35- Dernier jour.

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"Mercredi onze octobre deux mille vingt-trois.

Je reste là, assise sur ma chaise, dans cette pièce noire. L'obscurité m'a envahie, je ne sais pas depuis combien temps je suis ici.

J'observe les mouches tourner autour des rats morts au fond de la pièce. Le sang séché sur mes chevilles me fait tourner la tête.

Mes membres sont attachés depuis le jour où ils m'ont enfermé ici. Dans cette cave, la cave de leur maison.

Tout mon corps est engourdi et tous mes membres me font mal. Je ne sais pas quand ils passeront dans la journée pour me nourrir.

Ils m'ont séquestré, mais j'ai le droit à un repas par jour. Quel luxe.

Mon odeur doit être nauséabonde. Je n'ai pas pris de douche depuis que j'ai mis au monde mon fils.

Mon enfant.

Sa présence me manque tellement. Je ne pensais pas qu'en faisant naître, je le condamnerais à mort.

Comment j'ai pu être aussi naïve en pensant que mes parents pourraient accepter ma grossesse sans rien faire.

Je ne sais pas ce que j'espérais.

Mes parents l'ont tué, mais je l'ai condamné à mort, je suis la seule responsable. "

Je peine à retrouver mon souffle quand je me réveille en sursaut. Mes mains tremblent, je passe ma main sur mon visage en essayant de chasser mes mauvaises pensées.

Soudain, je sens une main se poser sur ma jambe dénudée. Je me tourne et le visage de Clay endormie à côté de moi apparaît dans mes yeux. Ses lèvres légèrement entrouvertes me font sourire.

Il se tourne subitement et entoure ma taille de ses bras. Sa poitrine se soulève légèrement à chacune de ses respirations contre ma cuisse.

Je passe ma main dans ses cheveux blonds, pour la première fois depuis des années. J'avais l'habitude de le faire quand on était adolescents.

Soudain, l'odeur du shampoing à la cannelle de la mère de Clay, et de Clay, monte à mon nez. Je rapproche mon nez de ses cheveux et l'odeur de cannelle colle aux cheveux longs de Clay.

Un téléphone sonne sur la table de chevet et je vois le téléphone de Clay sonner sur celle-ci. J'attrape le téléphone et le nom de Limyn s'affiche. Je décroche et la voix de ce dernier me surprend tout de suite.

- Clay il faut que tu viennes maintenant, on a retrouvé l'homme qui a volé ta princesa.

- On arrive. Dis-je avant qu'on me retire le téléphone de la main.

Clay se redresse et porte le téléphone à son oreille. La voix de Limyn retenti jusqu'à mes oreilles mais je suis incapable de comprendre ce qu'ils se disent.

Il se lève et s'habille pendant que je copie ses mouvements. Il se retourne et me dévisage sans rien me dire. Il sait que quoi qu'il me dise, je le suivrai.

J'attache mes cheveux en une queue de cheval haute en attendant que Clay termine son appel téléphonique.

Je me lave rapidement les dents, quand soudain, je le vois camoufler une arme dernière son pull. Le même pull qu'il porte le soir de mon retour.

Le soir où tout a commencé.

Nous quittons la chambre et je ne le vois pas descendre les escaliers. Au lieu de ça, je le vois regarder autour de nous et il s'avance en direction d'une porte isolée au fond du couloir. Il s'arrête devant celle-ci et il tapote le plafond du bout des doigts.

Je fronce les sourcils, je ne peux m'empêcher de rigoler face à son comportement. Il se tourne vers moi et il se place dans mon dos. Je laisse échapper un léger cri quand je sens mes pieds quitter le sol.

Il me porte sur ses épaules et ma tête cogne le plafond à cause de nos deux tailles réunies.

- Trouve une faille. Me demande Clay, sous moi en me plaçant sous le morceau du plafond qu'il tapote quelques minutes plus tôt.

Je palpe le plafond, quand un morceau du plafond se soulève sous mes doigts. Je sursaute alors que le visage de Limyn apparaît devant moi. Il rigole en nous voyant tous les deux de cette manière.

Clay me dépose par terre quand son ami nous envoie une échelle. Je grimpe sur cette dernière et à peine je passe le pas du grenier qu'une odeur de saleté et d'humidité me frappe les narines.

La poussière et l'obscurité dominent la pièce. Seule une lampe de poche éclaire l'endroit. Un homme est accroché avec des cordes à une chaise au centre de la pièce.

Limyn me salue en m'offrant une bise pendant que je m'enfonce dans la poussière et l'obscurité. Je suppose que c'est cet homme, notre mission depuis le début.

Soudain, un bruit résonne dans le grenier de cet hôtel. Je sursaute et je vois le corps de la mission se secouer sur la chaise.

- Libère-moi, tu regretteras de m'avoir kidnappé. Siffle-t-il entre ses lèvres.

Clay s'approche doucement de lui et il lui demande une première fois :

- Révèle-nous qui est ton chef ?

L'homme continue de jurer quand Clay sort l'arme qu'il caché derrière ses vêtements, il la pointe sur la tempe de cet homme. Ce dernier perd subitement toutes ses couleurs.

- Je vais te dire ce qui va se passer. Ce grenier est insonorisé, personne n'entendra tes cris. Donc soit, je te tue avec souffrance, soit je te tuerais rapidement sans douleur. Rétorque-t-il.

C'est fou comme il est rassurant.

- Mais si l'envie m'en prend. Je te laisserais pourrir ici, tu mourras rapidement de soif, ou de faim, tu sombreras dans la folie puisque tu seras privé de tout contact humain. Alors si tu veux mon avis, coopère.

Il ne dit toujours rien alors Clay retire le cran de sécurité, il enfonce encore plus l'arme sur sa tempe.

- C'est la dernière fois que je le répète, dit-nous qui est ton chef.

Alors qu'il ne dit toujours rien Clay s'apprête à tirer et immédiatement l'homme s'exclame :

- Jake Cairo, c'est Jake Cairo le chef des Wicked.

Je fronce les sourcils alors que tout s'éclaire dans ma tête, Jake n'a plus de gang depuis que son père l'a renié, alors il devait en avoir un autre. Donc il a acheté le gang et il l'a fait connaître grâce au versement de ma mère.

C'est pour ça qu'il me l'a pris, il en avait besoin. Il me l'a volé.

Un coup de feu fait résonner mes oreilles. Le corps de l'homme se laisse tomber sur la chaise.

Limyn s'approche de Clay et il lui offre une accolade, il s'approche de moi et m'enlace avant de se retourne vers le Cairo et lui dit :

- J'espère qu'on se reverra dans de meilleures circonstances Clay. Rentre bien Myévaa.

Je le salue en lui offrant un sourire. C'est le dernier jour de notre mission.

- On se reverra, j'espère. Passe le bonjour à Koa et Pandora.

Il quitte le grenier et nous fait signe de partir rapidement. On descend tous et Clay referme le plafond.

- Prépare-toi princesa, on rentre chez nous. 

Myévaa tome 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant