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9 novembre 2005, neuf jours après l'Halloween sanglant.

Je bondis de mon lit. Je jette mon manga parterre en entendant la sonnette. Le preneur est là. Je me regarde dans le miroir, je recoiffe rapidement mes cheveux en désordre. Ma tenue n'est pas ouf, un jogging et un t-shirt. Je suis blessée c'est une excuse.

Je descends le plus vite les marches. C'est à dire à un à l'heure car je peux pas courir. Je dépose doucement mon pied avec l'attelle sur la dernière marche puis j'ouvre la porte en vitesse.

_ Bonjour!

_ Bonjour.

Je me tétanise. Des cheveux blonds et des yeux bleus. C'est l'inconnu qui m'a aidé. Il a un grand sourire sur son visage. Je me décale pour le laisser entrer.

_ Bon hum. Les chatons sont dans le salon.

Je marche du mieux que je peux mais avec une attelle c'est compliqué. Je pointe du doigt les trois chatons qui sont en train de courir. J'entends le rire de l'inconnu. Il se met à la hauteur des petits chats et il les caresse pendant qu'ils lui font la fête. Je suis rassurée qu'il fasse parti des preneurs, il a l'air d'être un amoureux des chats.

_ Tu comptes prendre lequel?

Il se tourne vers moi et un petit sourire triste se dessine sur ses lèvres.

_ Le chaton noir.

J'hoche la tête doucement et je lui fais un sourire tendre.

_ Il aime beaucoup jouer. Il fout beaucoup le bazar mais c'est un chaton très attentionné. Pas plus fidèle que lui.

L'inconnu me regarde et je vois des larmes perlés sur ses joues. Je me mets à paniquer, je bouge mes mains de tous les côtés.

_ Oh je suis désolée. Je ne voulais pas dire quelque chose de mal.

En voyant ma réaction. Il met ses mains sur ses joues, il cache son visage. Je m'approche de lui en douceur.

_ Désolé. Je sais pas pourquoi je pleure.

_ Ne t'excuses pas. Tu en as besoin. Pleure autant que tu veux j'ai un stock de mouchoirs. Pleure vas y.

Il me regarde surpris. Je vois dans ses yeux qu'il est brisé. Par quoi je ne sais pas. Mais il a juste besoin de pleurer.

_ J'ai assez pleuré comme ça.

_ Si tu as besoin c'était pas assez. Ton corps et toi même vous en avez besoin. Et parler ça peut aider.

Ses larmes coulent toutes seules. Il doit vraiment avec mal. Je m'approche de lui et je lui pose ma main sur son épaule.

_ Je peux?

_ Hum?

_ Je prends ça comme un oui.

Je met mes mains sur son dos et l'entoure de mes bras. Sa tête se niche dans mon cou. Je ne sens pas ses mains sur mon dos. Il ne doit pas oser ou être surpris par mon geste.

Je sens deux mains chaudes se coller à mon dos et des larmes mouillées mon haut.

_ Merci.

Son souffle me fait rater un battement. Je ne savais pas qu'on pouvait être lié à une personne avec un simple câlin. Ma vie suit maintenant la route de cette de cet inconnu.

Il se détache tout seul de notre câlin. Il me regarde gêné mais il sourit. Un sourire qui me fait ouvrir grand mes yeux. Il pointe mon attelle du doigt.

_ Tu étais bien blessée.

_ Bien vu Sherlock!

Il rigole un peu. Il continue de jouer avec les chatons. Je pars rapidement vers la salle de bain. Je sors un paquet de mouchoir et y glisse un petit papier. Je lui jette en rigolant. Il se prend le paquet en pleine face. Il se retourne et il me tire la langue. Il glisse la paquet dans sa poche. Il jette un regard à la fenêtre.

_ Je vais y aller. Merci.

Je lui fais un petit sourire. Il sort de chez moi, je regarde le ciel, il fait bientôt nuit. Je ferme la porte après nos au revoir. Je me tourne avec un grand sourire sur mes lèvres. Je sursaute en entendant la porte être frappé. Je l'ouvre de nouveau. Il est encore là. Ma tête bascule sur le côté.

_ Oui?

_ Je ne t'es pas demandé ton prénom.

Je rigole. C'est vrai on a oublié toutes les présentations.

_ TP. Et toi?

_ Chifuyu.

Je lui souris. C'est un beau prénom.

_ Au revoir Chifuyu.

PDV Chifuyu

Sa porte d'entrée se ferme. Je ne sais pas quoi penser. Je me suis complètement lâché devant elle. C'était idiot de ma part. Mais son sourire et se qu'elle dégage, j'avais l'impression de pouvoir tout lui dire. La mort de Baji m'a boulversé. Je ne ferrais jamais son deuil. Je vais juste apprendre à vivre avec ça.

Je mets mes mains dans mes poches. J'ai traîné, il fait bientôt nuit. Je sens le paquet de mouchoirs que je risque d'utiliser. Le trajet a été calme. L'image de Baji reste collé à mon esprit.

Je saute dans mon lit. Mon tas de shojo tombe au sol. Je n'y touche pas. Une larme coule sur ma joue. Pourquoi je pleure toujours quand je parle ou pense à lui? Je sors le paquet de mouchoirs que TP m'a donné. J'y prend un mouchoir et un papier tombe sur mes draps en même temps. Je fronce mes sourcils. Je l'ouvre et un sourire se dessine sur mes lèvres.

« N'oublie pas, il faut pleurer pour mieux guérir. Et les larmes ne sont pas pour les faibles c'est une manière de montrer notre attachement et notre humanité. Tu es juste un humain. TP »

Je glisse le papier dans mon manga préféré pour ne pas le perdre. Je regarde le plafond mes mains derrières ma tête. Je suis juste un humain.

Fun fact: J'écris cette histoire en ayant 7 sept chatons chez moi. Un de mes chat a eu une portée. Je suis aux anges! Ils sont trop mignons!

JUSTE UN HUMAINOù les histoires vivent. Découvrez maintenant