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19 décembre 2005, quarante neuf jours après l'Halloween sanglant.

Ça fait dix jours que je n'ai pas parlé avec Chifuyu, je n'ose pas vraiment. Je suis convaincue qu'il n'est pas comme les tueurs de mon frère mais il reste quand même un délinquant.

Je sors du collège toujours pensive. Je pose mon pied sur la route, je fais un pas, sauf que mon corps se fait pousser loin de la route. Un hoquet de surprise sort de ma bouche. Une voiture arrive à toute vitesse à côté de moi et fait voler tous mes cheveux. C'était moins une, j'aurais pu me faire écraser. Je me tourne. Mon cœur rate un battement, Chifuyu me regarde avec un petit sourire. Ça fait dix jours que je ne l'ai pas vu ni même aperçu.

Je ne sais plus comment me comporter avec lui, c'est étrange. Je lui fais un petit sourire, je prend contenance. Chifuyu reste mon ami et j'ai promis de l'aider si il avait besoin. Je ne peux pas le laisser.

_ C'était moins une. Merci Chifuyu.

Il ouvre ses yeux étonnés puis il me sourit. Il a vu que j'étais prête à lui reparler comme avant.

_ Tu peux traverser maintenant. Je te raccompagne.

_ Oui!

Nous traversons et marchons. Je lui parle un peu de ma journée au collège et il me parle du chat que je lui ai donné. Une conversation comme avant que je sache que c'était un délinquant. Ma maison arrive trop vite, je lui fais un petit signe de main et je pars en souriant. Tout ça m'avait manqué. Chifuyu m'avait manqué.
Je m'arrête, je me mord la lèvre et je me tourne. Chifuyu est en train de partir. Je le course en l'appelant.

_ Chifuyu!

Il se tourne en m'entendant.

_ Oui?

_ Je suis désolée d'avoir parlé de Baji.

Il comprend immédiatement. Il hoche sa tête doucement.

_ J'avoue que ça m'avait pas plus et même énervé. Mais je comprends ce que tu as ressentis.

_ Merci.

Un sourire tendre se dessine sur mes lèvres. Ce garçon est incroyable.

_ Et je suis désolé de t'avoir menti.

Ma main se pose sur son épaule.

_ Je t'ai pardonné.

Il rigole un peu.

_ Tu es un trop gentil garçon Chifuyu.

Je lui tapote l'épaule en rigolant et je pars. Notre relation est revenue sur les bonnes bases. Je sautille discrètement.

J'entre chez moi, un énorme sourire figé sur mon visage. Je sens le regard de mes deux parents.

_ Il est pour qui ce joli sourire?

Mon père me fixe du canapé pour avoir la réponse.

_ Pour personne.

Je vais dans ma chambre. Je me jette dans mon lit. Je reçois une notification, je prend mon téléphone, la lumière de l'écran me fait mal aux yeux.

JUSTE UN HUMAINOù les histoires vivent. Découvrez maintenant