Samellia avait disparu depuis un quart d'heure, laissant derrière elle l'écho du conte macabre de Gobani. Montée aux latrines, dans les hauteurs de la demeure, elle était submergée par une nausée accablante, l'urgence de purger son esprit et son corps de l'horreur ingérée.
Madrec, frappant le plancher de son pied droit, laissait son regard errer sur les ornements divers de la pièce.
— Qu'est-ce qui cloche ici ? se demanda-t-il à haute voix, scrutant les parois d'un œil soupçonneux.
Un frisson le parcourut ; les demeures cossues lui étaient devenues insupportables, un sentiment né de son expérience particulière avec Mélanie Lenent.
— Je vais voir où est passée ma partenaire, ça ne me plaît pas du tout, annonça-t-il en se levant brusquement.
Gobani se proposa de l'accompagner, suggérant que son amie s'était probablement perdue dans l'immensité de cette maison.
Madrec le fixa, un voile de méfiance dans le regard, avant de monter à l'étage supérieur en compagnie du vieil homme. Les escaliers, de très mauvaise qualité, semblaient prêts à céder sous leur poids, les obligeant à les gravir avec une extrême prudence.
— Soyez vigilant, ces marches ont traversé plus d'années qu'on ne pourrait le croire, murmura Gobani, collant presque à l'ombre de Madrec.
Parvenus au sommet, le jeune homme chancela, submergé par une odeur insoutenable qui saturait l'atmosphère du corridor.
— Bordel, ça pue ! cria-t-il en se bouchant le nez.
— Votre amie a peut-être attrapée une vilaine gastro, lança Gobani sur un ton léger, feignant de croire que l'odeur nauséabonde émanait des latrines derrière la cinquième porte à droite.
Madrec, ignorant ses commentaires, se hâta vers les latrines. Cependant, à chaque pas, la puanteur devenait de plus en plus insupportable.
— Samellia ! Samellia, réponds-moi ! cria-t-il, l'angoisse teintant sa voix de plus en plus forte.
Devant la porte, une brume putride s'éleva, d'une puissance à faire vaciller la bête la plus endurante. Madrec, cependant, resta debout, se demandant si sa résilience provenait d'une force intérieure ou de son impérieuse volonté de retrouver son amie.
La poignée était enrobée d'une couche visqueuse, rappelant une moisissure néfaste. Résolu à ne pas y toucher, il asséna un coup de pied déterminé à la porte, qui vola en éclats sous la force de l'impact.
— Samellia, j'arrive ! lança-t-il, son courage le poussant à braver l'inconnu.
Arme en main, il progressait avec circonspection quand soudain, une lueur verdâtre jaillit, libérant un flot de cafards et de vers. Madrec, crispant sa prise sur l'arme, fut envahi par une vague de répulsion et d'effroi devant cette vision de fange et de sang.
— Mais qu'est-ce que...? commença-t-il, choqué par la vision d'horreur.
Devant lui, un cocon visqueux, grouillant de vermine, capturait l'attention morbide des insectes. À l'intérieur, il discerna la silhouette de son amie. Armé de son épée, il s'acharna sur l'enveloppe gluante, mais ses coups se révélaient inefficaces.
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Funeste Origine - Tome 1: Des hommes et des monstres
FantasyMadrec Marca, un jeune homme marqué par une tragédie, se lance dans une odyssée sombre pour découvrir les mystères qui entourent son existence. Dans sa quête, il se confronte à d'anciennes entités malveillantes, tapis dans l'ombre, qui manipulent la...