Chapitre 40 : Le lac de l'horreur

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Le pont de l'embarcation vibrait sous les pieds des trois hommes. Ce vaisseau n'avait rien de commun : sa structure transculide paraissait irréelle, mais l'eau cristalline sous leurs pas formait une surface aussi solide que le bois, défiant toute logique. Chaque vague semblait respirer, témoignant du pouvoir phénoménal qui animait le navire.

Galbasul brisa le silence, ses yeux écarquillés de stupeur, un sourire émerveillé étirant ses lèvres. Il laissa échapper un souffle de fascination, incapable de contenir l'explosion de sentiments qui le traversait.

— C'est fou...depuis que je voyage à vos côtés, je découvre des choses vraiment incroyables.

Kazuki acquiesça, les yeux pétillants, comme un gosse.

— Seuls des êtres divins peuvent accomplir de telles prouesses. Doryu... il est véritablement hors du commun, c’est indéniable.

Un ricanement sec les interrompit. Madrec, bras croisés, affichait un sourire amer, moqueur.

— Pff... Vous en faites trop.

Le ton insolent de ce dernier fit tiquer ses compagnons, qui le regardèrent en coin, un peu déconcertés. Il savourait leur réaction, prenant son temps avant de reprendre, le regard noir et désabusé.

— Divin, hein ? Sérieux, vous êtes couillons ou quoi ? Ce type n'est pas un foutu dieu. C'est juste un gars qui connaît deux ou trois trucs de magie, et vous voilà en train de lui ériger un autel, putain. Reprenez-vous.

Kazuki et Galbasul échangèrent un regard perplexe, mais l'air blasé de leur camarade restait imperturbable. Il agita la main pour clore le sujet, comme si leurs avis n’avaient aucun poids.

— Vous allez pas me dire que vous y croyez vraiment. Si les soi-disant "puissants " existaient, ils bougeraient peut-être leur cul pour aider les gens qui crèvent dans la merde. C’est que des conneries tout ça. Et ce Doryu de mes couilles, un charlatan, point barre.

À peine eut-il terminé que le navire trembla violemment. Une secousse brutale les fit basculer, roulant comme des pantins sur le pont aqueux. Galbasul, malgré la panique, ricana en se relevant, jetant un regard moqueur à Madrec.

— Eh ben, on dirait que le "charlatan" a entendu ce que tu pensais de lui !

— Ce n’était pas lui.

Une voix féminine, aussi douce qu’inquiétante, résonna autour d’eux.

Les trois hommes se figèrent. Au centre du pont, l'eau commença à bouillonner, puis une forme imposante émergea lentement de la surface mouvante. Un visage de femme, aussi sublime que terrifiant, se dessina sous leurs yeux : Druxoili, la reine des Naïades. Ses traits, durs et impitoyables, reflétaient toute la puissance de son rang.

— Madrec, grogna-t-elle, sa voix vibrante de menace. Ne t’avise plus jamais de manquer de respect au Seigneur des Marées en ma présence. Sinon, je prendrai plaisir à te jeter par-dessus bord. Et crois-moi, tu n'a aucune envie de rencontrer les créatures qui rôdent sous les abysses.

Elle les scruta avec une intensité glaciale, mesurant l'effet de ses paroles.

Madrec, fidèle à lui-même, soutint son regard sans ciller, un sourire narquois accroché aux lèvres.

— Alors comme ça, tu nous surveilles maintenant ? C'est ton maître qui t'a envoyé nous pister ?

Le visage de la reine se crispa légèrement, mais elle resta imperturbable.

— Non, répondit-elle avec froideur. C’est de ma propre initiative. Là où vous allez, seuls les fous osent avancer sans un guide qualifié.

Madrec ricana, sans se défaire de son air provocateur.

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⏰ Dernière mise à jour : 2 days ago ⏰

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