21. Confessions

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Quelques jours plus tard

Ce soir-là, Althea et Jamie se promènent plus qu'ils ne patrouillent, accompagnés par les lueurs éparses des diodes-néons qui se reflètent sur les pavés humides et créent des ombres dansantes dans la nuit.

Soudain, alors que la montre-hologramme d'Althea l'avertit d'une présence, un rugissement puissant déchire l'air et résonne dans les ruelles sombres. Les deux amants s'arrêtent et se raidissent quand ils distinguent la silhouette massive d'un singe-garou qui surgit de l'obscurité — poils hérissés, crocs acérés et yeux orange brillant.

Althea et Jamie échangent un regard déterminé, dégainent leurs armes et se mettent en position défensive. Leur adversaire se précipite sur eux et le combat commence dans un tourbillon de mouvements, de griffes et de lames scintillantes. Althea agite son arme, programmée en lance courte, devant lui, à droite puis à gauche, pour le faire hésiter, tandis que Jamie tourne autour de lui. Il finit par se lancer, la jeune chasseuse esquive son coup de griffe, et Jamie abat sa hache dans son dos.

Le singe-garou rugit de douleur et de frustration et se retourne vers le démon, ce qui permet à Althea de planter sa lance à quelques centimètres de là où Jamie l'a touché. Dans une coordination impeccable, proche d'un ballet, les deux amants réitèrent à plusieurs reprises ce type d'attaque.

Alors que leur assaillant commence à montrer des signes de fatigue, Althea et Jamie l'encerclent, puis ce dernier assène un ultime coup de hache à l'arrière de la tête du primate. Il titube dans un grognement guttural et s'effondre au sol. Les deux compagnons d'armes, de la sueur perlant à leur front, reprennent leur souffle et s'assurent qu'il est bien mort grâce à la clarté de la pleine lune.

Après un instant, Althea range son arme et fait rouler ses épaules.

— Bon, je crois que ça suffit pour ce soir, affirme-t-elle.

— Oui, tu as raison. Il n'est pas si tard, tu veux venir un moment chez moi ?

— Ok, répond-elle avec un grand sourire.

Ses lèvres imitent les siennes pour s'étirer en un sourire qui, il faut l'avouer, ne peut être qualifié que de béat. Des papillons s'agitent alors dans son ventre : il l'intoxique tout à fait, un peu plus chaque jour, et c'est de toute évidence réciproque. Le temps passé ensemble chaque soir ne suffit pas, leurs baisers et leurs étreintes passionnées ne suffisent pas.

Elle aimerait se perdre complètement en lui et ne jamais revenir.

Ils marchent main dans la main d'un bon pas, sans parler mais en se jetant des regards complices, et arrivent vite dans son atelier. À peine le seuil franchi, elle se délecte de l'odeur caractéristique de bois coupé et d'huiles d'entretien. Une fragrance, elle n'en doute pas, qu'elle associera toujours à Jamie.

Après avoir enlevé sa veste et son armure, elle fait le tour de la large pièce et s'extasie sur ses dernières réalisations. Elle s'arrête devant une porte gravée avec des arabesques de style oriental et pose sa main dessus avec révérence.

— C'est magnifique, Jamie, vraiment.

— Pas autant que toi, déclare-t-il, la voix rauque et du feu dans l'améthyste de ses yeux.

Il se tient à côté d'elle et l'attire à lui par la taille. Leurs lèvres se joignent et se quittent vite : celles de Jamie partent à la découverte de son cou. Sa main droite se faufile sous son débardeur pour effleurer sa peau nue, et le ventre de la jeune femme se serre.

Les baisers et caresses de son amant se font de plus en plus précis, pourtant quelque chose en elle la retient. Et il s'en aperçoit en un instant, bien sûr. Il l'écarte à peine de lui pour pouvoir la regarder.

Harmonie AdverseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant