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2 décembre 2005, trente-deux jours après l'Halloween sanglant.

La journée est passée si longuement, je regarde l'horloge de la classe, mon pied frappe le sol. Puis la sonnerie se fait entendre. Je saute de ma chaise, je range mes affaires rapidement et je sors dehors le plus vite possible. J'esquive Yuri, je lui fais un petit sourire.

_ TP?

_ Je suis désolée, je dois y aller! À demain Yuri!

Je le vois hocher la tête. J'ouvre mon casier et je mets mes chaussures. Je met un coup à la porte du collège et je sors. Je cherche du regard, Chifuyu, je le vois adossé à une moto. Mon sourire s'efface. Une moto?
Je m'avance suspicieuse. C'est une énorme moto. Je la fixe.

_ Tu n'as jamais vu de moto?

Je lève ma tête vers lui. Il a un grand sourire dessiné sur ses lèvres. Il tapote fièrement sur sa moto.

_ Pas une aussi énorme. Tu habites loin?

_ Trente minutes de marche. Pas que j'aime pas marcher avec toi mais je ne pense pas que ta mère voudra que tu rentres tard.

_ C'est vrai.

Je frappe mes mains entre elles.

_ Je ne suis jamais montée sur une moto.

Il se met à rigoler.

_ Je vais avoir l'honneur de faire ton premier trajet.

J'hoche la tête avec un petit sourire. Il sort un casque et me le tend.

_ Mets le.

Je le met et le ferme. J'ai l'impression d'avoir une grosse tête. Ou être une astronaute. Il me regarde faire. Il dépose ensuite ses mains sur le casque et le fait bouger.

_ Il est assez serré?

Je parle mais j'ai l'impression qu'il ne m'entend pas bien. Il ouvre le casque d'un geste de main au niveau de mes yeux.

_ Non. Comment on fait pour le serrer?

Il place ses mains au niveau de mon cou. Je le sens resserrer le casque. Il le refait bouger et il me fait un pouce en l'air avec un grand sourire.

_ Tu ne mets pas de casque?

_ Non j'en met jamais.

Il dit ça comme si c'était normal.

_ Pourquoi j'en met un alors?

Il bascule sa tête sur le côté.

_ Pour te protéger.

Je fais la moue et croise bras.

_ Tu ne te protèges pas toi.

_ J'ai l'habitude.

Il monte en premier et me tapote la place derrière. Je monte, un peu gênée, j'ai l'impression d'être collée à lui.

JUSTE UN HUMAINOù les histoires vivent. Découvrez maintenant