60 : tes coups de blues sont pour elle un quatre-heures à bouffer

119 15 40
                                    

TW : transphobie 

~ Bonne lecture ~ 



23 février 2030 :

- Tu ne peux pas partir comme ça Loup, tu es notre fils, tu peux pas faire ça, s'il te plait. Tu reviendras ?

Surplombant ses parents de la première marche de l'escalier, sacs remplis en main, Loup avait un visage neutre et froid qui ne trahissait aucunement la tempête qui se jouait dans son cœur. Il traversa le salon sans dire un mot, évitant sans mouvement brusque toutes les tentatives que faisait sa mère pour tenter de l'arrêter. Il sentait leurs regards sur son dos, il entendait dans sa tête leurs voix se mélanger, toutes leurs belles paroles, tous leurs mensonges. N'y tenant plus, Loup s'arrêta dans l'embrasure de l'entrée, lâcha les sacs dans un bruit sourd qui suffit à figer le temps. Il se retourna lentement vers ses parents, marcha de nouveau vers eux. Il n'avait qu'une envie, faire disparaître le petit sourire sur le visage de sa mère en la frappant, mais il avait encore du respect pour lui-même, il ne s'abaisserait pas à ça.

- Maman... J'ai essayé d'y croire, vraiment. Pendant les 12 premières années de ma vie, je vous admirais, vous étiez mes modèles, et sincèrement je n'aimais personne plus que vous. Sauf Remus. Je savais qu'il était différent, je l'ai toujours su, mais ça le rendait unique, fort, parfait. A la seconde où j'ai compris que ce n'était pas normal pour vous, je vous ai détesté de tout mon cœur. Mais inconsciemment j'ai toujours espéré que vous vous rendiez compte que c'était toujours votre enfant, que c'est ni son genre ni son prénom qui font sa valeur. Je savais putain, je savais que ça n'arriverait pas, que vous êtes des putains de connards transphobes, homophobes et tout ce que vous voulez.

- Tu sa-

- Tais-toi, laisse-moi finir. Tu voulais que je reste ? Tu voulais que je te parle ?! Alors écoute moi putain, laisse moi parler merde.

Un regard vers son père lui apprit qu'il s'apprêtait à le reprendre sur sa façon de parler à sa mère, mais il n'eut qu'à faire un pas vers lui pour que sa remarque meurt sur ses lèvres avant même qu'il ne la prononce.

- J'ai honte d'avoir des parents comme vous, j'ai honte quand je dois expliquer que je ne parle plus à mes parents parce qu'ils sont toxiques et répugnants. J'ai eu honte quand j'ai du expliquer à mon petit frère de 10 ans que si ses parents le détestent c'est juste parce qu'ils sont incapables d'ouvrir leurs petits esprits étriqués de merde. Vous savez ce que c'est d'entendre son petit frère pleurer chaque nuit à cause de vous, de votre haine, de vos remarques ? J'ai honte pour vous, je ne sais pas comment vous faites pour vous regarder dans un miroir après ce que vous avez fait.

- On l'a hébergé, on l'a éduqué, on l'a laissé faire toutes ces conneries d'opérations, son changement de prénom, mais toi tu t'en fous de tout ce qu'on a fait pour vous, tu te fiches de ce qu'on pense et de ce qu'on fait.

Il n'en croyait pas ses oreilles, il ne savait pas s'il était plus en colère par sa mauvaise foi ou parce qu'elle essayait encore une fois de retourner la situation à son avantage.

- Arrête de mentir, ARRÊTE ! Je n'en peux plus de vous et de vos mensonges ! Tu veux te persuader que tu es une bonne personne ? Grand bien t'en fasse, j'en ai plus rien à foutre. Mais arrête de te faire passer pour la victime maman, ou fais en sorte de cacher les preuves qui disent le contraire.

- De quoi tu parles encore Loup ?

- Des papiers de l'hôpital. C'est bien joué, félicitations, si j'ai besoin de gâcher la vie de quelqu'un un jour je vous appellerai, vous faites ça à merveille. Tu voulais savoir si j'allais revenir maman ? Je vais me faire un plaisir de revenir oui, avec Remus et les flics.

I Wanna Die, I Don't Wanna Die (Wolfstar)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant