JUSTE UN HUMAIN

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6 décembre 2005, trente-six jours après l'Halloween sanglant.

_ Tu descends TP, je t'emmène au collège.

Je fronce mes sourcils. Je descends les marches. Elle m'a jamais emmené au collège.

_ Pourquoi?

Elle met son manteau et prend ses clés.

_ Je ne veux pas prendre le risque que tu sèches ou que tu rejoignes tes amis.

_ Mais je n'ai jamais séché. Et mon ami n'est pas au même collège que moi.

_ Qui me dit que tu n'as pas menti?

Je souffle, énervée. Déjà qu'elle ne me croit pas pour les courses alors qu'elle se fasse des films maintenant. Je mets mon manteau en soupirant. Je pars directement dans la voiture. Heureusement, que c'est une semaine, pas plus.
Je croise mes bras, j'esquive le regarde de ma mère quand elle rentre. Elle démarre la voiture et elle roule. Le trajet a à peine durée cinq minutes. Je sors sans lui dire au revoir. Elle doit comprendre que sa méfiance me plaît pas. Je rejoins mes amis dans la cours.

Les cours sont enfin finis. Je sors dehors prête à rentrer à pied. J'entend qu'on m'appelle. Je me tourne, un sourire se dessine sur mes lèvres, Chifuyu. Je m'avance vers lui en faisant de grands gestes. Il me baisse les bras.

_ J'ai vu ta maman dans le parking.

Je le regarde surprise.

_ Quoi? Vraiment?

_ Oui.

Je lève mes yeux au ciel. Elle vient même me chercher maintenant.

_ Elle ne t'a pas vu?

_ Non j'ai été discret.

Je rigole doucement. J'ai peur qu'elle nous voie maintenant. Je sens qu'on me prend les bras, je me retrouve sur mes fesses. Chifuyu me fait signe de me taire. Il approche son visage du mien, je retiens mon souffle.

_ Ta maman.

Son souffle caresse mon oreille. J'hoche la tête.

_ Donnes moi ton numéro s'il te plaît.

Chifuyu me regarde surpris. Il hoche la tête, il sort son téléphone et me le tend. Je vais dans ses contacts. Je vois que le numéro de Baji est épinglé. Je m'attarde pas, je ne veux pas rentrer dans sa sphère privé. Ça ne me regarde pas. J'enregistre mon numéro.

_ Ça sera à toi de m'envoyer le premier message Chifuyu.

Il range son téléphone en rigolant avec moi.

_ T'inquiète.

Des collégiens nous jettent des regards indiscrets. Ils doivent nous juger. Nous sommes au sol, côte à côte, derrière une poubelle encore. Je me mets à rigoler doucement.

_ C'est un peu drôle quand même.

_ C'est vrai j'ai l'impression d'être un fugitif.

Je mets ma main devant ma bouche pour atténuer mon rire.

_ Tu vas nous cramer TP.

Il rigole doucement aussi. Je jette un regard et je tombe pile sur celui de Yuri, je le vois fronce les sourcils et il se dirige vers nous. Il me jauge du regard et il jette un coup d'œil à Chifuyu qui lui fait un coucou de la main.

_ Pourquoi tu te caches de ta mère?

_ C'est une longue histoire. Ne dis rien Yuri s'il te plaît.

Je le fixe en attendant sa réponse. Il passe de me regarder à regarder ma mère puis Chifuyu. Ses joues gonflent.

_ Tu me dois des explications.

_ Je te dis tout demain.

Il hoche la tête puis il part sans rien dire à ma mère. Yuri est un ami fidèle. Je n'ai aucun doute sur lui. Je souris à Chifuyu.

_ Je vais y aller. Sinon je risque de passer d'une à trois semaines punie.

Il hoche la tête. Je me lève de ma cachette. Chifuyu reste le temps que je parte. Je rejoins ma mère qui me sermonne un peu.

Je me jette dans mon lit. Je prend mon téléphone et attend une notification. Celle de Chifuyu.

Mais rien.