Caius se faufila dans un couloir, évitant d'aller dehors attendre les délégations étrangères. Il préféra se mettre à une fenêtre avec des fantômes curieux.
— Cela fait longtemps que nous ne voyons plus Amelie, votre tante, Mr Selwyn, chuchota alors la Dame Grise dans son dos. Elle était très proche de vous.
— Elle a sûrement décidé de rentrer chez elle, dit Caius en observant le ciel qui s'obscurcissait. Je crois que Beauxbâtons arrive.
Il fixait un point noir dans le ciel. Un point qui grossissait très vite.
— Les Serpentard sont tous les mêmes, chuchota le fantôme de Serdaigle. Vils et menteurs. N'oubliez pas comment a fini celui que vous nommez Seigneur des Ténèbres. Ce sera aussi votre destin.
— Je ne cherche pas à un être un seigneur des Ténèbres, dit Caius d'un ton détaché. Je doute que ces dernières soient obéissantes.
— Amelie était une femme douce. Elle ne méritait pas que vous lui fassiez du mal.
Caius soupira et se retourna vers elle.
— Si vous le souhaitez, j'interrogerai ma grand-mère sur Amelie, dit-il. Je vous tiendrai alors informé si elle est au manoir des Selwyn.
— Mentez donc moi, avec l'appui de votre grand-mère.
Il la regarda s'envoler vers le plafond puis disparaître. Il n'allait quand même pas la faire disparaître également. Sa disparition ne passerait pas autant inaperçu que celle d'Amelie. Il vit alors le Baron Sanglant. Il le salua d'un signe de tête, puis observa le carrosse français se poser sur la pelouse du parc.
Un garçon vêtu d'une robe de sorcier bleu clair sauta à terre, se pencha en avant, tripota maladroitement quelque chose sur le plancher du carrosse puis déplia un marchepied d'or. Il fit respectueusement un pas en arrière et la plus immense femme que Caius eût jamais vue en descendit. Une demie-géante comme Hagrid, sans aucun doute.
— Hybride, grogna un fantôme en soutane. Que devient le monde ?
Il reçut quelques regards choqués par les autres. Caius ricana doucement. La société changeait, c'était ainsi. Il fallait soit s'adapter, soit s'écraser ou se battre au risque de mourir. Caius y pensait beaucoup depuis sa conversion au bord du lac avec Maugrey. Partageait-il la même idéologie que son père ? Se battrait-il alors ou s'adapterait-il ? Jamais il risquerait sa vie en baissant l'échine. Ça, il en était sûr.
L'immense femme avait atteint Dumbledore, suivie par une douzaine d'élèves en tenues bien trop légère pour le nord de l'Ecosse.
Quand le bateau de Durmstrang apparut dans le lac, Caius regagna le hall. Il fit attention de se mélanger à la foule. Maugrey avait bien sûr remarqué son absence, mais il ne dirait rien. Caius n'avait pas de cape chaude, de pull d'uniforme épais comme ses camarades. Il pouvait donc être pardonné d'avoir préféré rester à l'intérieur et surtout au chaud.
Il regagna sa place habituelle, posa son menton sur sa main et fixa Dumbledore qui entrait avec les deux autres directeurs. Lorsque leur directrice apparut, les élèves de Beauxbâtons se levèrent d'un bond, déclenchant quelques éclats de rire dans les rangs de Poudlard. Ils n'en ressentirent apparemment aucune gêne et ne se rassirent que lorsqu'elle eut pris place à la gauche de Dumbledore. Celui-ci resta debout, et le silence se fit dans la Grande Salle.
– Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, chers fantômes et, surtout, chers invités, bonsoir, dit Dumbledore en adressant aux élèves étrangers un sourire rayonnant. J'ai le très grand plaisir de vous souhaiter la bienvenue à Poudlard. J'espère et je suis même certain que votre séjour ici sera à la fois confortable et agréable.

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Invisible
FanfictionSa famille n'était qu'ombre, déchue et ruinée. Malgré son nom pur, il était invisible... mais il comptait bien changer ça ! Car comme on dit dans sa famille : Des Ténèbres naît la grandeur. Il va être le grain de sable de tous. Il sera le maître, qu...