Piégé

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La nuit s'était imposée sur le manoir Malfoy. Ses fenêtres émettaient de faibles lueurs, dévoilant quelques silhouettes qui se déplaçaient à l'intérieur. La brise nocturne agitait doucement les arbres du parc, dont le bruissement semblait murmurer les secrets sombres qu'ils avaient dû écouter. Le groupe savait que Voldemort n'était plus là, parti pour une mission qui le tiendrait éloigné pendant quelques heures. Le lien que Harry entretenait avec lui était crucial, et Caius se réjouissait de l'utiliser comme un espion. Cette absence était une occasion rare, et ils devaient la saisir.

Ils transplanèrent à un kilomètre du manoir pour éviter les protections magiques environnantes, et Harry, Ron, Hermione, et Caius apparurent dans un champ à la lisière d'un bosquet. Sur place, ils s'orientèrent et vérifièrent leurs équipements.

— On avance par là, murmura Caius, indiquant une direction à travers la brume.

Les quatre sorciers marchaient, éclairant leur chemin d'un faible sortilège de lumière grâce à leurs baguettes. Caius guidait le groupe avec assurance, bien que Harry ne puisse s'empêcher de remarquer sa fatigue. Ses traits crispés et ses pas hésitants révélaient sa tension, et ses murmures incessants montraient son intense concentration. Peut-être essayait-il de comprendre l'enchantement qui le liait à Voldemort ou les potions reçues pendant sa captivité. Il fixait souvent son avant-bras, se massait parfois l'arrière du dos, et bien que Harry eût mille questions, ce n'était pas le moment de les poser.

À l'approche de la barrière magique qui entourait le manoir, le groupe s'arrêta. Cette barrière, semblable à un mur invisible, n'autorisait que les Mangemorts à la franchir sans alarmer tous les résidents. Caius, portant la Marque, se tourna vers ses compagnons.

— Je franchis la grille et je vous l'ouvre, dit-il. Et pas un bruit.

Caius passa la barrière d'un pas assuré et agita sa baguette magique pour ouvrir le portail. Harry, Ron et Hermione le suivirent, frissonnant en traversant cette frontière invisible qui vibrait de la noirceur environnante.

Devant le manoir, Caius se tourna un instant, réalisant soudainement quelque chose. Ses yeux s'ouvrirent grands tandis qu'il comprenait qu'il ne pourrait pas sortir. Il força un sourire avant de guider le groupe vers l'entrée, tout en formant un nouveau plan dans sa tête. Désormais, il savait qu'il devrait faire confiance aux trois autres pour terminer le travail de destruction des Horcruxes.

Les portes du manoir étaient sombres et massives, gravées de motifs de serpents entrelacés qui semblaient bouger sous la lumière lunaire, glaçant le sang. Caius murmura un sort pour ouvrir les portes sans un bruit, et ils se faufilèrent à l'intérieur, se fondant dans les ombres.

Le hall d'entrée était vaste, et les murs tapissés de portraits anciens semblaient épier chaque mouvement. Les sourires menaçants et les regards perçants des sorciers représentés ajoutaient à l'atmosphère oppressante. Un lourd silence régnait, interrompu seulement par le craquement du bois sous leurs pas.

Caius désigna l'escalier de marbre qui montait à l'étage supérieur.

— Bellatrix et les Lestrange dorment en haut, aile ouest, murmura-t-il. Harry, Ron, Hermione, récupérez les cheveux. Je m'occupe d'autre chose.

Sans attendre de réponse, il s'éloigna en silence, ses pas rapides le menant vers la chambre de Voldemort. Il connaissait bien ce chemin, ayant passé de nombreux étés ici, à obéir à la terrible règle inscrite sur son dos : « répondre à tous les désirs de son maître ». Chaque détour, chaque porte, chaque marche lui était familier.

Arrivé devant la chambre, Caius écouta attentivement. Aucun bruit ne filtrait. Avec précaution, il ouvrit la porte et entra dans une pièce spacieuse, dominée par un grand lit à baldaquin. Les rideaux noirs autour du lit ondulaient doucement sous la brise de la fenêtre entrouverte. Caius se dirigea vers le bureau et alluma une lampe pour examiner les documents.

InvisibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant