Chapitre 6

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Chapitre 6.

Toc Toc Toc

Peu après minuit, Lucifer sortait tout juste de la douche quand il entendit frapper à la porte de sa chambre.

— Une seconde !

Au moins le temps d'enfiler un pantalon... Son regard scanna la pièce à la recherche de ses vêtements. Il avait à peine réussi à mettre la main sur ceux-ci que la porte de la chambre s'ouvrit.

— Belle soirée, votre majesté, vous profitez d'une jolie vue depuis cette chambre, presque aussi belle que depuis ma tour radio. ~

Les joues rouges de Lucifer rougirent encore davantage quand Alastor se fraya un chemin dans sa chambre. Il était encore torse nu, sa serviette nouée lâchement sur sa taille.

Alastor resta lui-même figé un instant en le voyant. Malgré ce qu'il avait entendu tout à l'heure, il ne s'attendait pas à tomber sur le roi des enfers à moitié à poil. Sa taille était si étroite... il se fit la réflexion qu'il pourrait en faire le tour avec ses deux mains. Bien entendu, il n'ignorait pas la puissance de Lucifer. Au contraire. L'ange était la créature la plus puissante ici-bas. En revanche, son corps était petit, donnant une fausse impression de fragilité.

Les yeux du démon parcoururent la chair blanche, s'arrêtèrent sur sa poitrine. Il pouvait entendre les battements du cœur qui pompait le sang doré, imaginer qu'il suivait ses veines du regard sous la peau. Il se mit à saliver lorsque ses yeux se posèrent sur la gorge de Lucifer.

Mal à l'aise d'être ainsi observé et rouge jusqu'aux oreilles, Lucifer resserra la serviette autour de sa taille.

— Hum... je m'habille... et je reviens ! déclara-t-il rapidement avant de s'enfermer dans la salle de bain.

Qu'est-ce que le démon fichait là à cette heure de toute façon ! Ne devrait-il pas être en train de dormir ? À la fois gêné et énervé par cette intrusion soudaine de son intimité, l'ange s'adossa quelques secondes contre la porte avant de se ressaisir. Il sautilla pour enfiler son pantalon et étira la main pour...

Sa chemise.

Merde.

Il l'avait laissée dans la chambre.

Le roi soupira de découragement et, à contre cœur, entrouvrit la porte de la salle de bain et se racla nerveusement la gorge.

— Al... hum... pourrais-tu me passer ma chemise ?

Il étira le bras à l'extérieur pour se saisir du vêtement.

— Mais bien sûr, votre majesté. ~

La voix du démon sonnait anormalement mielleuse. Lucifer attrapa sa chemise et referma la porte en la verrouillant. Il termina de se rhabiller et prit quelques secondes pour se préparer. Ses confrontations avec Alastor lui foutaient généralement les nerfs en boule.

Avec un air aussi détaché que possible, il rouvrit la porte.

— Alors... hum... tu voulais me parler ?

— Je vois que tu as bien reçu mon cadeau ~, fit remarquer le démon en désignant la radio rétro posée sur le bureau.

Il avait réussi à reprendre le contrôle de sa soif pendant que Lucifer était dans la salle de bain.

— Ah ! Oui ! Merci pour cela d'ailleurs... J'étais assez surpris, mais elle est belle. Très belle.

C'était bizarre. Alastor était trop gentil. Ça ne pouvait rien augurer de bon.

— Cette radio provient de ma collection personnelle. Je suis ravie de la savoir entre bonnes mains. ~

— Bien sûr... Je m'en occuperai comme d'un des canards de ma collection

— Ah oui, quel hobby... fascinant ~, dit Alastor en se saisissant au hasard d'un canard sur le bureau.

— Heu... attention, celui-là, il...

Aussitôt, une langue de feu jaillit du bec du canard, prenant Alastor de court.

— Fuck.

Il jura malgré lui en laissant le canard tomber au sol.

— ... il crache du feu, compléta Lucifer à voix basse. Le lance-flamme n'est pas encore au point... les capteurs sont trop sensibles.

Il se pencha pour ramasser le canard et le remettre sur le bureau. Alastor se montra ensuite beaucoup plus prudent avec les autres objets de la collection inusitée du roi. Pendant une seconde, Lucifer se demanda s'il était fou... mais il aurait juré que...

— Le filtre de radio sur ta voix. Il n'était pas là quand tu as juré.

— Je ne vois pas de quoi tu parles. ~

— Mais si, j'en suis certain !

— Impossible. ~

Pourtant, il aurait juré qu'Alastor avait été déstabilisé un instant.

— Enfin... hum... pourquoi tu es là ?

— J'ai dit que nous devions parler de notre façon de gérer l'hôtel pendant l'absence de Charlie. ~

— Doit-on absolument faire cela en pleine nuit ?

— Tout le monde sait que la nuit nourrit les esprits créatifs, mon cher ! ~

— Ah oui...

Lucifer avait créé quelques chouettes canards en pleine nuit, c'était vrai.

— Mais il se pourrait aussi que j'ai une autre demande. ~

— Une autre... demande ? Est-ce que la blessure s'est rouverte ? C'est en lien avec notre pacte ?

Le démon chassa ses interrogations de la main.

— Non, non, rien à voir, votre majesté ! ~

Le regard d'Alastor s'assombrit.

— Quoique...~, ajouta-t-il.

— Tu ferais mieux de parler tout de suite. Je dois me lever tôt pour m'occuper de l'hôtel demain matin.

Il voulait bien faire les choses. De cette façon, Charlie serait fière de lui. C'était tout ce qui comptait.

— Que sais-tu du sang angélique ? ~

Lucifer haussa les épaules avec nonchalance. C'était un truc tout à fait banal.

— Ce que je sais de mon sang ?! Il peut guérir. Il a plein de propriétés. C'est du sang angélique, quoi.

Alastor plissa les yeux.

— Oui... et pour les démons, il est comme une drogue. Après y avoir goûté une fois, il semble que personne ne soit en mesure d'oublier sa saveur extraordinaire ! ~

Pendant un instant, les yeux d'Alastor virèrent au vert et sa voix grésilla un peu plus qu'à l'habitude. La soif revenait, plus dévorante... Il avait besoin de ce sang.

— Oh...

Alastor s'approcha de Lucifer et lui agrippa le poignet pour le hisser à la hauteur de ses lèvres.

— Wow, qu'est-ce que tu fais ! Alastor ! s'exclama Lucifer avec surprise.

Le cerf découvrit ses canines avec appétit.

— Faisons un pacte, votre majesté. ~

A Taste So Divine You Could Get Addicted [RadioApple]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant