La rébellion silencieuse

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Tout n'était plus que chaos, poussière, larmes et sang. Harry chancelait dans les gravats.

— Hermione !?

Tout un mur s'était effondré.

La sensation de tiédeur poisseuse sur sa joue signifiait qu'il saignait abondamment. Il entendit alors un cri déchirant qui lui remua les entrailles, un cri qui exprimait une souffrance que ni le feu ni aucun maléfice ne pouvait provoquer. Il se leva, chancelant, plus terrifié qu'il ne l'avait été depuis le début de cette journée, plus terrifié peut-être qu'il ne l'avait jamais été dans sa vie...

— Potter !

Une main lui attrapa le bras et on le tira hors de roche.

— Castor... Hermione ? Où est Hermione ? Balbutia Harry.

Hermione se débattait parmi les gravats pour se remettre debout. Castor lâcha Harry et se précipita vers elle.

— Tu es blessée ? Demanda Castor.

Harry, hagard, tourna un moment sur lui-même.

Sur le sol, deux jeunes hommes aux cheveux roux étaient serrés les uns contre les autres, à l'endroit où l'explosion avait défoncé le mur. Harry saisit la main d'Hermione tandis qu'ils titubaient et trébuchaient sur les pierres et les débris de bois.

— Non... non... non ! hurla quelqu'un. Non ! Fred ! Non !

Percy secouait son frère, mais les yeux de Fred regardaient sans voir, le fantôme de son dernier rire toujours gravé sur son visage.

C'était la fin du monde, alors pourquoi la bataille n'avait-elle pas cessé, pourquoi le château n'avait-il pas sombré dans un silence horrifié, pourquoi chacun des combattants n'avait-il pas déposé les armes ? Harry eut l'impression que son esprit tombait en chute libre, tournoyant dans le vide, échappant à tout contrôle, incapable de saisir cette réalité impossible, car Fred Weasley ne pouvait pas être mort, ses sens avaient dû le tromper... Pas après Ron... Non...

Puis, par la brèche ouverte dans le mur de l'école, il vit tomber un corps. Des maléfices jaillirent de l'obscurité et volèrent vers eux, frappant le mur derrière leur tête.

— Couchez-vous ! hurla Castor, alors que de nouveaux sortilèges surgissaient dans la nuit.

Il tira Hermione à l'abri et donna un coup d'épaule à Harry qui trébucha et tomba juste avant qu'un sort frappe juste au dessus de là où il se tenait.

Percy s'était allongé sur le corps de Fred pour le protéger d'autres mutilations.

— Viens, Percy, il faut partir d'ici ! s'écria Harry.

Mais Percy refusa d'un signe de tête.

— Percy !

Mais Percy ne voulait pas bouger.

— Percy, tu ne peux plus rien pour lui ! On va...

Hermione poussa un hurlement et Harry n'eut pas besoin de demander pourquoi. En se retournant, il vit une araignée monstrueuse, de la taille d'une petite voiture, qui essayait de passer par l'énorme trou du mur défoncé : l'un des descendants d'Aragog s'était joint au combat.

— Laisse le, Potter, grogna Castor. Il faut partir. Le serpent, Potter !

Castor lança un sort de Stupéfixion, mais d'autres araignées géantes grimpaient au flanc du château, libérées de la Forêt interdite dans laquelle les Mangemorts avaient dû pénétrer. Harry lança sur elles d'autres sortilèges de Stupéfixion, aidant Castor qui poussait Hermione vers un couloir. De nouveaux maléfices volèrent au-dessus de la tête de Harry, passant si près qu'il sentit leurs ondes de choc lui ébouriffer les cheveux.

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