contre, tu vas très vite retourner sur ton matelas je te préviens

- Oh allez, on a déjà dormi dans le même lit tu te rappelles ? Je me ferais très petite, promis, à moins que tu ne veuilles autre chose ; elle commence à se rapprocher dangereusement.

- Allison qu'est-ce que tu fous dans son lit ! ; s'écrie une vois masculine.

Je me tourne et aperçoit Adam torse nu dans l'embrasure de la porte

- Toujours la quand il ne faut pas celui-là ; soupire sa sœur.

Il s'avance et vient à son tour se coucher dans mon lit, je me retrouve donc prise en sandwich entre mes 2 colocataires.

- Oh non dégage ; s'exclame Allison.

- Je n'ai pas envie que tu l'agresses sexuellement ; se moque Adam.

- N'importe quoi elle était sur le point de me le demander ; rétorque ma voisine de gauche.

J'aimerais bien mettre fin à cette dispute mais mon corps est en ébullition, je suis collée à mes 2 voisins, l'une en culotte et l'autre torse nu, il faut que je me calme.

- Chut la ferme, on éteint la lumière et on dort ; je déclare.

Ils sont bouche bée, ils pensaient surement se faire recaler à un moment mais non, je me contente de leur souhaiter bonne nuit et vient tirer la couverture. Ils m'imitent après quelques secondes et c'est le silence total. Ma résolution de cet après-midi qui consistait à ne plus me soucier d'eux me parait bien lointaine vu la position dans laquelle je suis, pourtant je ne me suis jamais sentie aussi heureuse que maintenant, je sens que ça va être les meilleures vacances de ma vie.

Entre vousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant