Invisible

Au fond de la classe

Le lendemain matin, l'orage s'était éloigné, mais le plafond de la Grande Salle restait sombre. D'épais nuages d'un gris d'étain défilaient au-dessus des têtes tandis que Caius s'asseyait à sa place habituelle, cette fois sans la présence des fantômes de la veille. Il reçut son emploi du temps, bien chargé, plus que ses camarades car Caius suivait des options en plus : Runes, Arithmancie et Soins au créatures magiques, quand les autres n'en avaient que deux. Il sortit une plume, et ajouta dans quelques trous le soir, l'indication Alchimie ou Th. Autre. Il roula le parchemin, termina d'avaler son petit-déjeuner, puis partit rapidement alors qu'un bruissement d'aile venait de se faire entendre une centaine de hiboux chargés de lettres et de paquets s'engouffrèrent dans la salle en passant par les fenêtres ouvertes. Il avait pour premier cours celui de Maugrey Fol Œil, qu'il était impatient de suivre. Il débutait avec une heure, suivit ensuite par Rune jusqu'à la pause de 10h.

Il arriva devant la porte entrouverte de la salle de classe. Il se posa contre le mur d'en face et fixa le raie de lumière qui s'échappait de la petite ouverture.

— Tu peux entrer, lança une voix grave.

Caius se redressa et poussa la porte. Maugrey était devant une fenêtre, l'air d'admirer le parc. Caius devina que l'œil magique de ce sorcier pouvait voir à travers les portes et peut-être même des murs. Il alla s'asseoir sur la table du fond, tout à gauche, loin des fenêtres.

— Ton nom ? Grogna Maugrey.

— Selwyn.

Maugrey tourna son hideuse tête vers Caius qui soutient son regard.

— Le fils duquel ? Titus ?

Caius hocha de la tête.

— Tu dois pas beaucoup m'aimer, toi, marmonna le professeur.

— Je ne suis pas rancunier, répondit Caius. Vous faisiez... votre travail.

Maugrey eut un petit ricanement rauque. Des conversations commencèrent alors à se répandre dans le couloir annonçant l'arrivée des autres élèves. Maugrey ouvrit la porte sans bouger, d'un simple geste de sa baguette magique. Les étudiants entrèrent en silence, curieux et prudents avec ce nouvel enseignant. Caius resta seul au fond de la classe. Il sortit un parchemin, sa vieille plume qu'il avait depuis sa première année, et posa son manuel sur le bord du pupitre. Maugrey rejoignit son bureau et se tourna vivement vers sa classe.

— Cette année vous passez vos BUSEs, dit-il d'un ton brusque. Je ne vais pas seulement vous y préparer. Dans mon cours, vous allez apprendre à faire face aux pires des maléfices et malédictions. Nous allons commencer par les trois Impardonnables pour se mettre en appétit et bien démarrer cette année.

Caius arqua un sourcil. Ça commençait fort.

— Premier Impardonnable ? Lança Maugrey avec un rictus affreux.

Personne ne bougea. Un silence angoissant venait de s'abattre dans la salle.

— Toi, dit Maugrey en montrant Giulietta Zabini.

Elle pâlit, déglutit puis avec un mouvement de tête renvoya ses long cheveux en arrière et dit, légèrement tremblante :

— L'Imperium ?

Maugrey claqua sa langue contre son palais.

— Nom ? Demanda-t-il.

Zabini hésita puis répondit mal à l'aise. Maugrey ouvrit le tiroir de son bureau et sortit un bocal rempli d'araignées velues. Il en attrapa une.

— L'Imperium, dit-il l'air pensif. Un sort fort utilisé, il y a quelques années. Il a donné beaucoup de fil à retordre aux gens du ministère, l'Imperium... Les Mangemorts infiltrés dans le ministère l'employaient beaucoup.