La fin d'un mythe

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Caius s'était isolé dans un coin tranquille de la salle commune de Serpentard, les yeux rivés sur la scène animée devant lui. Les cinquième et septième années, libérés de la pression des examens, célébraient avec une effervescence palpable. Les rires et les éclats de voix résonnaient dans la pièce voûtée, le feu crépitant dans la cheminée ajoutant une lueur chaleureuse aux festivités.

Caius restait en retrait, une coupe vide à la main, son regard perçant étudiant la fête comme s'il s'agissait d'une simple distraction. Certains de ses camarades venaient lui parler brièvement, le félicitant pour la fin des ASPIC et échangeant quelques mots sur la difficulté des épreuves. Il répondait avec des sourires et des hochements de tête, mais ne s'attardait jamais dans ces conversations.

Pour lui, cette soirée n'était pas un moment de célébration, mais une occasion d'observer et d'analyser. Ses yeux passaient d'un groupe à l'autre, notant les alliances, les amitiés et les rivalités qui se jouaient dans ces discussions décontractées. Il connaissait bien trop la valeur de ces liens pour les sous-estimer.

La Marque des Ténèbres sous sa manche brûlait légèrement, lui rappelant son rôle dans ce monde où les loyautés étaient souvent plus complexes que ce que la plupart imaginaient. Mais ici, entouré de ses pairs, Caius se faisait un devoir de rester serein, masquant ses pensées derrière un masque d'indifférence étudiée.

Il repensa à ses plans, aux discussions avec Borgin et à la route qui l'attendait. Chaque pièce devait être placée avec soin, chaque décision calculée pour éviter les pièges que la politique magique pouvait tendre. La Marque lui imposait un chemin périlleux, mais il comptait bien trouver sa propre voie.

L'effervescence de la fête montait d'un cran alors qu'un groupe de Serpentard entamait une chanson traditionnelle, chacun brandissant fièrement une coupe. Caius sourit légèrement en regardant ses camarades se lancer dans cette cacophonie joyeuse. Mais en lui-même, il restait concentré sur ses propres ambitions.

Cette soirée serait peut-être la dernière fois où il pourrait s'autoriser ce genre d'observation distante avant de se plonger pleinement dans le monde extérieur. Un monde où la fête ne serait jamais qu'une illusion fugace, où les alliances se joueraient au gré des loyautés changeantes. Pour Caius Selwyn, chaque détail, chaque plan, devait être savamment orchestré.

Il finit par se lever, quittant l'effervescence de la salle commune pour le calme de sa chambre. La fête se poursuivrait sans lui, mais il avait d'autres préparatifs à accomplir. Demain serait le premier jour du reste de sa vie, et il devait être prêt.

— Caius ! Caius ! Le château est attaqué !

La voix du Baron Sanglant, normalement imposante et distante, résonnait avec une urgence inhabituelle. Jamais Caius n'avait vu le fantôme de Serpentard aussi effrayé, et ce constat le fit sauter hors de son lit malgré la fatigue qui pesait sur ses épaules. Ses camarades se réveillèrent en sursaut, les visages marqués par la confusion alors que le Baron flottait devant eux, gesticulant frénétiquement.

Caius attrapa son bras droit et grimaça en ressentant la brûlure familière. La Marque des Ténèbres lui lança une décharge douloureuse, rappel cruel de son lien avec Voldemort et des forces en mouvement. Il tenta de maîtriser sa respiration et se concentra sur la situation. Les yeux du Baron Sanglant s'étaient teintés d'une lueur d'effroi.

— Qu'est-ce qui se passe, Baron ? demanda Caius d'une voix calme.

— Les Mangemorts sont ici ! cria le fantôme. Les enseignants se battent déjà ! Dumbledore n'est pas là !

Les visages des Serpentard autour de Caius devinrent pâles, leurs mains tremblantes. Les murmures paniqués envahirent la pièce, mais Caius éleva la voix pour ramener le calme.

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