L'année sera longue

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Caius fixait son seul ami vivant : Castor Borgin. Ce dernier avalait goulûment son petit-déjeuner.

— Che chens bien chette channée, dit-il.

— Hmmm...

Caius se massait le bras droit, gêné par une douleur qui ne le quittait pas depuis le festin. Lui, il ne la sentait pas bien cette année.

— Rogue a achepté que che rechoigne chon cours ! Ch'est chouette, hein !?

Caius hocha de la tête. Son ami avait réussi à récupérer son retard pour continuer le défense contre les forces du Mal, notamment grâce aux leçons particulières que Caius avait offert à certains camarades.

— Ne délaisse pas sortilèges, dit-il. Tu es bon.

Borgin rougit et fixa Caius.

— Tu le penses vraiment ?

— Je dis toujours ce que je pense, répondit Caius. Enfin... à ceux qui méritent d'entendre la vérité.

— Waaah !

Caius arqua un sourcil. Il but son thé, termina de manger son repas puis se leva.

— Ne me déçois pas avec Rogue, dit-il. Et ne sois pas en retard pour ton premier cours.

— Oui, papa, plaisanta Borgin.

Caius quitta la Grande Salle. Ça allait être une longue année si son bras le chauffait tous les jours. Il soupira. À ce rythme, il se demandait s'il tiendrait assez longtemps. Il le devait. Il n'avait pas le choix. Il serra son poing, bien décidé à aller jusqu'au bout de son plan. S'il échouait, il savait que sa vie serait pire que la mort. Tant qu'il ressentait la douleur, il était encore libre. Il massa son avant-bras. Sa détermination était plus forte.

Il profita de la pause de dix heures pour écrire une première lettre dans une future correspondance avec Bellatrix Lestrange. Le soir même, il alla au village et la posta sans que personne ne le voit. Il profita de son passage dans la Cabane Hurlante pour voir ses autres amis : des morts vivants.

— Vous obéissez aussi à Borgin, dit-il. Il faudra l'aider. Il est un peu naïf et bête mais il est fiable. Je serais sûrement prisonnier pendant plusieurs mois l'année prochaine. Il faudra s'assurer que l'école reste un lieu sûr. Il faudra aussi libérer des sorciers et sorcières à Azkaban. Mon empire sera celui de tous.

Il observa la vieille maison. Il se mit au centre de la pièce et ferma les yeux. Ici. Son futur royaume aurait sa capitale, loin des Moldus de plus en plus nombreux, protectrice du savoir et de la magie. Il rouvrit les yeux. Il devait aussi préparer ce magnifique avenir. Il retourna donc au château et surtout à la réserve de la bibliothèque, évitant un Auror qui faisait une ronde.

— Savez-vous combien ils sont ?

Le baron Sanglant resta silencieux, un long moment.

— Je dirais dix, dit-il. Dix quand Dumbledore quitte l'école.

— Pourquoi Dumbledore quitte Poudlard ? Demanda Borgin en relevant la tête de son grimoire de sortilège et enchantement.

— Il doit le chercher comme moi, marmonna Caius. Je l'espère en tout cas. Plus on sera nombreux à le chercher...

Il se pinça les lèvres. Voldemort risquait de l'apprendre.

— Je me demande surtout ce que c'est, dit Caius pensif. Quel objet aurait il utilisé ?

— Pour ? Demanda Borgin.

Le baron Sanglant fixait Caius. Il était aussi curieux de savoir de quoi cet incroyable élève parlait. Caius attrapa vivement son bras droit. Il serrait les dents.

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