18 : 𝑤𝑖𝑡ℎ-𝑜𝑢𝑡 𝑚𝑒

24 3 7
                                    

« I couldn't face a life without your light.» Slipknot

Point de vue Zoë

Encore un braquage, je suis les dernières informations sur mon ordinateur portable en soupirant. Encore un braquage, encore des connards qui échappent à la justice en se pensant superpuissant.

Je les déteste, tous des connards.

Assise en tailleur sur mon lit, je fixe mon écran posé sur mes jambes en admirant la pluie qui tombe contre ma fenêtre. Tout se bouscule dans ma tête depuis quelques jours et ce braquage n'aide pas. Des braquages, il y en a une dizaine par mois mais rares sont ceux qui échappent aux flics.

C'est à se demander s'ils font vraiment leur travail.

Ils sont surtout en sous-effectif, grosse débile.

Les cours de la matinée étaient chiants, inintéressants et ennuyeux. Enfin, ils le sont depuis que ma vie est devenue une véritable catastrophe, une vraie bombe nucléaire.

Lexie, l'aînée de notre fratrie, s'occupe d'un gros dossier pour son cabinet pendant qu'Eliza enchaîne les shootings photo. Tout ça pendant que mes parents vivent le couple parfait d'un mariage parfait, dans une maison parfaite, loin de leur fille imparfaite.

Je ne fais pas le poids et leurs messages d'encouragement me mettent plus de pression qu'autre chose. La honte vibre jusque dans mes entrailles lorsque je me rappelle que j'ai failli pleurer en ayant eu un quatre-vingt-quinze pourcent et non un cent.

Tout comme le monde a besoin d'un équilibre, je suis une des planètes, une de celles qui n'existe pas dans le système solaire tant sa présence est insignifiante. Si le monde est une danse, je me contente de le contempler.

Je me contente d'être la spectatrice de ma propre vie comme si je refusais d'enfin la vivre. La noyade dans les fonds marins trop sombres ne permet pas de remonter avec facilité vers la surface.

D'autant que cette nouvelle entraide avec Eli me force presque à rivaliser. Ce cyborg ne connaît pas l'échec, il ne connaît pas non plus la chute.

- Quel connard lui aussi, je lance en me relevant avant de faire les cent pas dans ma chambre.

Mon énorme pile de livres sur mon bureau est à deux doigts d'atteindre le plafond, tentant de camoufler le bordel inouïe qui s'y trouve. Je tourne en rond, combattant contre moi-même; je suis incapable de me mettre à travailler.

- Tu te rends compte ? je demande à ma peluche poulpe qui sourit sur mon lit, comme si elle allait me répondre. Je fais quoi maintenant ?

Mes pensées s'entrechoquent entre elles sans me laisser de répit, je n'arriverais pas à travailler. Les mauvaises idées arrivent d'un coup sans prévenir, je me saisis de mon téléphone et tente le pire.

A : Collaborateur
Heyy, dispo pour travailler cet aprem ?


Le stress fait battre mon cœur la chamade, sa réponse ne tarde pas à arriver, comme s'il avait sauté sur la notification. Je hais m'en remettre à lui, en ces quelques secondes, je me déteste.

De : Collaborateur
Non, je suis occupé avec des potes...
On se voit demain soir, je viens te chercher n'oublie pas.

Et merde.

A : Collaborateur
D'accord, c'est pas grave, je n'arrive juste pas à bosser.


Begin againOù les histoires vivent. Découvrez maintenant