11 : 𝑇ℎ𝑒 𝑑𝑎𝑦 𝑤𝑒 𝑚𝑒𝑡

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« Every step that I take is another mistake to you » Linkin Park

Point de vue Eliott

Autant pousser à bout cette petite Zoë me fait vibrer et me donne enfin une raison de vivre, autant je préférerais que cela m'évite de prendre des risques inutiles dues à une négligence.

Je sais que les hommes du type de l'autre jour (celui qui a cru que j'étais sa chienne) rôdent en ville et même si je sais qu'il leur est impossible de me reconnaître, j'aimerais éviter de la mettre en danger pour rien.

Ou même mettre n'importe qui en danger.

Les temps vont mal depuis que le jeu a repris du service, ces missions au profit de l'argent ne sont pas anodines. Tous se font manipuler par le système dans un but bien précis : prouver à quel point l'homme est guidé par sa soif d'argent.

Dans mon cas, seul le traitement compte, Noah est ma priorité. Je pourrais arrêter de jouer comme je l'avais prévu mais c'est tellement plus simple.

Comme prévu, Marlon a pu échanger les bijoux volés contre des billets, le traitement a pu être payé et je me suis juré d'arrêter. J'ai conscience que cette promesse envers mon peu de morale n'a aucune valeur, aussitôt résolue aussitôt rompue.

Cela fait deux heures que Zoë est rentrée chez sa famille, son chez-elle, pendant que moi je tourne en rond et en vain. Je passe et repasse sur des chemins déjà tracés, je réfléchis et repense à des problèmes déjà réglés.

Impossible de ne pas rester à l'affût de ses moindres mouvements, les murs sont en papier et vu tout le boucan qu'elle fait... Des heures et des heures à ruminer pendant qu'elle vit sa meilleure vie.

La peur me prouve sans cesse que je ne suis pas invincible, je ne suis qu'un être vulnérable qui se cache derrière un semblant de force sans utilité. Si l'angoisse et la peur me rongent, la possibilité d'enfin vivre m'effleure à peine, comme si je ne le méritais pas.

Vador se frotte à mes chevilles en demandant des caresses, les animaux sont si purs que je me demande si un jour un humain pourrait me donner autant d'amour. Peut-être n'est-ce qu'une stratégie pour gagner plus de pâté.

Tous ont un intérêt, même moi je ne vaux pas mieux que tout ceux qui aspirent à s'en sortir. Peut-être qu'en essayant de cacher sa véritable nature, l'homme finit par se perdre dans un amalgame de mensonges trop impurs, trop faux, trop manipulateurs.

En essayant de tromper les autres, on finit toujours par se perdre.

- Je vais te buter, tu sais ?

Je me tourne vers Marlon qui ferme la porte d'entrée derrière son corps imposant. Lui donner un double des clés n'étaient peut-être pas la meilleure de mes idées mais aucune de mes idées ne sont bonnes.

Mon appartement n'est pas grand mais dispose de trois pièces, le peu de meuble et le peu de décoration font peine à voir. Lui laisser les clés était peut-être une excuse pour qu'il vienne et rende ces murs plus vivants.

En tout cas, ça n'a pas l'air de gêner Vador qui s'amuse avec n'importe quel objet qu'il peut trouver, une de mes vieilles manette devient son jouet préféré.

- Que me vaut l'honneur ? je lui demande en oubliant deux minutes le vacarme qui se trame dans ma tête.

Mes pas me mènent vers la cuisine se situant juste à côté de la porte d'entrée, elle n'est pas grande mais fonctionnelle. Je me persuade que je n'ai pas besoin de plus, que je le mérite pas, que ça ne me servirait à rien.

Begin againOù les histoires vivent. Découvrez maintenant