Soonyoung se regardait depuis de longues minutes déjà, dans le miroir de sa salle de bain. Il essayait d'accepter le reflet qu'il voyait, mais c'était de plus en plus difficile. Voir ses yeux de leur couleur naturel ne faisait que lui rappeler qu'à tout instant, ils pouvaient prendre cette teinte verte qui l'horrifiait.
Trois coups résonnèrent sur la porte. Soonyoung invita la personne à entrer, et la seconde d'après, la tête de Jihoon passa par l'ouverture.
— Tout va bien Soonyoung ? Tu es là-dedans depuis une éternité...
Le fils d'Hadès hocha la tête et décida d'enfin sortir de la salle de bain où il s'était confiné pour rejoindre Jihoon dans sa chambre. Les marques sur la peau du fils de Poséidon s'estompaient ; elles auraient disparu, à leur grand soulagement, d'ici leur concert à Singapour, même si les marques de morsures, plus persistantes, devraient sans doute être camouflé à renfort de correcteur.
— J'ai dû mal à réaliser, soupira Soonyoung en se laissant tomber sur son lit. J'ai l'impression qu'il est de plus en plus terrible...
Sachant que ce "il" désignait son lui fou, Jihoon ni ne confirma, ni de démentit. Il se contenta de s'asseoir à côté de son petit-ami sur le lit et de se blottir contre lui.
— On a dit, pas de culpabilisation, lui rappela doucement le demi-dieu des Mers. Tout va bien...
Soonyoung prit une profonde inspiration et s'obligea à hocher la tête. Du coin de l'œil, il regarda Jihoon et serra les lèvres en constatant une fois de plus l'état de son corps. Il se souvenait très bien de ce qui s'était passé ces quatre derniers jours, où il était resté dans son Télos, en proie à sa folie. Maintenant qu'il en était sorti, il n'arrivait pas à ne pas s'en vouloir.
— Tu es sûr que... que tu aimes ce qu'il fait ?... demanda-t-il prudemment.
De légères rougeurs apparurent sur le visage de Jihoon alors qu'il répondait :
— Oui, Soonyoung... Je t'assure que j'aime ça. Je t'aurais dit stop si je ne me sentais plus à l'aise.
— Tu es sûr qu'il s'arrêterait ? s'enquit Soonyoung. J'ai toujours l'impression qu'il est incontrôlable.
— Tu m'aimes, Soonyoung. Et je te fais confiance.
Soonyoung déglutit difficilement et tournant son regard vers le grand vivarium dans sa chambre. Son serpent y était enroulé autour d'une large branche. Il semblait dormir, mais Soonyoung n'était pas certain. Il ne connaissait pas grand-chose aux serpents, en vérité. Il en était toujours effrayé, d'autant plus en repensant au jour, il y avait des mois de cela – le jour où il avait découvert être un demi-dieu – où son père l'avait fait mordre par un grand serpent noir qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à celui avec lequel il cohabitait.
Le fils d'Hadès ressentait un pincement au creux de sa poitrine en entendant Jihoon parler. Soonyoung s'obstinait à appeler sa folie "lui", tandis que Jihoon disais "toi". Jihoon considérait que cette folie était Soonyoung, mais Soonyoung ne parvenait toujours pas à admettre que c'était lui, et pas une autre personne. Il était conscient, pourtant, que c'était son âme. Mais moralement, il ne pouvait admettre qu'il était ce fou qui prenait plaisir à la violence.
— Tu lui as donné un nom ? demanda Jihoon.
Soonyoung sursauta, tiré brusquement du cours de ses pensées, et se tourna vers Jihoon, les yeux grands ouverts. Il n'avait pas réalisé qu'il fixait sans un mot le vivarium depuis quelques minutes déjà.
— Qu-Quoi ? bégaya-t-il.
— Ton serpent, précisa le demi-dieu des Mers. Tu lui as donné un nom ?

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DEKAEPTAIA ⋮ ΔΕΚΑΕΠΤΆΙΑ |Livre I|
FanfictionἌνδρας μοι ἔννεπε, Μοῦσα... Muse, raconte-moi les hommes aux mille talents qui, mortels parmis les Olympiens, entamèrent leur quête de gloire ; qui découvrirent leur puissance divine sur le chemin de la guerre et prirent les armes pour affro...