Caius n'avait rien d'autre à faire que des exercices comme des pompes. Il commençait à s'ennuyer derrière ce masque qu'il ne pouvait enlever que pour manger. Le pire c'était qu'il était maintenant surveillé par le serpent de son maître. Il n'avait donc plus l'opportunité de parler avec Bellatrix Lestrange. Il n'était même pas invité aux réunions. Il comptait les jours grâce aux repas que la Mangemort ne manquait jamais de lui apporter. C'était long. Mais le pire c'était les jours de mauvaise humeur de Voldemort. Au point que Caius pensa plusieurs fois qu'il devait abandonner, accepter ce sort bien triste, devenir juste une sorte d'arme au service de ce mage noir.
C'était d'ailleurs dans cet état d'apitoiement que Bellatrix le retrouva un soir, juste avant une réunion. Le serpent avait déjà rejoint son maître et Caius était assis dans un coin de la chambre, les mains crispées sur son masque. Elle entendait sa respiration saccadée. Elle posa le plateau comme d'habitude puis s'approcha lentement jusqu'au jeune homme désespéré. Elle se mit à genoux, glissa sa main le long du bras sec du garçon qui se tendit immédiatement.
— C'est que moi, dit Bellatrix.
Elle remonta sa main jusqu'aux cheveux de Caius qui avait repris son calme, la respiration plus lente.
— Il... il t'a blessé encore ? Demanda-t-elle.
Caius fit un signe de tête négatif. Physiquement, il allait bien.
— Approche, chuchota Bellatrix, en ouvrant les bras.
Caius la regarda. Il ne bougea pas.
— Je ne te ferais aucun mal, dit-elle. Viens.
Il se glissa vers elle. Elle referma ses bras autour de ses larges épaules. Il ferma les yeux. Elle fredonna à nouveau la berceuse :
Sur les terres lointaines, sous la lune argentée,
Nait un enfant des ombres, d'un mage hérité.
Sans amour il grandit, en solitaire banni,
Mais d'un sang si puissant, que la nuit même frémit.Petit mage, grand destin,
Marqué d'un serpent sur le sein.
Un trône t'attend, loin d'ici,
Règne sur le jour et la nuit.Dans un château caché, où les ténèbres dansent,
Une famille noble le prend sous sa défense.
Leur nom est une ombre, leur cœur est sans lumière,
Ils guident l'enfant seul vers sa grandeur première.Petit mage, grand destin,
Marqué d'un serpent sur le sein.
Un trône t'attend, loin d'ici,
Règne sur le jour et la nuit.Sa force est une étoile qui jamais ne s'éteint,
Ses ennemis s'inclinent, son aura est sans teint.
Sur son trône élevé, il gouverne mille ans,
Sur les vivants, les morts, sur tous les continents.Petit mage, grand destin,
Marqué d'un serpent sur le sein.
Un trône t'attend, loin d'ici,
Règne sur le jour et la nuit.Caius sentit sa gorge se serrer. Il la connaissait pour l'avoir lu dans un recueil. Il ne voulait pas qu'on l'admire pour cette marque, mais pour sa puissance et surtout de s'être forgé tout seul son destin.
— Ça va mieux ? Demanda Bellatrix. Je t'aiderais. Je te le jure sur mon sang.
Caius se redressa. Elle était très sérieuse.
— En échange de quoi ? Demanda-t-il en sachant déjà qu'il allait subir mille souffrances pour ces quelques mots, pour un petit regain d'espoir.
— Rien. Que tu nous offres ce qui a été promis, répondit Bellatrix.
Caius se recula pour s'appuyer contre le mur. Il poussa un soupir.
— Je... Qu'il en soit ainsi, dit-il à voix basse.
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Invisible
Fiksi PenggemarSa famille n'était qu'ombre, déchue et ruinée. Malgré son nom pur, il était invisible... mais il comptait bien changer ça ! Car comme on dit dans sa famille : Des Ténèbres naît la grandeur. Il va être le grain de sable de tous. Il sera le maître, qu...