Caius aurait sûrement pleuré s'il pouvait ressentir de l'affection. Cela faisait un an qu'il n'était pas rentré chez lui. Le manoir était encore debout. Il n'y restait que le temps de faire sa besogne. Il n'était rentré que pour faire une unique chose. Il avait décidé de faire ça bien et surtout en utilisant la meilleure des méthodes d'après lui : sans abîmer le médaillon d'un grand sorcier. C'était après tout une relique qui avait marqué les esprits et qu'il pourrait un jour utiliser.
Il se dirigea droit vers le potager recouvert de neige. Il s'arrêta devant un carré.
— Tu le garderas jusqu'à mon retour, grand-mère, dit-il.
Il sortit le médaillon de sa poche. Il sentait la magie noire imprégner le bijou. Est-ce que Salazar Serpentard aurait apprécié ? Et aurait il apprécié ce que Caius allait faire ? Peu importe. Il fallait le faire. C'était tout. Caius se mit à genoux sur le sol enneigé, posa le médaillon devant lui, puis sortit de sa poche un gros crochet.
La veille, il avait profité de la nuit pour se rendre dans la Chambre des Secrets. Elle avait été ouverte lors de sa troisième année. Il avait pensé plusieurs fois y faire un tour, par curiosité, et finalement, il n'avait jamais pris le temps et surtout y trouver une bonne excuse.
Il regarda le S en forme de serpent, serti de pierres vertes étincelantes sur le médaillon. On pouvait facilement se le représenter comme un minuscule reptile lové. C'était plutôt simple, sans grande prétention.
Il inspira, leva le crochet et parla Fourchlang :
— Montre toi. Ouvre toi.
Les volets d'or du médaillon s'ouvrirent largement avec un petit clic.
À l'intérieur, derrière chacun des deux ovales de verre semblables à de petites fenêtres, un œil cligna, sombre et charmeur. On laissait plus que son âme dans un Horcruxe. Caius le savait très bien.
Le crochet bien haut, suspendue au-dessus des deux yeux qui tournaient frénétiquement en tous sens, Caius inspira et abaissa le crochet, le plongeant dans un des yeux. Il eut un cri. Long et lugubre. Caius releva le crochet et le plongea dans l'autre œil. Et le silence.
Caius souffla. Il retira un peu de neige, puis creusa un trou dans la terre et y mit le crochet et le médaillon. Il sortit sa baguette magique et la tapota sur le bijou. Il referma le trou puis se leva, son bras droit en flamme. Il devait vite partir. Voldemort savait qu'il n'était plus à Poudlard. Il transplana immédiatement et arriva dans Pré-au-Lard. Il serrait les dents. La douleur le faisait chanceler, et il avait l'impression de devenir aveugle.
Caius, haletant sous l'effort et la douleur, se força à avancer malgré la sensation brûlante qui parcourait son bras. Les rues de Pré-au-Lard étaient désertes à cette heure tardive, et les étoiles, brillant faiblement dans le ciel hivernal, lui offraient un semblant de tranquillité. Il savait pourtant que le temps lui était compté.
Le bruit de ses pas sur les pavés gelés résonnait dans le silence nocturne. Chaque mouvement était un défi, chaque souffle un combat. La marque de son maître sur son bras émettait une lueur sinistre, comme si elle cherchait à le consumer de l'intérieur. Caius serrait les dents, refusant de laisser paraître la moindre faiblesse. Il devait rester fort, surtout maintenant.
En atteignant la périphérie du village, il s'arrêta un instant, scrutant les alentours à la recherche de quelconque signe d'ennemis ou de poursuivants. Rien pour l'instant. Il avait encore tant de pas à faire pour atteindre Poudlard. Il transpirait. Il serra sa mâchoire et continua de marcher. Il zigzaguait sur le chemin glissant. Il ne devait surtout pas s'arrêter.
Il glissa d'un coup, mais ne tomba pas. Quelqu'un venait de placer son bras devant son torse. Il entendit un petit grognement. Il tourna la tête et croisa des yeux bleus derrière une paire de lunettes aux verres en demi-lune. Il eut un rictus, aimable.
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Invisible
FanfictionSa famille n'était qu'ombre, déchue et ruinée. Malgré son nom pur, il était invisible... mais il comptait bien changer ça ! Car comme on dit dans sa famille : Des Ténèbres naît la grandeur. Il va être le grain de sable de tous. Il sera le maître, qu...