Confiance et méfiance

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Caius s'éveilla en sursaut au milieu de la nuit, la respiration haletante, ses tempes battant sous l'effet d'un frisson glacé. Son esprit embrouillé peinait à démêler les souvenirs flous d'un mois d'emprisonnement au département des Mystères de souvenirs d'enfance confus. Il grogna puis souffla. Il remarqua qu'il était allongé dans la couchette d'un lit superposé. La couchette du bas. Il leva sa main et fixa la chevalière. Sa tête était encore douloureuse alors que sa mémoire revenait lentement.

Il se redressa difficilement, la tête lourde, son corps alourdi par l'enfermement. Ses muscles étaient tendus, et sa gorge était sèche comme le désert. Il devait boire, mais il réalisa avec une étrange clarté qu'il ne ressentait pas la soif comme auparavant. Son estomac ne réclamait rien, pourtant sa bouche restait sèche.

Il se glissa hors du lit et fixa alors Ron qui dormait en ronflant. Il se frotta les yeux, puis les posa sur son bras droit. Il n'avait plus mal. C'était curieux. Il se leva et évita de justesse de marcher sur Castor qui dormait sur un matelas au sol, dans le passage.

Caius eut un petit rictus. Il enjamba son ami, puis, d'un pas lent, mais assuré, s'approcha d'un espace cuisine et chercha de l'eau.

Harry Potter se réveilla doucement, les yeux mi-clos, et vit Caius debout près de la cuisine, sa silhouette élancée éclairée par la lueur vacillante d'un la lune à travers la toile de la tente.

Caius trouva une tasse. Il la prit et resta un moment hésitant. Une lumière l'illumina soudainement et il leva sa main pour protéger ses yeux.

— Tu te réveille enfin.

Caius fixa Harry qui se glissa hors de la couchette du haut du lit qu'il avait partagé avec Caius. Harry baissa sa baguette magique.

— Salut, Potter, dit ce dernier d'une voix abîmée. Est-ce que tu pourrais me donner un peu d'eau ?

Harry attrapa un petit sac de perle et sortit alors la longue boîte à baguette. Caius sourit.

— Tu l'as trouvé, dit-il. Le crochet aussi ? Ça sera utile pour la suite.

— Oui. Le médaillon aussi.

— Il n'est plus important, dit Caius en récupérant la baguette magique. Enfin...

Il la caressa, les yeux brillants de douceur.

— Comment tu savais qu'il allait t'enlever ? Interrogea Harry.

— J'ai mes espions, répondit Caius en attrapant une tasse.

Il la remplit d'eau avec sa baguette magique.

— Au point de planquer ta baguette magique ? S'étonna Harry.

— Celle là est celle qu'Ollivander m'a fait. J'utilisais celle de mon père jusqu'à présent, expliqua Caius. Un meilleur équilibre... C'est agréable et je vais pouvoir être plus à l'aise.

— Pourquoi tu utilisais celle de ton père ? Bredouilla Harry. Si tu avais la tienne...

Caius but une gorgée d'eau, en fermant les yeux.

— Merci de m'avoir sorti de là bas avant qu'ils m'enlèvent ce simple besoin, dit-il. Je commençais à oublier ma grand-mère aussi...

— Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ?

Caius fronça des sourcils.

— Je ne voyais pas grand chose, confia-t-il. Personne ne me parlait non plus. Je crois qu'ils m'ont injecté plusieurs potions.

Caius serra sa mâchoire. Harry le regarda alors levé sa main droite et pointer sa baguette magique dessus. Une entaille se traça alors dans sa paume. Et Harry vit Caius pleurait. L'entaille se referma.

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